Test Prey – Prey’s the lord
Promis, ce sera le seul jeu de mot lourdingue comprenant le nom du jeu que vous aurez à vous taper pour ce test. Arkane Studios est décidément très prolifique. Après un Dishonored 2 inoubliable, voilà que le studio lyonnais, épaulé par Bethesda, nous sort un magistral remake de Prey. Fort de nombreuses qualités, ce FPS science-fiction à l’atmosphère angoissante laisse lui aussi indéniablement son empreinte. La perfection n’est certes pas de ce monde, mais Arkane turbine dur pour s’en approcher le plus possible, et il faut bien reconnaître que le résultat est très enthousiasmant.
Test Prey – J’suis pas venu ici pour souffrir, ok ?
Vous avez déjà pu avoir un premier aperçu de notre avis sur Prey juste là, il est désormais temps de passer au test plus complet, à la lumière de l’entièreté du jeu. L’avis anticipé était extrêmement positif, donc pour contrebalancer, j’ai décidé d’écrire ce test en étant constamment négatif. Vous allez vivre l’aventure dans les bottes spatiales de Morgan Yu, chercheur sur la station spatiale de Talos I. Vous vivez une vie paisible rythmée par des tests journaliers que vous devez passer pour évaluer votre psychologie, sauf qu’un jour tout déraille et les cadavres s’empilent, jusque devant votre chambre – c’est dégueulasse, bordel ! Une station du futur et même pas de service de nettoyage digne de ce nom. Vous comprenez rapidement que les extra-terrestres – sujet principal des recherches – se sont libérés et ont envahi Talos I.
Dès lors, votre objectif consistera à retrouver votre frangin Alex et détruire la station spatiale. Premier gros point énervant : l’histoire démarre sur les chapeaux de roue avec une atmosphère maîtrisée sur le bout des doigts. C’est si difficile que ça d’insérer une touche d’extravagance complètement hors de propos qui va désabuser le joueur ? Je ne vous parle même pas de la direction artistique qui ne souffre d’aucune fausse note : tout est cohérent, à sa place et participe à un scénario fascinant de science-fiction. Ça me débecte, tiens. Heureusement, la ville de départ que l’on aperçoit à travers la fenêtre de l’hélicoptère et assez grossière, mais vu que ça représente 0,1% du jeu étant donné qu’on n’y joue même pas, je ne peux même pas la faire figurer au rang des ratés de Prey.
D’autre part, la bande son rappelle énormément la science-fiction des années 80 – et donc le très récent Stranger Things – et ajoute à l’atmosphère si particulière de ce titre d’Arkane Studios. Pour le coup, je suis un peu déçu d’avoir affaire à un FPS original alors qu’on pourrait avoir un jeu bien tranquille sans saveur. L’originalité et le talent me bousculent, donnez-moi plutôt Call of Duty – Infinite Warfare s’il-vous-plaît. J’ajoute que l’histoire se termine par un plot twist qui risque fort d’outrer les adeptes d’une linéarité sans rebondissements. Il est vraiment dommage de voir que ce public n’est pas respecté dans son engourdissement. Prey multiplie également les quêtes secondaires qui ont l’atroce habitude de se révéler constructives et intéressantes pour le fil rouge du scénario, on prend donc un plaisir indécent à explorer Talos I dans ses moindres recoins et à vouloir tout découvrir afin de bien appréhender la réalité futuriste et alternative (Kennedy n’est pas mort, entre autres choses) qu’Arkane Studios nous propose.
Test Prey – Half-Life 3 ? OSEF !
Par bien des aspects, Prey est désagréablement plaisant ; et il fait diablement penser à une sorte de Half-Life 3. Vous pouvez interagir avec votre environnement constamment – que ça soit en manipulant des éléments du décor ou en créant des chemins avec le Canon GLU – le gameplay est ultra-développé et varié, vous vous battez contre une force alien organisée et qui se nourrit des humains, vous incarnez un chercheur qui se bat pour sa vie et qui se retrouvera face à des choix cruciaux, etc. On sent par ailleurs largement que le titre a été élaboré par les géniteurs de la série Dishonored puisque le level design est extrêmement développé. Vous aurez bien souvent un nombre conséquent de possibilités pour accéder à une pièce : trouver le code de la porte, pirater le boîtier, vous transformer en petit objet (grâce aux compétences aliens) pour passer par un trou, passer par une entrée réservée à la maintenance, déplacer de gros objets encombrant la porte grâce à une force physique surdéveloppée par les neuromods (l’équivalent de points de compétence autorisant l’amélioration de vos capacités), activer l’interrupteur de la porte de derrière avec la télékinésie (toujours alien), etc. Sans vouloir faire mon relou, les développeurs auraient tout de même pu penser à supprimer purement et simplement les portes afin de faciliter considérablement le parcours du joueurs. Ou alors faire comme certains éditeurs et démanteler le jeu en plusieurs parties pour les proposer en DLC au tarif d’un rein. Mais non, Arkane Studios et Bethesda ont choisi la facilité et proposent un jeu au contenu ultra développé, qui vous tiendra littéralement en haleine pendant une trentaine d’heures si vous prenez le temps de vous immerger dans son univers et de réaliser les quêtes secondaire (je ne vous ai rien dit, pour ma part, je pense que les développeurs d’Arkane Studios font figure de génies).
Après quelques heures de jeu, vous aurez même la surprise de récupérer un casque qui vous permettra d’analyser les extra-terrestres, de multiplier par deux le nombre de vos arbres de compétences de neuromods et d’obtenir davantage d’informations sur l’univers de Prey. Je commence vraiment à me dire que Bethesda aurait pu faire un effort et forcer Arkane Studios à placer quelques DLC ; là, ça vire à l’indécence. Ajoutons que votre combinaison – ainsi que le casque – sont customisables avec des puces ajoutant divers bonus à votre personnage, comme la résistance accrue aux IEM ou la possibilité de détecter les mimics. En parlant de mimic, je me permets de pousser un coup de gueule au sujet de leur capacité principale : ils sont en mesure de prendre la forme d’énormément d’objets et vous sautent à la tronche quand vous vous en approchez, provoquant des sursauts et autre hérissements de poils. Il me semble que le respect de la sensibilité ainsi que de la tranquillité des joueurs est primordial, non ? Et toc.
Test Prey – J’aurais voulu m’ennuyer, mais je n’ai même pas réussi
Les combats de Prey se font contre plusieurs adversaires : humanoïdes, mécaniques et aliens. Pourquoi faire simple quand on peut faire varié ? Chacun présente de plus des forces et des faiblesses, qui devraient vous conduire à adapter vos choix en matières d’armes et de stratégies pour les vaincre. Heureusement qu’il y a un peu de monotonie qui s’installe au départ (arroser un adversaire au Canon GLU puis le désosser), parce que les affrontements prennent rapidement une tournure plus dynamique et diversifiée au nom du sacro-saint “amusement” que le joueur doit ressentir, sous prétexte qu’il s’agit d’un jeu. On aura tout vu. Entre les armes de défense (pistolet, fusil à pompe) et les armes scientifiques (Canon GLU qui paralyse les adversaires, pistolet électrique), l’armement est éclectique et se démarque des traditionnelles mitraillettes et autres fusils d’assaut. Vous aurez aussi la possibilité, pour les ennemis mécaniques, de les pirater pour les faire rejoindre vos rangs, d’autant que les tourelles de sécurité vous viseront si vous décidez d’apprendre des compétences aliens. Ajoutons à cela des équipements qui ont l’audace de se vouloir à la fois originaux et jouissifs à utiliser, comme par exemple la grenade recyclante qui génère une sorte de vortex et aspire tout ce qui l’entoure (objets lourds et ennemis compris) pour les changer en composants d’artisanat. Diantre, que c’est cool ! (Vous ne m’avez pas vu écrire ça).
Il existe également un système d’artisanat qui vous proposera de ramasser toutes les broutilles que vous trouverez (papier froissé, peaux de banane) pour les changer en composants, qui vous serviront ensuite à créer des objets, améliorations, armes, équipements et objets de quête grâce à des recettes que vous glanerez au fil de votre progression – ces jeux qui ne vous donnent pas tout tout cru dès le début de l’aventure commencent vraiment à me taper sur le système, pas vous ? Grâce à cela, vous aurez l’opportunité de créer des munitions (et donc accessoirement d’éviter de mourir), mais aussi des neuromods et des modifications d’armes, car oui, on vous propose en plus d’améliorer votre arsenal !
Test Prey – SCOOP ! Si vous êtes aveugle, ce jeu ne vaut pas le coup d’œil
J’ai déjà manifesté mon désintérêt le plus total pour la direction artistique très talentueuse de Prey, mais discutons un peu des graphismes. Malheureusement, ils ne sont pas mieux. Si l’on exclut la ville de départ et les visages (la bête noire d’Arkane Studios à mon sens), le jeu est vraiment beau. Mais franchement, c’est tellement commun d’avoir un titre agréable et séduisant à l’œil aujourd’hui. Quel manque de volonté et d’originalité ! On nous propose donc des textures détaillées et des effets très bien exécutés. C’est fade à quel point c’est chouette (je sais, c’est antinomique, c’est le but). L’espace, on s’y croirait ! Alors que bon, moi j’aurais bien vu ce jeu prenant racine dans la Creuse, mais bon, moi on ne m’écoute jamais – va savoir pourquoi. Les équipements proposés, en plus d’être variés, ont un design résolument futuriste et attrayant. En plus de tout cela, on vous propose de le visiter, l’espace ! Tout du moins celui qui entoure la station Talos I. Vous avez ainsi la possibilité d’aller explorer les environs dans votre combinaison pour trouver des documents, objets et zones supplémentaires.
Test Prey – Oubliez tous les autres FPS
Bon, j’arrête la mauvaise foi pour cette conclusion. Prey est indiscutablement le FPS solo qui relève considérablement le niveau. Rares sont les jeux appartenant à ce genre (le multi étant désormais la norme, il faut bien l’avouer) qui me tiennent en haleine, mais je peux vous dire que je n’ai pas lâché Prey d’une semelle dès l’instant où je l’ai allumé. L’univers est fascinant, le level design et les différents système de jeu relèvent du génie, les graphismes et la direction artistique sont indubitablement maîtrisés et séduisants, le scénario est digne d’un très bon bouquin de science-fiction avec son lot de rebondissements, les fins sont multiples et s’adaptent à vos choix réalisés tout au long de l’aventure. Je ne sais plus où donner de la tête tant ce jeu est parvenu à susciter un enthousiasme débordant chez moi. Mes principaux regrets sont la ville de départ (n’oubliez pas : 0,1% du jeu, et ce n’est qu’un décor que vous ne parcourez même pas), le “mini-jeu” de piratage pas bien intéressant et le caractère un brin rébarbatif des indicateurs d’objectifs : trop souvent, on se retrouve avec un marqueur “objectifs multiples” qui en fait ne nous indique vraiment rien et nous oblige à ouvrir le menu. Voilà voilà. Donc on est d’accord, ce jeu est considérablement nul, pas vrai ? Une tare dans le CV d’Arkane Studios et dans les écuries de Bethesda a n’en pas douter… Sauf que non, Prey fait une entrée fracassante au panthéon des légendes du jeu vidéo et son assimilation fréquente et même récurrente à un Half-Life 3 est amplement méritée.
► Points forts
- Scénario et univers fascinants
- Plusieurs fins largement influencées par vos choix au cours de l’aventure
- Direction artistique de maître
- Atmosphère prenante (coucou BioShock, coucou Half-Life)
- Bonne durée de vie (30h)
- Gameplay varié
- Variété des armes
- Arbres de compétences étoffés
- Des flingues de sécurité et scientifiques, mais aussi des capacités aliens qui virent à la magie (flammes, électricité)
- Level design de génie
- Graphismes soignés
- Half-Life 3, c’est so yesterday
►Points faibles
- Affichage brouillon des objectifs à l’écran
- Visages et animations faciales
- Piratage inintéressant
Jeu de merde
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse PC fournie par l’éditeur de ce jeu.
Prey est disposible sur PC, Xbox One et PS4.
ça c’est du lourd,merci pour le test.
dommage que ca soit un jeu de merde j’aurai bien testé :(
La nouvelle référence du FPS !