Une hype de folie pour ce septième Resident Evil, très critiqué pour son choix de vue à la première personne, alors que tous les volets précédents étaient proposés à la troisième, depuis l’original, BioHazard, sorti au Japon le 22 mars 1996.
Umbrella Corps, c’est tellement yesterday
Bien que le genre existe officiellement depuis Alone in the Dark (1992), c’est véritablement Capcom qui a créé le genre survival horror avec sa série à succès. Resident Evil 7 change de style mais également de trame scénaristique : exit les agents S.T.A.R.S contre la célèbre Umbrella Corps. Ainsi, cette nouvelle histoire, très détachée des anciens Resident Evil, a suscité beaucoup de questions, les fans les plus dévoués menaçant même de boycotter le jeu.
Les développeurs ne se sont pas laissés faire pour autant et ont prouvé que leur concept tenait la route avec plusieurs démos, saupoudré de contenu supplémentaire intéressant, alimentant ainsi l’engouement autour du jeu. Au passage, la démo vous offre un objet secret, la pièce sale, qui est transférée dans le jeu complet. Si vous ne l’avez pas encore débloquée, suivez notre guide.
Quand on joue à un Resident Evil, il faut bien se mettre dans le contexte : si possible seul, dans le noir, casque sur la tête. Fin prêt à se faire peur.
L’histoire dont vous êtes le héros
J’ai joué à pas mal de jeux d’horreur, tous les Alone in the Dark à l’époque, presque tous les Resident Evil, les Silent Hill et plus récemment j’ai adoré Evil Within. Voir que ce Resident Evil change de style ne me dérange pas, il est bon que Capcom tente de nouvelles choses. Au passage, le choix d’utiliser “Bio Hazard” dans son nom représente un joli hommage.
Resident Evil 7: Biohazard est un jeu avec une atmosphère oppressive, constamment stressante. Son but est de vous terrifier. C’est le cauchemar parfait. Vous ne jouez pas Chris ou Jill et il n’y a pas de grand méchant Wesker, plus d’Umbrella Corp, et pourtant… le jeu fait vraiment peur, il n’est pas simple, et il va vous intriguer : vous allez avoir envie d’en savoir plus, de dérouler le fil de l’histoire.
On ne retrouve pas le charisme des personnages des anciens opus et ce changement conduit à une toute nouvelle façon de jouer le protagoniste. Et c’est notamment dû à la vue à la première personne – le jeu ne vous donne pas un personnage à aimer, VOUS ÊTES au cœur de l’intrigue, une sensation terriblement efficace.
VDM
En 2017, Ethan Winters reçoit un message de sa femme Mia, pourtant déclarée morte trois ans auparavant. Celle-ci lui révèle qu’elle se trouve à Dulvey, en Louisiane, chez la famille Baker. Vous incarnez Ethan et vous vous rendez sur le domaine de la famille Baker, une ancienne plantation à l’abandon depuis 2014, date à laquelle la famille a totalement disparu sans laisser de traces. La maison est depuis à l’abandon et le domaine est dit hanté par les locaux depuis que plusieurs personnes ont disparu aux alentours. L’enquête n’a rien révélé et a été classée sans suite. Pourtant, de nombreuses personnes indiquent entendre des bruits étranges emanant de la maison… Ethan, contrairement aux anciens héros de Resident Evil, n’est pas un professionnel du combat. Pourtant il n’hésite pas à partir seul voir ce qu’il se passe dans ce domaine pour retrouver sa femme.
Le domaine des Bakers regorge de détails effrayant. Le jeu ne cherche pas à faire dans la dentelle : il donne dans le trash et le gore dès les premières minutes, certaines pièces sont totalement recouvertes de sang ou d’une substance noire pourrie et bien dégueu. L’ambiance prospère dans Resident Evil 7. Capcom connaît l’horreur, et sait aussi créer un monde magnifique et robuste avec plein de détails. Vous voilà projeté dans un monde cauchemardesque sans avoir la moindre idée de ce qu’il se passe. Ethan – vous, donc – semble être le niais de service : il ne sait rien, même sa femme semble lui mentir. Le scénario va progresser, sans toutefois que le jeu ne vous donne les clés pour comprendre l’intrigue de A à Z. Au lieu de ça, plusieurs rebondissements vont faire avancer l’histoire, le tout avec une vraie tension. Attendez de voir la famille Baker, qui occupe la maison et le domaine. Comme dans Resident Evil Nemesis, elle va vous suivre et tout faire pour vous ôter la vie de la manière la plus horrible possible. Le pire dans tout ça ? C’est avec des jump scares qu’ils vous surprendront systématiquement.
Pour vraiment comprendre ce qui se trame, il sera impératif de lire les documents laissés un peu partout dans la maison et le domaine. Votre histoire à vous est simple: survivre, s’échapper, courir, s’enfuir. Ah oui : tenter de sauver votre femme aussi, quand même. Les astuces pendant les chargements sont importants et donnent de très nombreux indices sur l’intrigue, mais aussi des astuces importantes sur les ennemis tels que les points faibles. Cela ajoute beaucoup à l’histoire du jeu et au final on retrouve la touche Resident Evil.
Bien survivre, c’est aussi bien gérer
Les mouvements de votre personnage sont ni trop lents, ni trop rapides, un bouton de sprint permet de se déplacer plutôt rapidement, très utile pour esquiver vos ennemis. Les armes ne sont pas nombreuses dans le jeu mais gagnent en puissance au fur et à mesure de l’histoire, vous retrouverez les classiques du genre survival horror.
On retrouve un vrai sentiment d’être dans un Resident Evil car vous devrez toujours bien gérer vos objets comme les munitions, les armes, les potions de vie selon les ennemis que vous allez affronter. Pour cela, les coffres et les points de sauvegarde sont également judicieusement placés. La peur permanente de louper votre balle et de vous retrouver avec votre pauvre couteau contre un ennemi féroce est toujours de la partie. Il ne sera pas rare que vous deviez jouer “quitte ou double” contre un monstre avec votre couteau.
Malheureusement le jeu rencontre un gros problème dans son bestiaire : autant les boss et leurs IA sont efficaces, autant les ennemis “classiques” sont peu nombreux et très similaires. La gestion de l’inventaire, bien que typique de la série, est au début un fardeau, mais très vite, vous comprendrez ce qui est utile et ce qui peut être stocké.
Attendez-vous donc à être confronté aux situations suivantes :
- Est-ce que je prends le risque de tuer ces ennemis avec les balles qu’il me reste ou vais-je fouiller ailleurs ?
- Arriver devant un objet important à ramasser et se rendre compte qu’on a plus de place, car on a oublié de déposer certains objets, inutiles pour le moment.
- Ouvrir sa carte très souvent pour se repérer.
- Mais pourquoi je ne suis pas parti sauvegarder au lieu d’attaquer encore un monstre.
Un défaut toutefois : Capcom utilise des cassettes VHS pour visiter deux fois le même environnement du jeu un peu trop souvent, ce qui me fait un peu penser à une technique de Capcom pour augmenter la durée de vie de son jeu sans avoir à reconstruire une carte complète. Bien que les histoires sont différentes dans les VHS, c’est tout de même trop semblable.
C’est beau, c’est gore, c’est lavé de folie
Capcom a fait un choix extrêmement difficile : privilégier les performances à la qualité ultime, et c’est un choix que je soutiens à 100%. Quoi qu’il arrive sur console, vous aurez un jeu fluide en 60 FPS. Maintenant, la qualité dépendra de votre console ou de la puissance de votre PC. Le jeu sur console n’est pas ce qui se fait de mieux : certaines textures sont grossières. Il y a de l’aliasing apparat (l’effet d’escalier) et certaines séquences sont très pixelisées. Toutefois, les décors sont somptueux, l’environnement est très travaillé et fourmille de détails. Les ombres de votre personnage sont vraiment bien faites et apportent une touche positive à l’expérience Resident Evil en première personne.
Passez maintenant sur une PS4 Pro en 4K et HDR et vous allez prendre une grosse claque – la différence de qualité est immédiate. Les reflets et les ombres prennent une autre dimension et l’aliasing a complètement disparu. Les textures qui paraissaient de mauvaise qualité deviennent d’un coup sublimes. Les animations des ennemis sont vraiment bien faites et réalistes. Les décors et les environnements sont superbes.
Le jeu est en 1080P 60 FPS HDR sur toutes les plateformes. La version PC permet de jouer sans limite de FPS, mais pour une fois les versions console sont en 60 FPS, donc ce n’est pas trop un problème. Si vous avez une bête de course, faites-vous plaisir ! La version PS4 Pro affiche un 4K, mais nous ne savons pas à l’heure actuelle s’il s’agit de natif, de dynamique ou de checkerboard. Enfin, le PSVR profite vraiment de la puissance de la PS4 Pro car la différence est très nette en termes de qualité graphique par rapport à la PS4. Capcom a fait le choix très judicieux de privilégier les FPS peu importe la console, et c’est un plaisir de jouer en 60 FPS en toutes circonstances.
Les graphismes de la version console sont excellents avec un antialiasing de type temporal vraiment magnifique. Si en plus, vous avez un écran HDR, vous allez vous régaler. Sur PC, vous pourrez obtenir une qualité graphique similaire en activant également le “TAA” mais l’image est moins nette car cela ajoute pas mal de flou. De plus, il est impératif de conserver de bonnes performances sur ce jeu, alors surveillez bien les chiffres et ne gonflez pas trop les options graphiques. En effet, le jeu est très gourmand en VRAM, alors pour les possesseurs de GTX 970 notamment, ou toutes les autres cartes avec 3Go de RAM ou moins, attention à ne pas trop surcharger votre carte en combinant une résolution élevée et trop d’options graphiques.
Resident Evil 7 sur le PSVR, ça donne quoi ?
Resident Evil 7 a été conçu pour tirer parti de la VR, et c’est impressionnant. C’est simple, même en prenant compte le HTC Vive et l’Occulus Rift, Resident Evil 7 est le meilleur jeu en réalité virtuelle. Vous vous retrouvez totalement isolé et dans un endroit répugnant, criant de vérité. Le gameplay en PSVR est tout aussi excellent, l’interface utilisateur est très conviviale et minimale.
Attention toutefois, je recommande de ne faire que des sessions de 15/20 min de jeu pour éviter de vous sentir mal à l’aise. Surtout si vous n’êtes pas habitué à utiliser le PSVR. Après vos premières sessions, vous pouvez tenter de tenir un peu plus longtemps. Une fois habitué, il est possible de faire une session de 2H sans trop de problème. Bien entendu, la qualité graphique baisse un peu avec le PSVR mais rien de bien grave.
Plaisir de courte durée
Capcom a presque toujours fait des jeux assez courts, à part RE6 (le moins bon d’ailleurs, à mon sens). Le jeu a pris environ 12 heures à terminer en mode normal, sans se soucier de chercher les objets annexes que sont les fichiers, les statuettes de Mister Everywhere et les pièces antiques. Les fichiers sont des textes d’informations sur l’univers du jeu disséminés un peu partout, il y a un trophée qui consiste à tous les trouver en une session de jeu, il y en a 32. Les statuettes de Mister everywhere sont des petites statuettes qu’il faut casser, pour encore une fois débloquer un trophée, vous pouvez en trouver 20 en tout.
Enfin, les pièces antiques permettent de débloquer des améliorations ou des armes. Il y en a 18 en mode normal et 33 en mode survie. Les pièces ne sont pas au même endroit dans le mode survie. D’ailleurs, évitez de débuter le jeu en mode survie (ceux qui ont pré-commandé le jeu peuvent jouer directement sur ce mode de difficulté). La difficulté en mode normal est plutôt bien dosée, un novice préférera le mode facile.
Des DLC ? On a bien vu que l’histoire est un peu courte, Capcom promet de sortir des DLC pour allonger l’histoire, de plus deux modes de jeux bonus seront également ajoutés. Le jeu propose également un season pass, tous les contenus additionnels étant programmé pour une sortie avant la fine de l’année. Le premier DLC sera gratuit, y compris pour ceux qui n’achètent pas le season pass, et il ajoutera un chapitre à l’intrigue.
Le survival horror démarre très bien l’année
Balles limitées, atmosphère pesante, puzzles à résoudre, le tout avec une difficulté bien dosée. Eh oui, c’est un bon jeu ! La vue à la première personne est une réussite, les graphismes sont parfaits, le jeu est fluide et optimisé, sortie mondiale pour un jeu multiplateforme, Capcom a réussi son pari haut la main : ce Resident Evil est une réussite, malgré une durée de vie réduite d’environ douze heures et un bestiaire trop léger. Avec le PSVR, c’est presque un second jeu, il faut espérer que Capcom apporte la compatibilité HTC Vive / Occulus Rift un jour, mais il est clair que nous avons là une pépite pour la VR. J’irais même jusqu’à dire qu’il constitue le seul must-have du PSVR pour le moment. La balle est dans le camp de Capcom : il va falloir ajouter du contenu au jeu, car on en redemande. On attend des DLC, voir une suite !
Petite présentation en vidéo, et sans spoil :
► Points forts
- Vue en première personne maîtrisée
- 1080P 60 FPS sur tous les supports
- L’experience PSVR est unique
- Difficulté bien dosée
- Un univers bien gore et flippant très bien retranscrit
- De superbes graphismes
► Points faibles
- Durée de vie trop faible
- Réutilisation excessive des mêmes environnements
- L’histoire aurait peut-être mérité d’être plus claire plus tôt dans l’aventure
- Chargements parfois longs
Un incontournable
Test réalisé sur une version PS4/PS4 Pro
Resident Evil 7 sortira le 24 janvier sur PS4, Xbox One et PC.