Arrr ! Sea Of Thieves a enfin pris le large et les pirates du monde entier écument la Mer des voleurs en quête de richesses et d’aventures ! Favorisant le travail d’équipe, une liberté dont seuls des pirates peuvent jouir et des mécaniques que chacun peut s’approprier, montons à la vigie et observons un peu mieux comme le premier jeu exclusif Xbox Game Pass s’en sort dans le tumulte et les remous de son système bac à sable (de plage).
Tu es un pirate, Harry
Quand la première présentation de Sea of Thieves débarque à l’E3 2016, les gens étaient intrigués par deux choses : ça avait l’air fun et Rare semblait enfin aux commandes d’un vrai jeu, après un passage à vide sur Kinect. Pourtant, dès le départ, on sentait une certaine appréhension sur sa capacité à garder les joueurs en haleine sur le long terme, condamnés à répéter ad vitam nauseam les mêmes missions en boucles. Je vous rassure de suite, ce n’est pas (totalement) le cas, même si un certain état d’esprit et quelques prérequis sont nécessaires pour arriver à prendre son pied (marin) dans Sea of Thieves.
Première chose, la création de personnages est… originale. Comme dit plus haut, c’est le genre de choix de game design qui ne ravit pas tout le monde, mais Rare a toutes les bonnes intentions du monde de proposer système de création comme celui-ci. Les pirates sont générés procéduralement et sans paramètres de réglages, et la seule option que vous avez est d’en garder une sélection avant de faire votre choix final. L’avantage, c’est que ça favorise vraiment la disparité des trognes que vous rencontrerez en jeu et ainsi mieux profiter de la direction artistique cohérente et sublime de Sea of Thieves. Bien sûr, vous pouvez générer autant de pirate que vous voulez avant de trouver celui qui vous convient, mais c’est comme dans la vraie vie : on ne choisit pas vraiment sa gueule.
Une fois le personnage créé, plusieurs choix s’offrent à vous : jouer seul, en duo ou avec un équipage complet. Ce n’est pas une surprise, les mécaniques de jeu de Sea of Thieves poussent les joueurs à coopérer en groupe, de manière obligatoire ou par simple question de confort. Il est tout à fait possible de jouer seul à Sea of Thieves, mais l’intérêt du titre vient principalement des interactions possibles entre les joueurs et de la narration de vos sessions qui découle de ces actions. Tout est une question de partager un “délire” autour de la piraterie dans Sea of Thieves. Les aventures, c’est fait pour être partagé et bravé ensemble. Sinon, l’intérêt est vite limité. Cela peut être vu comme une faiblesse pour certains qui ont acheté le jeu sans trop savoir dans quoi ils se mouillaient et victimes de la hype, mais les joueurs qui ont un groupe d’amis joueurs réguliers pourront s’éclater comme rarement.
Il est tout à fait possible de jouer seul à Sea of Thieves, mais l’intérêt du titre vient principalement de l’interaction possible entre les joueurs
Malheureusement, puisque nous sommes en Europe, le matchmaking est vivement déconseillé. Trouver un équipage motivé, compétent (les mécaniques ne sont pas dures à saisir, merde), et qui accepte de communiquer dans une langue qui n’est pas la leur (c’est valable aussi pour vous) est une chose bien trop rare qui finira par user vos nerfs. Seulement, les meilleures sessions de Sea of Thieves que vous vivrez seront celles où tout le monde s’entend bien, où le courant (d’eau) passe et quand les membres d’équipage arrivent à jouer ensemble de manière cohérente. L’expérience devient tout de suite grisante, voire jouissive.
Fais ce qu’il te plaît, vivre en pirate c’est ça.
La prise en main de Sea of Thieves est instantanée et favorise l’immersion en bien des points. Pour commencer, pas de HUD en dehors de votre barre de vie. Tu veux connaître l’heure de la journée ? Tu sors ta montre. Tu veux une direction ? Tu sors ta boussole. Tu veux savoir où tu es ? Tu sors ta carte et te creuses les méninges. Toutes les informations que vous avez besoin de savoir se lisent dans l’environnement pour qui sait où regarder. Un cercle de mouette indique la position d’une épave, les tempêtes peuvent être repérées au loin, il suffit de lever les yeux pour voir la direction du vent, etc.
Les interactions que vous avez avec l’environnement sont également très simples, mais pourtant très complètes. Le genre de possibilités qui pourrait presque qualifier Sea of Thieves de jeu à gameplay émergeant. La navigation en est un parfait exemple. Que vous soyez sur un Sloop ou un Galion, les principes sont les mêmes, mais l’échelle — évidemment — diffère. Chaque joueur peut s’atteler à une tâche comme bon leur semble, comme sur un vrai bateau (simplifié) : maintenir la barre, régler la voilure ou son orientation, vérifier le cap sur la carte de l’océan, monter à la vigie pour surveiller les environs, réparer la coque avec des planches, ou encore écoper l’eau de la cale.
La prise en main de Sea of Thieves est instantanée et favorise l’immersion en bien des points
Il y a beaucoup de choses à faire, et se répartir les tâches de manière efficace est un accomplissement en soi. Parfois, il faudra se prêter main-forte sur une même tâche, selon la situation. Par exemple, l’ancre du bateau est lourde, et vous ne sera pas de trop pour la lever rapidement. Idem pour la voilure qui est plus facile à manipuler si vous êtes deux. Et quand on sait que le bateau réagit de façon réaliste à la houle des vagues d’une mer dont c’est la MEILLEURE MODÉLISATION GRAPHIQUE ET PHYSIQUE EN DATE (oui), on s’y croit à 200%.
Bien naviguer sur la Mer des voleurs et un bon moyen de ne pas s’ennuyer pendant les trajets qui peuvent être un tantinet long, jusqu’à même les raccourcir. Même lors de batailles navales (qui sont quand même brouillonnes), une meilleure coordination et une bonne connaissance de la gestion du bateau permettent de mieux le manoeuvrer et avoir le dessus. Pas de niveaux d’expériences, pas de compétences spéciales, tout le monde à accès aux mêmes outils dès le début du jeu.
Pas de niveaux d’expériences, pas de compétences spéciales, tout le monde à accès aux mêmes outils dès le début du jeu.
Cependant, cette prise en main simplifiée pour mieux la diversifier a quand même ses lacunes, comme un combat à pied des plus… simplets. Vous avez le choix entre un coutelas et trois armes à feu différentes, avec cinq munitions pour ces derniers. Pour le sabre : une attaque simple en combo de trois, une attaque chargée et une parade et c’est tout. Certes, quelques mécaniques permettent de prendre l’avantage sur l’adversaire comme le déstabiliser avec une bonne défense pour contre-attaquer, mais, même si l’intention est louable afin de privilégier le combat en groupe, il est juste dommage que le système soit aussi rigide. Sans parler des armes à feu qui sont réellement léthales dans de bonnes mains au point d’être perçus comme injustes.
Voyages, Voyages
Une fois le jeu bien en main, qu’est-ce qu’on y fait dans la Mer des voleurs ? Et bien, à peu près ce qu’on veut (ou presque).
Pour gagner de l’argent dans Sea of Thieves, vous devrez accomplir des Voyages. Proposées par trois factions différentes avec chacun leurs objectifs, ces Voyages ne sont pas réellement des missions à propemenent parler, mais un moyen d’être dirigé vers des objets à récupérer et à vendre. Une fois un Voyage terminé, rien ne vous empêche d’enchaîner sur un deuxième plutôt que de perdre du temps à faire des allers-retours au port. Seulement, si votre bateau coule, vous perdez tout. À vous d’évaluer les risques.
Accomplir des Voyages et rapporter des objets utiles à chaque faction vous apporte de la réputation auprès de ces dernières, et vous donne accès à des Voyages de meilleure qualité, parfois plus longs, mais dont la récompense vaut bien plus la chandelle.
Il n’y a pas que des Voyages qui vous permettent de dénicher des richesses. Certaines îles possèdent des marchandises à récupérer, des cartes aux trésors peuvent être trouvées dans des bouteilles échouées, des épaves peuvent être explorées pour récupérer des coffres et des bibelots. Malheureusement, ces événements aléatoires sont bien trop peu nombreux et bien trop peu fréquents.
Nonobstant, on ne va pas se mentir, la routine s’installe vite et l’ennui guette rapidement, et ce ne sont pas des attaques périodiques sur des forteresses squelettes ou des attaques-surprises de Kraken impressionnant (la première fois), mais bien trop facile à échapper ou à battre, qui changeront réellement quoi que ce soit.
On ne va pas se mentir, la routine s’installe vite et l’ennui guette rapidement.
Jusqu’au bout de monde
Si le jeu peut se révéler être excellent à certains moments, comme dit plus haut, tout dépend de l’état d’esprit du joueur. Si votre but et d’amasser un maximum de richesse pour ensuite devenir plus fort, vous allez être déçu, car les seules choses pour lesquelles vous pourrez dépenser votre or seront des éléments cosmétiques qui coûtent une jambe (littéralement). Plus vous montez en réputation, plus de choix vous seront offerts. Seulement, une fois qu’on a habillé son pirate de la béquille au cache-oeil, il est difficile de justifier ce grind à la Elite jusqu’au statut Légendaire. Bien sûr, Rare veut être rassurant sur ce point et explique que le prix élevé du jeu représente l’apport de contenus soutenu et régulier sur les deux prochaines années, sans aucune participation financière supplémentaire de la part du joueur (pas de DLC).
Il y a aussi de gros problèmes de mécaniques de gameplay qui peuvent aussi vous vous faire arracher les cheveux, comme une pénalisation de la mort complètement absente dans Sea of Thieves. Quand un joueur meurt, il réapparait 30 secondes plus tard sur son bateau et les combats entre équipages finissent par ressembler à des attaques suicides en boucle. Marrant au début, très vite redondant sur la fin. Pareil pour les attaques de forteresses squelettes qui durent une plombe et qui ne sont pas intéressantes. Il suffit d’accoster son bateau tout près et de dégrossir le rang des squelettes jusqu’à la fin des vagues. Les forteresses ont été pensées pour être conquises avec plusieurs équipages en coopération, et la non-peur de la mort les pousse ensuite à s’entretuer afin de récupérer tout le butin au lieu de le partager, comme le code pirate l’exigerait.
L’aventure devenant rapidement frustrante pour des exemples cités plus hauts, Rare a réellement pensé son jeu pour être jovial et chaleureux, mais ce gameplay “émergeant” permet aussi aux joueurs de pourrir la vie des autres, et comme on est sur internet, personne ne va se priver. Si vous arrivez à vous débarrasser d’un équipage adverse, leur bateau réapparait à l’île la plus proche, leur permettant de revenir à la charge. De plus, se battre dans les avant-postes est possible, juste histoire d’emmerder ceux qui veulent décharger tranquillement leur butin, qu’ils ont mis des heures à acquérir.
Rare a réellement pensé son jeu pour être jovial et chaleureux, mais ce gameplay “émergeant” permet aussi aux joueurs de pourrir la vie des autres
De même, on sent que le jeu a subi de nombreuses modifications et de nombreux changements d’intentions, comme les mécaniques de bases qui n’ont pas été aussi poussées comme Rare l’aurait voulu. Par exemple, les nuits dans Sea of Thieves sont grisantes de réalisme : on n’y voit rien. Lors de l’exploration d’une île, il n’est donc pas rare qu’un joueur porte une lanterne pour éclairer les autres et les aider à se repérer. Cependant, chacun possède une copie de la carte du voyage et qui est parfaitement lisible dans le noir. Ainsi, la chasse au trésor finit par être un chacun-cherche-dans-son-coin. Il aurait été plus malin de réserver la carte à celui qui l’a récupéré et que les autres l’aident à la déchiffrer en étant à proximité de lui (et en l’éclairant), d’autant plus qu’il est possible de montrer explicitement la carte à un joueur proche (inutile, donc). De la même manière, un joueur peut s’engouffrer dans un canon pour être propulsé, mais ce dernier peut faire feu de l’intérieur, limitant ainsi la coopération de ce genre d’action (pourtant très fun).
Potentiel raté en vue, mon capitaine !
Sea of Thieves, c’est un peu comme la saga Pirates des Caraïbes : les premiers films sont fun et jouissifs, mais on finit par se lasser par manque de diversité et de nouveautés. C’est réellement dommage, parce que le jeu a le potentiel pour devenir quelque chose de grand. Son accessibilité et sa simplicité qui invitent à la créativité, qui est son point fort, devient rapidement son point faible. S’amuser énormément sur Sea of Thieves est possible, mais seulement avec l’esprit léger et les bons potes réguliers. Son aspect bac à sable n’est pas assez poussé pour que son faible contenu se suffise à lui même. Rare a fait de l’excellent boulot sur beaucoup de points, mais la sensation d’inachevé est impossible à cacher. En espérant que le suivi du jeu sera aussi exceptionnel que Rare et Microsoft le clament depuis longtemps. Ainsi, Sea of Thieves est dans un tel état qu’il faudra qu’on s’y repenche d’ici quelques mois.
► Points forts
- Direction artistique sublime
- Les bons gros clichés de la piraterie qu’on aime
- L’immersion
- La navigation qui réserve quelques subtilités
- Un jeu très solide à plusieurs
- Tout le monde à la même enseigne
- Gameplay très simple pour un maximum de créativité
- Meilleures modélisation et physique de l’eau de l’Histoire du jeu vidéo
- Meilleur système d’ébriété de l’Histoire du jeu vidéo
- Le Hurdy-Gurdy est devenu mon instrument de musique préféré
► Points faibles
- Très difficile de jouer avec des étrangers pas motivés
- Fini par être très redondant avec si peu de contenu
- Les bonnes surprises trop rares
- Des bateaux gratuits à vie
- On peut naviguer plusieurs heures sans croiser un seul autre bateau
- Les autres joueurs parfois plus chiants que nécessaire
- Système de combat à pied trop simple
- Mourir ? Pas grave
- Les batailles navales qui ne ressemblent parfois à pas grand-chose
- N’est pas allé jusqu’au bout de certains aspects de gameplay
- Le Windows Store sur PC
Mille milliards de mille bâillements
Vidéo Test de Sea of Thieves
[RE] Test mis en ligne le 25/05/2019
Je me suis planté. Et bordel, que je suis content de m’être planté.
Dans mon test initial sorti à l’occasion du jeu, j’avais dit que je voyais mal Sea of Thieves espérer toucher le potentiel qu’il possédait pourtant. Mais Rare s’est accroché et a mitraillé pendant un an des mises à jours de contenu timides qui, mis bout à bout, ont apporté la variété que Sea of Thieves manquait tant, rendant la monotonie du jeu bien moins présente qu’à sa sortie. En plus, c’est gratuit.
La mise à jour Anniversaire est justement la clé de voute qui va consolider l’ensemble et limite justifier à lui seul l’intérêt du titre, avec — entre autres — l’introduction de la fameuse campagne narrative des Fables du Flibustier : The Shores of Gold.
La mise à jour Anniversaire est la clé de voute qui va consolider l’ensemble.
En sus d’ajustements de gameplay bienvenus, d’une réévaluation des récompenses et d’une multiplication de ces dernières, Sea of Thieves mérite absolument toute votre attention si vous avez des amis fidèles prêts à prendre la mer sans jamais savoir sur quoi vous allez tomber.
Un bon marin s’adapte
Niveau gameplay et confort de jeu, beaucoup de choses ont évolué. Adieu les groupes impairs qui font chier au Parc Astérix, il est désormais possible de jouer avec un groupe de trois pirates aux commandes d’un Brigantin, un deux-mâts qui possède des caractéristiques pile entre le Sloop et le Galion. Jouer dans un Brigantin offre tout de même ses propres trucs en plus, car l’accès à la cale favorise l’écopage, mais la consultation de la carte nécessite de se frayer un chemin sur toute la longueur du bateau. Chaque navire se gère de manière assez différente et la coopération de l’équipage est très différente d’un navire à l’autre.
Il est désormais possible de jouer avec un groupe de trois pirates aux commandes d’un Brigantin
En marge de ça, fini les dégâts sur la coque qui n’ont pas d’incidences sur le maniement du navire. Chaque partie vitale d’un bateau (gouvernail, mât, cabestan) peut subir des dommages et nécessite des réparations pour fonctionner à nouveau correctement. Chacune de ces avaries influe sur le gameplay qui exige aux joueurs de s’adapter en conséquence.
Le plus impressionnant étant le mat brisé qui s’abat sur le pont avec fracas, l’équipe entière étant requise pour la redresser. De plus, terminé les réparations à l’infini, car un même trou dans la coque peut être élargi plusieurs fois, rendant la maintenance du navire de plus en plus ardue au fur et à mesure que le combat perdure. Les batailles d’attrition sont généralement les meilleures.
Beaucoup de petites choses ont été ajoutées pour ajouter du confort aux joueurs et renforcer le gameplay, comme l’ajout d’un porte-voix du plus bel effet, permettant de communiquer sur de plus longues distances, et la possibilité de créer des alliances temporaires avec d’autres navires pirates. Idéal pour les attaques de forts squelettes, d’abord pensés comme des points de tension pour être finalement transformés en lieux de rencontre et d’entraide, le butin récupéré étant toujours le même que tout le monde. On pourrait regretter le manque potentiel de fourberie, mais je trouve ça cool.
Beaucoup de petites choses ont été ajoutées pour ajouter du confort aux joueurs et renforcer le gameplay.
Si justement vous étiez un peu déçu du PVP, il y a désormais de quoi faire puisqu’entres le mode Arène et l’ajout de boulets magiques qui épicent les affrontements, Rare encourage encore plus les joueurs à être créatif lors des joutes en bateau. Les combats navals sont surtout bien moins brouillons qu’auparavant, où les bateaux passaient leur temps à se croiser sans vraiment avoir d’angle de tir. Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé (est-ce les joueurs qui maîtrisent mieux leur rafiot ou une véritable intervention de Rare), mais il faut avouer que c’est bien mieux foutu.
Bon, certes, j’ai toujours du mal avec les attaques suicides à coup de barils explosifs et d’autres techniques cheloues comme la possibilité de se cacher à bord de navires ennemis grâce à des emotes et piquer des ressources sans moyen de les récupérer, mais l’interaction avec les autres joueurs fait partie de l’expérience. Le rallongement du temps de réapparition a quand même permis de limiter un bon nombre d’abus. Tout n’est pas parfait, mais c’est déjà moins bien frustrant qu’avant.
Les serveurs européens sont toujours aussi compliqués à arpenter, puisque la barrière de la langue nuit toujours autant à l’expérience Sea of Thieves qui se veut chaleureuse, voire enfantine, où tout est fait pour que les joueurs se créent leur propre narration via le gameplay. Cependant, avec l’introduction du mode Arène, les joueurs sanguinaires qui sont peu prompts à sympathiser ont trouvé boulet à leur canon. Les rencontres amicales sont bien plus fréquentes qu’avant, et les pirates sans foi ni loi ne sont plus aussi omniprésents.
La barrière de la langue nuit toujours autant à l’expérience Sea of Thieves.
Les récompenses en or du mode Arène ne sont pas folichonnes, mais des éléments à débloquér sont exclusifs à celui-ci.
Les îles aux trésors
C’est surtout au niveau des activités que Sea of Thieves brille enfin. Les quêtes des trois factions sont toujours présentes, mais il existe de nombreux événements aléatoires qui pimentent un peu le voyage. Entre les attaques de Kraken, de Megalodons et les navires-squelettes qui arpentent la Mer des voleurs, les joueurs ne sont plus les seuls dangers potentiels.
Ces événements ne sont jamais réellement compliqués à gérer, mais un manque de ressources et un moment d’inattention peuvent réduire une soirée de pillage à un désarroi total (c’est l’expérience qui parle). Évidemment, une bonne coordination est de mise pour éviter une telle tragédie.
Les vraies têtes brûlées en quête de challenge auront vite fait d’arpenter la nouvelle région qui propose des récompenses plus substantielles : The Devil’s Roar. Archipel d’îles volcaniques, le réveil d’un volcan n’est pas une chose à prendre à la légère, car un bloc de roche en fusion tombant du ciel ne fait pas du bien à votre bateau, mais les récompenses en valent la chandelle. C’est également là qu’on trouve les dangers en mer les plus costauds et la plus grosse concentration de joueurs. Ouais, c’est chaud.
Les vraies têtes brûlées en quête de challenge auront vite fait d’arpenter la nouvelle région qui propose des récompenses plus substantielles
Une nouvelle faction a ouvert ses portes, l’Appel du Chasseur, et permet de se faire un peu d’argent avec l’activité la plus répandue dans l’univers du jeu vidéo : la pêche. En revendant les bons poissons, il est possible de se faire un peu de sous bonus lors de ses voyages, une bonne idée pour garder les joueurs actifs pendant une longue traversée.
La pêche est accompagnée de la cuisine qui permettra de vendre sa nourriture plus cher selon la qualité de la cuisson, mais également de remplir une nouvelle barre de régénération de santé quand on est à court de bananes. Oui, on peut cuire du tentacule de Kraken.
En accomplissant des succès qui y sont liés, vous gagnez des points de renom à dépenser à la taverne qui apportent pas mal de doublons et des niveaux de factions, très utiles sur la fin. La progression vers le statut de Pirate légendaire devient alors un peu moins longue et pénible, étant donné que vous n’êtes plus obligé de vous concentrer sur une activité en particulier.
Enfin, être Pirate légendaire vous donnera accès aux fameuses missions de fins de jeu qui apportent les meilleures récompenses du jeu, avec les fameux coffres Athena très prisés des joueurs.
En accomplissant des succès qui y sont liés, vous gagnez des points de renom à dépenser à la taverne.
Malheureusement, on en arrive à un point où les quêtes de bases sont presque devenues inintéressantes. Qui veut passer deux heures à déterrer des coffres sur des îles génériques alors qu’on peut avoir de bien meilleures récompenses en jonglant entre les forts et navires-squelettes ? Les attaques de Megalodon et de Kraken apporteront même du bonus et de l’excitation. Il y a clairement de l’équilibrage encore à faire à ce niveau-là, mais les points de renoms récompensent l’envie de variété.
Lever la voile
La star de Sea of Thieves depuis la sortie de la mise à jour est sûrement The Shores of Gold, une première tentative de la part de Rare de donner de l’épaisseur au lore de la Mer des voleurs (il y en a un) et une narration aux pérégrinations des joueurs. Une suite de 9 longues quêtes toutes assez originales et qui engageront le joueur comme rarement.
Pour mettre la main sur le trésor ultime de la Mer des voleurs, il faudra au fil des quêtes assembler un artéfact qui permettra de protéger le navire des joueurs des dangers des confins de la carte, perçant le voile qui protège The Shores of Gold.
Grâce à différents carnets de bords, les joueurs retraceront les voyages de l’équipage du Capitaine Biggsy, seuls pirates qui ont failli réussir d’accoster sur les Shores of Gold. Grâce à une narration doublée par les donneurs de quêtes et la découverte d’autres manuscrits, on en apprend plus sur le destin funeste de l’équipage et où trouver les éléments nécessaires pour cet ultime voyage périlleux.
Cet approche scénaristique change complètement la façon dont on perçoit le jeu, et les PNJ deviennent autre chose que des personnages fonctions, apportant un peu plus de vie à l’univers de Sea of Thieves qui respire à fond le film d’aventure et tous les clichés qu’on aime sur le thème de la piraterie, chants marins et gueules-de-bois comprises.
Les quêtes sont rythmées par des énigmes qui nécessitent un minimum de sens de la déduction pour être résolues, et elles sont parfaitement calibrées pour être réfléchies en groupe. Pour peu que vous vous preniez au jeu, il est extrêmement gratifiant de suivre les journaux et essayer de recouper des événements pour mieux comprendre où aller. La solution provoque souvent la jubilation.
Les quêtes sont rythmées par des énigmes qui nécessitent un minimum de sens de la déduction pour être résolues.
La plupart des quêtes apportent alors des mécaniques de jeu uniques qu’on adorerait voir ailleurs dans le gameplay, l’exemple parfait étant sûrement l’utilisation d’une lunette qui permet de repérer des constellations dans le ciel, chacune indiquant un point cardinal. Il n’y a donc plus qu’à tracer un itinéraire sur la carte en fonction du contenu du journal.
Du carnet de bord d’une enfant gribouillé aux crayons de couleur aux récits d’un couple amoureux au destin tragique, il y a énormément de variété dans ces Fables du flibustier. Certaines sont plus intéressantes que d’autres avec leurs défis propres, mais on s’ennuie rarement. Histoire de renouveler l’expérience, la même quête ne se jouera jamais deux fois de la même manière, chaque quête ayant sa propre réserve de solutions tirée au hasard.
Cependant, tout n’est pas parfait. Avec la rigidité des combats à pied (qui n’a pas bougé), les boss ne sont que des sacs à PV peu intéressants et certaines quêtes sont vraiment trop longues à faire, avec des allers-retours à travers la carte assez mal dosées. Mais l’expérience est suffisamment unique par rapport au reste du jeu que l’on pardonne assez facilement.
L’aventure, c’est l’aventure
Sea of Thieves s’est extrêmement bien bonifié avec le temps et est devenu en un an un jeu engageant avec une expérience réellement unique. La direction artistique défonce toujours autant (incroyable en HDR), les mécaniques de jeu simples — mais réfléchies — laissent toujours les joueurs aux commandes de leurs aventures et la variété des activités permet enfin de ne pas s’ennuyer trop vite. Son approche simpliste de certaines boucles de gameplay peut s’avérer parfois maladroite et l’enfer du grind ainsi que la redondance arrivent toujours à pointer le bout de leur nez, mais Sea of Thieves peut enfin revendiquer être l’un des meilleurs jeux de camaraderie de ces dernières années. On espère que Rare continuera à soutenir son titre avec la même hargne pendant une année encore.
L’important n’est plus la destination, mais bien le voyage
War Legend a bénéficié d’une copie du jeu de la part de Microsoft.
Configuration du PC utilisé pour ce test :
- CPU : Intel i9 9900k
- GPU : NVIDIA RTX 2080 Ti
- RAM : 32 Go
- Installé sur un SSD
Sea of Thieves est disponible sur PC et Xbox One/X.
Il y a une arnaque dans ce jeu c’est de l’avoir suggeré MMO alors que ce sont des instances de 16 joueurs (4 bateaux max), le nomansky arnaque n’est pas loin, cumulé avec le peu de endgame content, dans 1 mois j’attends les news comme quoi le jeu a perdu 95% de sa population