L’un des super-héros les plus populaires se dote d’une exclusivité PS4 dont on nous à promis qu’elle ne serait pas une copie de la licence Batman Arkham. Dans les faits, ça y ressemble quand même vachement, avec ses bons comme ses mauvais côtés.
Le fil de l’histoire se déroule presque sans accroc
Après 8 ans de bons et loyaux services, Spider-Man s’apprête à faire coffrer son vieil ennemi Wilson Fisk, alias le Kingpin (ou le Caïd). Sur le point d’être mis à l’ombre, ce dernier hurle à pleins poumons qu’il sera amèrement regretté et ce, très bientôt. Nous prenons l’histoire en ces instants intenses, dans la peau de Spider-Man/Peter Parker. Le scénario du jeu Spider-Man montre ainsi le quotidien du super-héros mais aussi la vie de Peter Parker et de certains de ses proches.
L’ensemble fait très hollywoodien.
L’ensemble fait très hollywoodien : ce ne serait pas choquant de voir une telle histoire au cinéma. Le sens du spectaculaire est donc à priori au rendez-vous et le fil narratif, sans faire décrocher la mâchoire du spectateur, est agréable à la manière d’un blockbuster typique. La mise en scène est donc totalement en accord avec cela et les plans de l’aventure principale font mouche.
On pourra cependant faire un reproche au rythme pris par le déroulement des événements. En effet, un focus important est accordé au premier super-vilain à passer sur le gril après le Kingpin, ce qui fait qu’il a droit à plusieurs scènes d’exposition qui permettent d’entrevoir sa psychologie et les raisons de ce qu’il est. Le problème est que tout s’accélère dès qu’on lui a mis une branlée et le reste des super-vilains s’enchaîne ensuite comme de vulgaires “gros méchants” – le fait qu’ils s’affrontent par paire et, au fond, de la même manière, n’aide en rien.
La volonté de se concentrer sur un ou deux méchants emblématiques apporte de bonnes choses pour ceux-ci, mais tous les autres en prennent ombrage et c’est quand même bien dommage.
Mon Spider-sense détecte du bon son
Impossible de parler de Spider-Man sans mentionner la bande-son et plus particulièrement du doublage. Dans le rôle titre, on retrouve Donald Reignoux, soit la voix d’Andrew Garfield dans The Amazing Spider-Man, soit l’une des meilleurs voix de Spidey, tout simplement (LA meilleure, en ce qui me concerne). L’écriture couplée au travail de Reignoux donne un résultat tout simplement génial – l’esprit de Spider-Man est bien là et je me suis bien amusé tout au long de l’aventure à écouter les vannes de l’homme-araignée.
L’écriture couplée au travail de Reignoux donne un résultat tout simplement génial.
En revanche, on ne peut que regretter l’absence de Jean Barney (doubleur de J. K. Simmons dans les films Spider-Man des années 2000) pour la voix de J. Jonah Jameson, le célèbre patron du Daily Bugle. Pour le coup, il faut reconnaître que la performance était difficile à égaler, encore plus à surpasser, mais ça manque tout de même de pep’s, tout ça.
Toujours côté son, les effets sont réussis tandis que la musique est dans l’alignement direct de la mise en scène et du scénario : ça sent l’épique, ça sent le blockbuster. On relève des notes et instruments qui ne sont bien évidemment pas sans rappeler les Avengers, il ne faudrait pas oublier de faire coucou à la franchise.
Tous à toile !
Revêtir le costume de Spider-Man implique d’embarquer avec tout un tas d’attentes, que l’on soit fan du comics ou non. Pour commencer, Insomniac Games a fait du très bon boulot sur les déplacements dans les airs. C’est dynamique, rapide et dans l’ensemble carrément jouissif. Il ne s’agira ainsi pas que de se balancer de liane de toile en liane de toile, vous pourrez aussi courir sur les bâtiments, vous tirer dans une direction, vous fixer à des éléments de décor pour booster votre vitesse et redécoller, etc. L’ensemble est très convaincant et rend la chose bien plus vivante qu’un vol plané façon Batman Arkham.
Côté combats, on se rapproche très franchement de la licence de Rocksteady et Warner Bros. Games puisqu’il est question de marteler Carré pour frapper et Rond pour esquiver. Bien sûr des actions particulières de votre part déclencheront des mouvements spéciaux (rester appuyé sur Carré projette un ennemi dans les airs) mais rien qui ne sorte des sentiers battus. On arrive, on tape dans le tas en évitant les coups, une bombe de toile plus tard tout le monde est scotché aux murs et au sol.
Cela n’empêche pas Spider-Man d’être agréable dans ses bastons, bien au contraire, mais une fois que vous avez fait le tour, ça devient vite répétitif. L’arbre des compétences et les gadgets à débloquer sont intéressants sans être complètement indispensables. En particulier pour ces derniers, je n’en utilise pas la moitié et j’ai pourtant complété le jeu d’Insomniac Games à 100%. C’est du plus, ça sert à diversifier ses échauffourées, on prend – mais tant qu’à faire s’ils avaient eu une vraie nécessité, le plaisir n’en aurait été que plus grand.
On se retrouve avec un combat à la Batman Arkham en mieux !
Insomniac a néanmoins bien bossé sa copie et, en l’état, on se retrouve avec un combat à la Batman Arkham en mieux ! Entre les éléments du décor à balancer à la ronde, les ennemis à entoiler au mur ou n’importe quel élément du décor environnant et les tirs de toile pour se rapprocher des ennemis, Spider-Man propose de belles heures de défouloir.
Malgré tout et comme sous-entendu plus haut, les combats de boss manquent d’originalité, hormis le dernier, un peu plus développé. Globalement il faut réaliser trois séries de frappes pour dégommer un gros vilain. On passe son temps à esquiver les attaques (contre Shocker, par exemple, cela consiste à se balancer à travers la pièce jusqu’à ce qu’il s’épuise tout seul) sans trop d’efforts pour au final balancer un truc dans la tronche du méchant pour le rouer de coups puis recommencer. Bordel, un peu de répondant, on parle des Sinister Six tout de même !
Au passage, les phases de discrétion sont bien faites, là où le public s’attendait à du sympathique sans plus. Bien entendu on n’est pas chez Sam Fisher, mais j’ai pour ma part bien apprécié ces phases de gameplay.
Du contenu qu’on connait Parker
Spider-Man propose des activités annexes en plus de sa quête principale. Pour le coup ici, on pense encore une fois à Batman Arkham, mais en moins bien. Il y a pléthore d’objets à récupérer, de crimes à arrêter et… de monuments à photographier. Sauf que vous n’avez pas à vous casser la tête puisque absolument tout est non seulement marqué sur la carte mais en plus brille via des marqueurs gigantesques reliant ciel et terre en jeu lorsque vous déclenchez votre scanner – codes couleurs en prime.
Au final on a l’impression de suivre une liste de courses, et franchement qui aime faire les courses ? Tout ceci fait un peu remplissage un brin cheap, les seules choses qu’il faille chercher (et encore… y’a un mod de tenue pour indiquer leur proximité) sont les photos “secrètes” quand vous avez atteint le niveau maximum. L’aspect positif se situe du côté des sacs à dos qui contiennent chacun un souvenir que Peter Parker commentera.
On a l’impression de suivre une liste de courses, et franchement qui aime faire les courses ?
On trouve aussi des schémas de circuit électronique à compléter façon piratage Bioshock et des spectrographes où il faut reproduire des motifs en barres. Ça a l’air marrant hein ? Ouais, non, pas tellement.
À côté de cela, des quêtes secondaires pas franchement passionnantes vous attendent. L’intérêt principal de certaines d’entre elles est de placer d’autres personnages emblématiques sur votre route, mais en dehors de cela, ça ne vole pas très haut.
Ne reniez pas la beauté de l’araignée
Parlons enfin de quelque chose de plus terre à terre, à savoir les graphismes. Loin d’avoir été victime d’un downgrade graphique, le titre a au contraire été amélioré pour sa sortie. Les paysages ont franchement de la gueule, de même que les divers costumes de l’homme-araignée.
Les effets ainsi que les animations sont très bien travaillés pour un résultat d’ensemble très cohérent. N’hésitez pas à vous amuser avec le mode photo (il propose même des cadres vignette de BD) pour vous rendre compte du niveau de détails du jeu.
En revanche, l’effet ragdoll est tout de même “so yesterday”. Donc quand je vois Spidey crever comme dans les années 2000, j’ai un petit pincement au cœur ; et ce n’est pas de la nostalgie.
Quand je vois Spidey crever comme dans les années 2000, j’ai un petit pincement au cœur ; et ce n’est pas de la nostalgie.
Notons au passage la présence de quelques bugs pas franchement gênants à l’exception d’un seul qui a vu Spider-Man se percher sur un pilier. Oui mais voilà ce pilier faisait partie d’un mur et Peter Parker s’est retrouvé une moitié dans un bâtiment (donc sous le décor, le bâtiment n’étant pas explorable), une moitié dehors. Au moindre mouvement, il sautait à l’intérieur du bâtiment. J’ai failli perdre ma sauvegarde à plus de la moitié du jeu… Fort heureusement, à force de courir dans tous les sens j’ai fini par déclencher un point de sauvegarde à l’extérieur.
L’insomnie, ça a du bon
Spider-Man offre une aventure principale haletante dans laquelle les scénaristes ont fait des choix couillus et qui, pour le coup, donnent vraiment envie de voir comment Insomniac va gérer la suite. Très blockbuster dans l’esprit, le scénario bénéficie comme les dialogues d’une très bonne écriture, soutenue par des bons doublages (big up Donald Reignoux). On ressort de ce jeu satisfait du fan-service (27 tenues déblocables, au passage) et du très bon boulot d’Insomniac sur à peu près tous les plans si ce n’est celui des activités et quêtes secondaires, franchement rébarbatives. Une aventure à vivre mais qui aurait mérité de lâcher un peu la grappe au joueur histoire d’introduire davantage de difficulté, notamment en ce qui concerne les collectibles. J’ai conscience qu’il fallait faire grand public mais on est tout de même dans un jeu 16+, bordel !
► Points forts
- Blockbuster du cinéma, mais en jeu vidéo
- Bonne écriture
- Fidélité aux personnages et aux comics
- Bande-son au poil
- Donald Reignoux dans le rôle de Spider-Man
- Combats dynamiques
- Très beau et bien réalisé
- Fan-service au rendez-vous
► Points faibles
- Quêtes et activités secondaires rébarbatives
- La difficulté aurait mérité d’être plus appuyée sur certains aspects
- Les combats de boss plutôt décevants à l’exception du dernier
- Le rythme de l’histoire passé un certain point
Même les arachnophobes le recommandent
Testé sur PS4 Pro.
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