La star du beat them up opère un retour en grande force avec un opus qui n’a rien à envier à la légende de ses grands frères.
Tout cela se déroule dans… Streets of Rage
Ah, que de nostalgie en voyant l’écran titre de Streets of Rage 4 illuminer ma télé. La série Streets of Rage fait un peu partie de l’anthologie : “Mon amour pour le jeu vidéo : Origins”, mais bon on s’en fout. Après 26 ans (ce qui bat le record de Half-Life: Alyx à plates coutures), les français de Lizardcube et Dotemu signent un brillant hommage à la saga en lui apportant une nouvel opus qui tient l’équilibre fragile entre nostalgie et modernité.
10 ans après les événements de Streets of Rage 3 et la mort de Mr. X, Wood Oak City est de nouveau perturbée : les jumeaux Y, enfants de vous-savez-qui, ont créé leur propre organisation criminelle et entendent bien achever le projet de leur défunt père. Axel Stone et Blaze Fielding repartent en croisade, aidés par Floyd Iraia, apprenti du Dr Zan (que l’on a vu dans le précédent volet), ainsi que par Cherry Hunter. Le père de cette dernière, Adam, fera son retour au cours de l’aventure.
Ce sont pas moins de 17 personnages qui feront successivement leur (ré)apparition.
En réalité, ce sont pas moins de 17 personnages qui feront successivement leur apparition à mesure que vous augmenterez votre “score historique” en collant des mandales à tout-va. L’hommage est de mise puisqu’il s’agira de retrouver les personnages jouables des précédents opus dans leur version d’époque 16-bits. Au pire quelques animations ont été accélérées, mais en dehors de ça ils sont en tous points fidèles à ce qu’ils étaient au début des années 90.
Hommage. Voilà le mot qui transpire tout au long de l’aventure Streets of Rage 4. L’histoire est délicieusement kitsch, totalement raccord avec les premiers opus, qu’on a l’impression d’avoir quittés hier.
Bare Knuckle: Ikari no Tekken 4
Mais l’hommage est aussi un peu plus subtil que ça. Vous savez peut-être que Streets of Rage est à l’origine une licence japonaise développée et éditée par Sega pour tirer partie de la puissance de sa Mega Drive. DotEmu et Lizardcube ont choisi d’adopter une direction artistique manga dans les cutscenes – qui sont des plans fixes en succession – ainsi que dans le design de certains boss.
On peut saluer l’idée, mais on peut aussi trouver qu’elle n’est pas vraiment raccord, à la fois avec le reste du jeu et de la licence. Les boss en question en particulier sont loin d’être aussi impressionnants et crédibles que Mr. X.
En revanche, aucune fausse note sur absolument tout le reste d’un point de vue artistique et graphique. Sur les 13 stages que propose Streets of Rage 4, on a le plaisir d’évoluer dans les fameuses rues de Wood Oak City ainsi que dans des blocs de prison et même… un château !
On a cette sensation d’évoluer au milieu d’une BD ce qui est loin d’être désagréable.
La variété est donc au rendez-vous, et le design des niveaux en lui-même est composé avec goût et moult détails. On a cette sensation d’évoluer au milieu d’une BD ce qui est loin d’être désagréable.
Les animations des personnages font plaisir à voir et l’on retrouve des petites subtilités comme le petit mouvement fait par un personnage en fin de stage – Blaze qui se passe les mains dans les cheveux, Axel qui se frotte le nez…
On saupoudre tout ça d’une bande originale totalement raccord avec les volets du début des années 90, et on obtient un titre avec son atmosphère familière confortable.
Bon pied bon œil
C’est bien beau tout ça, mais si on vient vagabonder dans Streets of Rage, c’est pour coller des marrons. La licence était déjà une figure d’autorité dans les 90’s, et elle réaffirme son importance en 2020.
DotEmu et Lizardcube reprennent les codes de l’époque avec des ennemis connus affublés d’un nom qui déferlent sur le ou les héros, puisque le jeu est jouable en ligne ou en coop locale à 2 joueurs.
Pour leur déboîter la mâchoire, 4 personnages : Blaze, Axel, Adam, Cherry. Comme à l’accoutumée, chacun à ses spécificités, ses forces et ses faiblesses. Mais Streets of Rage 4 ne se contente pas de reprendre la vieille recette et y ajoute ses propres ingrédients. Ainsi la liste des coups est étoffée et propose certaines subtilités, comme la possibilité de glisser un petit coup derrière soi pour faire dégager cet ennemi importun qui vient toujours nous en coller une derrière l’oreille pour casser notre combo.
Streets of Rage 4 ne se contente pas de reprendre la vieille recette et y ajoute ses propres ingrédients
On pourra bien sûr compter sur les bons vieux enchaînements de frappes, plus percutantes que jamais, mais aussi sur les coups spéciaux et des coups puissants qui entameront la barre de vie du joueur. Il sera alors possible de regagner les PV ainsi perdus en collant des beignes sans se faire toucher. On sent l’inspiration Bloodborne sur ce point précis, l’air de rien, doucement.
Si le tout est plus dynamique et maniable que ce qu’on a connu dans les 90’s, il reste cependant des choses dont Streets of Rage 4 aurait mieux fait de se débarrasser, à commencer par la lenteur des personnages dans leur capacité de réaction. Oui, on peut coller une mandale à un “Jonathan” qui se glisse dans notre dos pour l’envoyer manger le bitume, mais c’est loin d’être suffisant dans toutes les situations, surtout quand il s’agit de boss. On se retrouve tout de même un paquet de fois avec des coups pour ainsi dire inévitables. Forcément, c’est rageant.
Je marche seul
Streets of Rage 4 est un superbe cri d’amour à la célèbre licence beat them up de Sega qui tient très bien son rôle d’équilibriste entre nostalgie et modernité. Certains choix s’avèrent un peu étonnants, mais l’ensemble à un sérieux goût de reviens-y.
Ce qu’on a aimé :
- Fidèle à la licence
- Du bon vieux beat them up comme on l’aime
- Très chouette direction artistique
- Scénario old school
- BO très teintée 90’s
- Possibilité de jouer tous les personnages de la saga
- Coups avancés
- Une mode arcade, à l’ancienne
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Trop de rigidité chez certains personnages
- Le design manga des cutscenes et certains boss
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous avez toujours aimé Streets of Rage et les beat them up plus généralement ; vous aimer courir les rues et casser des bouches, mais vous avez toujours eu peur d’être rattrapé par la justice.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous cherchez un jeu de combat avec des coups différents et élaborés dans tous les sens ; votre truc c’est la réflexion.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- PS4 Pro
Streets of Rage 4 est disponible sur PC, PS4, XB1 et Switch.