Styx, Master of Shadow est un jeu d’infiltration, contenant des éléments RPG, filmé à la troisième personne. Il se joue uniquement en solo, avec une manette ou clavier/souris, et déconseillé au moins de 16 ans. Seul l’anglais est disponible pour les sons, tandis que les interfaces et sous-titres sont disponibles en français, anglais, italien, allemand, espagnol et russe.
Tel un Hitman, mais en plus laid, plus vert, et plus grincheux, Styx devra trouver son chemin sans se faire repérer. Il évoluera dans un univers Héroïc-Fantasy, où les prises de tête afin de trouver la meilleure approche mais aussi un humour décalé seront à prévoir. Si Of Orcs and Mens avait été reçu plutôt tièdement, il semblerait que Cyanide et Focus Home Interactive aient bien fait de récidiver puisque ce nouvel opus est une très agréable surprise.
Configuration matérielle requise
Bonne nouvelle du côté de la configuration minimum, qui aux vues des ressources nécessaires pour la plupart des jeux actuels, n’aura rien d’extravagant.
Configuration minimum :
– Processeur : AMD/INTEL DUAL-CORE 2.4 GHZ – Mémoire : 3 Go de RAM – Carte graphique : compatibles DirectX 9 avec 1 Go de VRAM – DirectX : Version 9 – OS: WINDOWS VISTA SP2/WINDOWS 7/WINDOWS 8 – Disque dur : 8 Go d’espace disponible
Attention : Une connexion internet est requise pour l’activation du jeu.
Univers
« Styx : Master of Shadow » vous permettra d’incarner Styx, le compagnon d’Arkail l’orc dans le jeu sorti en 2012 : Of Orcs and Mens. Cet épisode se passe plusieurs décennies avant l’épisode précédent et raconte le voyage initiatique qui a conduit le frêle Styx à devenir ce qu’il est. Vous serez donc un gobelin, le premier de tous les gobelins à vrai dire, et vous afficherez plus de 200 ans au compteur. Vous tenterez par tous les moyens d’infiltrer la Tour d’Akenash, où les Humains et les Elfes protègent l’Arbre, source de l’Ambre, doté d’une sève dorée aux puissantes propriétés magiques. Si vous réussissez votre mission, vous pourrez amasser une véritable fortune et en découvrir plus sur vos origines, puisqu’en plus d’être laid, vert, et petit, vous avez perdu la mémoire et entendez des voix.
Faisant 1m30 les bras levés, dans un univers médiéval sur thème dark-fantasy, avec en face de vous des humains et des elfes, ne vous attendez pas à des combats épiques. Vous serez obligé de vous infiltrer le plus discrètement possible au risque que la moindre bagarre vous emmène directement à faire la traversée du Styx… Au moindre repérage par un garde, pensez à vite vous enfuir et à vous mettre au vert. On est loin de Sam Fisher (Splinter Cell) ou des traditionnels personnages principaux taciturnes et mal rasés, mais cet anti-héros est très attachant malgré son côté grincheux et sa personnalité fourbe et vicieuse qui colle bien avec ce type de jeu.
Scénario
Petite précision avant de commencer : Sachez que pour jouer à « Styx : Master of Shadow », vous ne serez pas obligés d’avoir joué à Of Orcs and Mens. En effet l’aventure solo de notre gobelin, spécialiste dans l’art du vol et de l’assassinat, se passe des décennies avant celle avec Arkail l’orque. On restera donc dans le même univers mais la plupart des protagonistes du premier jeu ne seront même pas encore nés dans cette nouvelle aventure. Le jeu s’articule autour de plusieurs missions indépendantes, se déroulant de façon linéaire, et rappelant étrangement Dishonored. Styx n’évoluera pas dans un open-world mais aura une liberté impressionnante, permettant aux joueurs de choisir la meilleure façon pour lui de parvenir à ses fins. Ici donc plus question de vivre la grande aventure du jeu de rôle mais plutôt de s’infiltrer silencieusement et si le scénario ne brille pas par son originalité, c’est tout de même avec plaisir que l’on se glisse dans la peau de Styx.
Côté re-jouabilité, vous pourrez uniquement rejouer les missions précédentes en changeant le niveau de difficulté (facile, normal, difficile ou gobelin). Rien de transcendant donc, mais une bonne durée de vie en perspective.
Graphisme
Malgré que « Styx : Master of Shadow » fonctionne avec Unreal Engine 3, les prouesses visuelles ne sont pas au rendez-vous. On pourrait même dire que les graphismes sont un peu vieillots, les textures sont assez pauvres et les cinématiques sont très moyennes. Les dialogues semblent souvent plats en grande partie à cause de la pauvreté des animations faciales des personnages. Le jeu de lumière est habilement géré et si dans les niveaux éclairés cela reste joli, pour les parties sombres, le décor deviendra grossier. Même si on sent que les développeurs n’ont pas mis l’accent sur l’esthétique, cela reste quand même correct et correspond également à l’effet recherché.
Bande-son
L’ambiance sonore est soignée et aide grandement à l’immersion, vous pourrez notamment entendre les discussions entre les gardes, les bruits provoqués par vos pas ou par les objets que vous bousculerez. Les musiques sont jolies, sans être omniprésentes et parviennent à retranscrire la pression constante qui pèse sur les épaules des joueurs.
Gameplay
Les missions s’articulent autour d’objectifs principaux et secondaires variés. Vous devrez parfois dérober des objets, vous faufiler jusqu’à un point précis, tuer une cible tout en n’oubliant pas de cacher leur corps pour ne pas vous faire repérer… Rangez vos épées et boucliers, ici pas question d’avancer en mode gros bourrin comme dans l’épisode précédent, vous ne tuerez que par derrière et uniquement en cas de besoin. Sachez en effet que Styx combat tout aussi bien avec son arme que s’il se battait équipé d’un simple cure-dent. Vous devrez vous déplacer sans vous faire repérer, puisque vous n’aurez pas le droit à l’erreur. Si le gobelin n’est pas de taille face aux ennemis, pour évoluer discrètement et accéder à des endroits étriqués, il s’agit d’un sacré avantage. Vous pourrez avancer en vous dissimulant dans l’ombre, éteignant les torches ou en vous dissimulant dans et derrière certains objets. Des poutres surplombant la plupart des salles, diverses accroches aux murs et de petits conduits seront également mis à votre disposition.
Styx aura aussi la possibilité de réaliser certaines actions à distance telles qu’éteindre les torches en lançant du sable, ou tuer des ennemis grâce à des jets de poignards. Les décors ,grâce à leur verticalité, ont de quoi donner le vertige, mais permettent d’aborder les situations de différentes manières et d’arriver par de multiples endroits. Cette liberté donne une certaine profondeur au gameplay, et permet au jeu de ne plus reposer uniquement sur de l’infiltration, mais également sur de la réflexion. Pour finir sachez que l’intelligence artificielle des gardes ,même si elle est assez prévisible, donnera quand même du fil à retorde. Le système de sauvegarde automatique n’est pas assez régulier aux vues des nombreuses morts à prévoir, mais les développeurs ont pensé à tous et ont prévu des sauvegardes manuelles.
Dans ce jeu, l’option « foncer dans le tas » ne sera clairement pas viable et pour réussir il faudra donc étudier méticuleusement l’environnement et prévoir un plan avant de passer à l’action.
Durée de vie
Encore une agréable surprise, habitués à des jeux avec une durée de vie de plus en plus courte, il faudra environ une vingtaine d’heures pour simplement boucler l’histoire principale. Et bien plus pour les joueurs souhaitant finir le jeu à 100%. Rajouter à cela la re-jouabilité et vous atteindrez pratiquement la centaine d’heures. Plutôt pas mal compte tenu du prix du jeu.
Conclusion et note
Si le graphisme n’est pas le point fort du jeu, avec des textures simplistes et techniquement vieillot, le gameplay vient fortement relever le niveau. Les compétences sont bien pensées, la difficulté est bien calculée et la possibilité de réaliser les objectifs de différentes façons font de ce jeu une alternative séduisante aux grands titres de l’infiltration. L’anti-héros est attachant malgré un scénario sans réelle intrigue, et la grande re-jouabilité du jeu ainsi que sa bande-son ne gâchent rien. Si la durée de vie (un minimum de 20h), compte tenu de son prix est excellente, petit bémol toutefois pour l’intelligence artificielle parfois un peu paresseuse pour les poursuites. Ainsi si « Styx : Master of Shadow » vous rappellera forcément quelques grands noms du genre, le titre parvient à tirer son épingle du jeu grâce à son univers et son gameplay.
Excellent test (comme d’hab).
Suis pas fan du genre mais ça fait du bien de sortir un peu du cliché du superbe et mystérieux assassin.
Merci Klaxx ;)
Il est plutôt prenant.
merci pour le test !
7/10 ? trop genereux :p