Attaquons-nous à un survival-horror : Syndrome. Un titre joyeux pour un jeu tout aussi haut en couleurs. Le titre vaut-il le coup ? Provoque-t-il des sueurs froides ? C’est ce que nous allons voir tout de suite !
Un scénario avec un potentiel mal exploité
Posons les bases : vous êtes un gentil astronaute qui se réveille soudainement de sa cryostase entouré de… personne. Vous êtes tout seul, comme dans beaucoup de jeux du même genre, et vous allez devoir vous bouger pour survivre. Rapidement, vous constaterez qu’il y a un problème, et pas des moindres : une sorte de virus envahit le vaisseau. Quel est ce virus ? D’où vient-il ? On ne le sait pas. Une enquête est alors lancée, et plusieurs personnages vous parleront via un talkie-walkie (du futur, certainement).
Mais alors, pourquoi le scénario serait-il décevant ? Il est lourd, répétitif à souhait et ce genre d’histoire a déjà été vu de nombreuses fois. Ceux qui ont joué à Alien: Isolation ou même SOMA doivent me comprendre. Un vaisseau, une cargaison mystérieuse, des gens aux intentions douteuses, des robots… Bref, beaucoup d’éléments sont en rapport, mais c’est le contexte qui veut ça : le futur !
Les graphismes font également beaucoup penser aux jeux cités ci-dessus. Dans l’ensemble, le titre est assez joli, mis à part quelques textures baveuses si on s’en approche de trop près. Ce n’est pas ce à quoi j’ai réellement prêté attention, car dans un jeu comme celui-ci, on s’attarde davantage sur les jeux de couleurs et de lumières. J’en reparlerai dans la suite du test.
Joueur, tu peux aller chercher mon jambon-beurre s’il-te-plaît ? Avec de l’emmental !
Je vous ai dit que le jeu était répétitif dans son scénario ? Dommage, il l’est aussi dans son gameplay. Tout d’abord, malgré l’environnement très (trop) sombre par moments, vous n’avez pas de lampe torche au départ. Soit, c’est un moyen de stresser le joueur comme un autre mais il eût été judicieux de trouver une solution pour mettre les décors davantage en valeur. Au cours de votre périple, vous croiserez des kits de soins, de la nourriture ainsi que des objets pour divertir les ennemis. Oh ! j’oubliais : il y a également les fameuses notes à ramasser. L’histoire racontée à travers celles-ci paraît intéressante au début puis on s’en lasse très vite. On finit par les survoler en espérant trouver le code d’accès à la salle que nous devons déverrouiller.
Le pire dans tout ça, c’est que vous avez huit étages à parcourir, construits de manière plus ou moins identique. Malheureusement, dans cette exploration vous devrez faire de nombreux allers-retours entre les pièces. Ces salles sont d’ailleurs bien éloignées les unes des autres pour étirer artificiellement le temps encore davantage.
L’exploration est l’un des grands points d’un survival-horror. Cependant, quand le jeu se transforme en “Walking Simulator 2048” , on oublie rapidement le côté positif de la marche qui participe à l’atmosphère et l’ennui prend le dessus.
Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Parlons maintenant des ennemis, ces très jolis monstres ma foi tout à fait charmants sont assez compliqués à décrire. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne vous faciliteront pas la vie, loin de là ! Leur intelligence peut parfois vous surprendre comme elle peut vous laisser de marbre.
Ce qui s’apparente à des zombies de l’espace seront vos principaux ennemis, certains seront plus agiles que d’autres. Il faudra donc choisir entre la fuite ou le combat, ce qui fait une magnifique transition pour vous parler du système de duel.
Autant être honnête, le combat casse tout. C’est assez paradoxal puisqu’il est assez bien réalisé dans l’ensemble. Tout a été fait pour que vous soyez imprégné par de réelles conditions de survie dans un environnement hostile. Les coups sont lents, lourds et punitifs si vous vous loupez. Pareil pour les armes à feu, n’espérez pas trouver des caisses de munitions infinies, ce qui vous forcera à privilégier la fuite au combat.
À côté de ça, on se rend rapidement compte que le rythme et la pression exercée par l’obligation des affrontements disparaît assez vite. Le problème ? Le corps-à-corps, c’est mou, trop mou. La lenteur beaucoup trop prononcée de ces phases vous donnera une impression de déjà vu à chaque fois qu’un combat s’engagera. Déjà que votre personnage est faible, en plus il faudra sans cesse avancer puis reculer pour mettre un coup sans se faire toucher. Ces moments, certes stressants, se révèlent interminables. Vous risquez d’assez vite vous décourager.
Jean-Christophe, je t’ai déjà dit d’arrêter de jouer avec les lumières !
Là nous arrivons au point positif du titre, son ambiance est pour le coup assez bien travaillée. Les puristes du genre ne trouveront pas ça non plus extra mais il faut reconnaître que le boulot est là. Il y a beaucoup de petits bruits malsains de viscosité ou d’appareils dysfonctionnels. Je l’admets, sur ce point, ils ont réussi à me foutre les jetons.
Que ce soit pour les différents effets de lumières, d’ombres ou les jeux de nuances, on remarque sans conteste que même les couleurs les plus éclatantes ne nous rassurerons pas. Au contraire, des dysfonctionnements ou de gros bruits intervenant assez fréquemment, il ne sera pas rare de penser qu’un ennemi arrive.
Jusqu’à ce que le Graal nommé lampe torche arrive, je n’ai cessé de me dire : “Bon sang, quand est-ce que j’y vois clair dans ce merdier ?”. Ça m’aura rendu un peu nerveux mais au moins, le sentiment de récompense est là quand vous trouvez un objet aussi crucial qu’une lampe torche.
Bug de l’espace
Aïe aïe aïe, la partie la plus sensible sur les jeux de nos jours. Pas aussi bugué qu’un Assassin’s Creed Unity à sa sortie, il fallait néanmoins que je m’attarde sur la question. Il y a beaucoup de bugs plus ou moins gênants. On connaît le fameux problème de collision avec les objets qui tremblent ou qui partent en vrille. Plutôt classique et pas trop méchant n’est-ce pas ?
Et si je vous dis que des bugs m’ont fait relancer le jeu 4 fois ? Ah là tout de suite ça paraît plus lourd ! Effectivement, j’ai dû redémarrer plusieurs fois le titre à cause de problèmes d’optimisation. Le jeu qui crashe une ou deux fois par exemple, c’est presque une habitude désormais.
Cependant quand on traverse la carte ou un objet, c’est plus problématique ! Au début du jeu, j’ai traversé un escalier, je ne pouvais par conséquent plus remonter. Sauf que la suite se trouvait à l’étage supérieur… autant dire que ça ne fait pas bonne impression dans les dix premières minutes de découverte.
Enfin, le plus gros pour la fin : traverser la carte et finir dans l’espace. Je me suis littéralement retrouvé dans le vide à admirer les étoiles, arme à la main. Sur le coup c’était amusant, mais quand on se rend compte que l’on va devoir recommencer à partir d’un point reculé, on rigole moins. Beaucoup moins.
De la survie qui casse pas des briques
Pour conclure, je dirais que le jeu n’est pas à la hauteur de ce que peut proposer un titre du même genre. Je flippe facilement sur ce genre de jeux et pourtant… je me suis ennuyé. L’action n’est pas assez bien orchestrée, ce qui est assez vite lassant. Le scénario est beaucoup trop commun pour se distinguer des autres. De plus, nous devons tourner en rond afin de réparer/accéder à la prochaine salle, tout est défectueux ou bloqué. Il faut bien admettre que c’est une facilité de gameplay et d’histoire à la fois. Peu de personnes adorent faire le pigeon voyageur et se taper tout le chemin pour ensuite faire demi-tour. Le point fort reste l’ambiance générale qui est assez bien travaillée pour le coup. Si vous avez joué à de très grands jeux d’horreur, vous serez probablement refroidi par ce titre. En revanche, si vous voulez découvrir un univers sombre dans l’espace, Syndrome conviendra peut-être à vos attentes.
►Les points forts
- Graphismes corrects
- Jeu à fort potentiel
- Ambiance sonore très travaillée
►Les points faibles
- Parfois trop sombre
- Pas assez intuitif
- Scénario répétitif
- Gameplay simple
E.T veut rentrer à la maison… pitié !
Syndrome est disponible sur PC, Xbox One et PS4. Achetable chez GoCleCd.