La Division est de retour, à Washington cette fois-ci. The Division 2 nous propose une aventure que l’on nous promet entièrement taillée pour le endgame.
Le grand retour de Bob le bricoleur
Changement de décor, changement d’ambiance. Washington opère un grand retour à la nature façon The Last of Us, les zombies et les champignons en moins (quoi que). Cela fait un moment que le virus qui a dévasté New York a été libéré. La Division s’est installée dans la Maison-Blanche (personne s’en servait, avouez que ça aurait été con) et tente tant bien que mal de rétablir l’ordre dans la ville.
C’est dans ce contexte que vous déboulez et que vos collègues décident de vous surnommer “Shérif” – si, c’est comme ça, ils ne vous connaissent pas mais ont décidé que ça vous allait bien.
Le changement d’ambiance est bienvenu puisqu’il marque une belle différence avec New York. Si la direction artistique paraît peu inspirée de prime abord, elle se révèle bien rapidement, en particulier dans certains environnements intérieurs magnifiques et franchement classes (vous me direz des nouvelles des musées).
Bien, vous voilà chargé de remettre de l’ordre en ville, mais comment allez-vous vous y prendre ? À part en flinguant tout ce qui bouge je veux dire. Eh bien vous allez débloquer des refuges pour le compte desquels vous allez remplir des missions. Celles-ci vous permettront de les améliorer, ce qui en retour améliorera la base principale, à savoir la Maison-Blanche.
Ça vous dit quelque chose ? Ben oui, c’est exactement la même chose qu’à New York dans The Division 1 ! Je ne vais pas vous mentir, lorsque je me suis rendu compte de cela, j’ai poussé un soupir d’exaspération, puis un deuxième.
Malgré tout, cet aspect “complétioniste” qui m’avait déjà séduit dans The Division premier du nom me plait toujours autant. Ce qu’il fallait pour faire passer la pilule, c’était du nouveau. Histoire de ne pas avoir l’impression de se retrouver dans The Division 1.5.
Les True Sons, parce qu’on y fait des trous
Déjà, ne m’en voulez pas trop pour ce titre. Ensuite, plusieurs factions menacent Washington, dont les fameux True Sons. Vous devrez vous battre contre elles, mais pas uniquement à travers les missions principales et annexes.
En effet, The Division 2 incorpore de nombreux points d’intérêt que vous pourrez explorer. Il s’agit de petits événements tels que des prises d’otage. Les rues s’en retrouvent bien plus dynamiques et c’en est terminé des longues sessions de marche sans rien faire.
Nous ne somme pas non plus dans une révolution vidéoludique, mis ces événements ont le mérite d’exister et de rendre la partie vivante. On regrette cependant le peu de variété de gameplay apporté par ces événements : les prises d’otage par exemple auraient pu apporter une toute nouvelle approche, avec de la discrétion et des planifications de stratégie afin de sauver le ou les otages. Au lieu de ça, à la seconde où vous tirez, les otages se lèvent et se mettent eux aussi à shooter. WTF 1 – Cohérence 0.
On regrette le peu de variété de gameplay apporté par les événements
Parmi les points d’intérêt, on trouve des camps ennemis à éliminer avec du loot à la clé, mais aussi la possibilité de les prendre afin d’en faire des points de réapparition et de loot régulier.
Les gros sacs dans la grosse poubelle
Et la réapparition, vous risquez fort d’en avoir besoin. Les ennemis sont un peu plus malins que par le passé. Pourquoi un peu ? Car par moments ils se montrent franchement cons, tandis qu’à d’autres on se dit : “putain j’aurais bien aimé qu’il soit moins dans l’esprit de me contourner intelligemment, celui-ci !” Combien de fois ai-je vu un ennemi littéralement me foncer dessus à découvert (alors qu’il n’était pas de classe corps-à-corps) parce qu’il avait décidé que sa couverture était derrière moi ! Du coup le type me contourne… et m’ignore superbement tant qu’il n’est pas arrivé là où il avait prévu d’aller. À d’autres moments, les adversaires choisissent le moment opportun pour me débusquer et me harceler. Bref, de la demi-teinte !
Les ennemis sont un peu plus malins que par le passé. Pourquoi un peu ? Car par moments ils se montrent franchement cons
Dans l’ensemble et toutes proportions gardées, The Division 2 offre un challenge plus intéressant que les affrontements de son prédécesseur. Les armes sont bien équilibrées et offrent chacune un profil bien défini, du fusil d’assaut au fusil à pompe (merci Massive pour le fusil de chasse).
Par ailleurs, les développeurs ont répondu à une critique faite au premier jeu, à savoir la propension à l’augmentation du nombre de PV pour monter la difficulté. On se retrouvait avec de gros sacs qu’il était très long de tuer… et c’était tout. Cela manquait cruellement de saveur et d’intérêt.
Massive se targue d’avoir semi-contourné le problème (si ça se dit). Les adversaires ont parfois des plaques d’armures sur différentes parties du corps. Une fois un élément détruit, la partie vulnérable est source de très gros dégâts pour l’ennemi. Ce qui fait qu’en coopération, il est possible de se concentrer sur un casque pour le faire sauter et éliminer rapidement un adversaire épique.
L’idée est encore meilleure qu’elle n’y paraît puisqu’elle dynamise plus avant les affrontements. Par exemple, les unités corps à corps qui vous chargent portent toujours un casque, il sera beaucoup plus aisé de les tuer en visant une autre partie de leur corps. Cela conduit le joueur à ne pas systématiquement viser la tête, ce qui induisait une certaine monotonie.
[Dans le end game], les affrontements sont toujours abordables, mais avec ce qu’il faut de défi pour les rendre savoureux
Les parties explosives sont toujours présentes et complètent le tableau. The Division 2 propose des fusillades intéressantes et étrangement addictives. Ce sentiment se renforce une fois rendu dans le end game avec l’ultime faction du jeu, les Black Tusks. Mieux armés, plus nombreux, accompagnés de machines tueuses… non seulement la difficulté augmente d’un cran mais elle le fait de la bonne manière : les affrontements sont toujours abordables, mais avec ce qu’il faut de défi pour les rendre savoureux.
Go Go Gadget
The Division 2 étend la quantité de compétences disponibles, avec des variantes pour chacune. Jusqu’ici, le système semble très similaire à celui de The Division, mais les variations se révèlent plus intéressantes. Le drone peut par exemple se contenter de suivre un ennemi pour le mitrailler ou bien vous pouvez en faire un mini bombardier.
Il est toujours important de combiner des profils différents en coopération afin de mener les missions à bien. Ceci couplé à la difficulté un brin relevée tend le jeu vers le coopératif, mais il est tout à fait possible de jouer solo. Massive argue qu’il est impossible de s’a attaquer au end game sans coéquipiers. Que nenni ! Il est tout à fait possible de foncer tête baisser dans la mêlée en solo, rien ne vous en empêche, et vous ne passerez pas non plus un sale quart d’heure. C’est tout aussi bien puisque, comme dis un peu plus haut, la difficulté est très bien ajustée de toute manière.
Les compétences sont véritablement utiles en coopération. En solo, elles sont un ajout sympathique, au plus
Les compétences sont véritablement utiles en coopération. En solo, elles sont un ajout sympathique, au plus – en particulier dans la première partie du jeu.
Des atouts supplémentaires ont fait leur apparition dans un onglet séparé, et c’est là que l’on peut débloquer des capacités d’inventaire étendues et de l’XP supplémentaire en fonction du kill, mais aussi des mods d’arme. Par exemple, il me faut la compétence bouche d’arme au niveau 2 pour pouvoir avoir ce mod sur mes armes calibre 7.62.
S’ajoute à cela l’artisanat qui permet, via déblocage de schémas, de fabriquer ses propres équipements. Notons que les composants ne servent plus seulement à l’artisanat puisque des “projets” ont fait leur apparition et vous permettent d’améliorer les différents camps en donnant du matériel. D’autre part, vous recevrez en récompense des schémas d’artisanat qui vous permettront en particulier de fabriquer de nouveaux mods pour plusieurs calibres.
Le end game, véritable second souffle
Les développeurs l’avaient promis : ils se sont concentrés sur le end game. Le résultat, c’est qu’on se retrouve avec un The Division 2 de la qualité du premier jeu… agrémenté de tous ses ajouts et extensions au fil des ans. Autrement dit, le pari est largement réussi.
Lorsque vous atteignez la fin de la 1e partie du jeu, les Black Tusks envahissent Washington et vous imposent de reconquérir la capitale. Sur le papier, cela peut sembler fastidieux, mais la réalité est toute autre. Ce qui attire dans la licence The Division, c’est son gameplay de base. Le 1er titre manquait à sa sortie d’un réel intérêt supérieur pour le pousser plus loin. The Division 2 lui apporte, dès sa sortie, la solution.
Les missions Black Tusks se déroulent dans les mêmes décors mais sont scénarisées différemment et prolongent le scénario du titre de Massive Entertainment. Le score d’équipement prend le pas sur le niveau standard et vous pousse à améliorer constamment votre arsenal pour prendre d’assaut les forteresse tenues par les Black Tusks, ce qui aura pour effet d’augmenter la difficulté du monde (les fameux World Tiers). En gros, il y a toujours une carotte pour vous faire avancer.
Il y a toujours une carotte pour vous faire avancer
L’équipement est maintenant rangé en “ensembles de marque“, c’est-à-dire que selon le fabriquant de l’équipement, vous pouvez cumuler jusqu’à 3 pièces pour obtenir des bonus supplémentaires, la plupart des équipements étant de plus modables. Le résultat est une personnalisation extrême du profil de votre perso, parfait pour ceux qui aiment se tailler une expérience à la mesure de leur style de jeu.
En parlant de style de jeu, le niveau 30 permet au joueur de débloquer 3 spécialisations, qui correspondent à 3 profils bien définis : démolisseur, survivaliste et tireur d’élite. Chacun octroie une 4e arme exclusive, respectivement un lance-grenade, une arbalète à munitions explosives et un fusil de sniper. Chacune se révèle très puissante et la complémentarité en coopération passe à un tout autre niveau. Un tir de ce sniper dans la tête d’un ennemi particulièrement coriace peut littéralement le souffler, tandis que l’arbalète se montre extrêmement efficace pour exercer une pression ou se débarrasser des robots récalcitrants.
Chaque spécialité propose un arbre de talents bien équilibré et distinct comprenant surtout des avantages passifs qui seront bien utiles dans le cadre de la coopération, on note aussi la possibilité de débloquer des armes supplémentaires, plus secondaires. Pour débloquer ces compétences, il faudra gagner des points en réalisant les missions d’invasion Black Tusks. Pas d’inquiétude si vous n’êtes pas sûr de la voie à suivre, vous pouvez en changer à volonté en retournant à la Maison-Blanche ; en revanche les points gagnés avec une spécialisation lui sont exclusifs. Vous ne pouvez pas dépenser des points gagnés avec la classe démolisseur dans celle du tireur d’élite.
Plongée en eaux sombres
La Dark Zone de son côté est maintenant divisée en 3. Vous pouvez visiter celle que vous voulez pour aller à la pèche au loot tout en sachant qu’il existe plusieurs façons de le faire : la façon classique consiste à partir du principe que tout le monde est un agent jusqu’à ce qu’il décide d’en abattre un autre. Il devient alors un renégat et tout le monde peut le chasser. La différence essentielle est que The Division 2 opère une normalisation des statistiques pour que tout le monde soit au même niveau et qu’il s’agisse véritablement d’une question de skill.
Malgré tout, si vous préférez jouer avec vos stats durement acquises, vous en avez aussi la possibilité et vous retrouverez avec des gens qui ont fait le même choix que vous. Pour ce qui est du matchmaking, si vous entrez dans la Dark Zone seul, le système vous casera en priorité avec d’autres joueurs solo et il en va de même pour les escouades. Que demande le peuple ?
Lorsque vous évoluez dans la Dark Zone, vous y gagnez des niveaux qui sont spécifiques et vous permettent d’obtenir des bonus permanents auprès de l’Officier de la Dark Zone de la Maison-Blanche. Permanents jusqu’à ce que vous vous fassiez démonter, toutefois. En effet, votre niveau de Dark Zone ne va pas que vers le haut, il fait aussi le chemin inverse si vous vous faites dessouder la tronche.
À noter qu’un système de clan a fait son apparition et permet de se faire sa petite guilde tranquillou… qui peut partir faire des combats ouverts contre d’autre clans. La compétition, mes enfants, la compétition. Si vous êtes solo ou en escouade, mais n’appartenez pas forcément à un clan, il vous est également possible de réaliser des matchs purement PvP histoire de casser quelques bouches et vous hisser en haut du classement.
Affaire classée
The Division 2 est une très bonne surprise pour moi qui m’attendait à un simple The Division 1.5 – ce qu’il est malgré tout par bien des aspects. Les développeurs insistent énormément sur le end game et sa qualité de véritable “deuxième jeu“. C’est effectivement le principal intérêt de The Division 2, et il intervient pile au moment où l’on commence à ressentir l’effet de lassitude qu’on a déjà connu dans le premier titre. Massive Entertainment a fait un très beau travail avec The Division 2. Nous ne sommes certes pas dans une révolution, mais nous avons un shoot & loot dont le gameplay addictif est enfin soutenu par un contenu qui appelle à prolonger le temps que l’on passe dans les rues de Washington.
► Points forts
- Contenu riche
- Washington vit – au rythme des guerres de gangs
- Chaque type d’arme est spécifique dans son utilisation
- Superbe direction artistique
- Enfin un end game qui surpasse l’aventure de base
- Les classes de spécialisation boost la coopération
- L’aspect PvP est bien peaufiné
- Des petites Dark Zones les rendent plus vivantes
- Personnalisation très poussée
- Une IA intelligente à certains moments…
► Points faibles
- … et complètement au ras des pâquerettes à d’autres
- La 1e partie du jeu peut se montrer extrêmement facile en solo
- Y’a quand même un relent de The Division 1.5
- Des bugs subsistent
America, fuck yeah !
The Division 2 est disponible sur PC, Xbox One et PS4.