Depuis trois ans on l’attend, fébriles. The Division est enfin arrivé sur nos machines après deux phases de beta testing qui nous avaient déjà permis de vous livrer un aperçu du RPG d’Ubisoft. Aujourd’hui, c’est la version finale que nous vous offrons de découvrir à travers ce test. Tonton Ubi nous avait promis du lourd, du très lourd même, et à l’heure de la sortie du jeu, il faut bien avouer que The Division est extrêmement addictif, mais certainement pas dénué de défauts.
La leçon a été retenue
Une des plus grandes inquiétudes au sujet de The Division était sans aucun doute l’ombre du downgrade graphique, ce procédé qui consiste à volontairement diminuer la qualité visuelle d’un jeu après avoir présenté une version éblouissante en premier lieu, histoire de marquer les esprits et d’encourager la sortie du portefeuille pour une éventuelle précommande. On ne va pas tourner autour du pot : sur PC, le titre est moins beau qu’annoncé MAIS il reste magnifique. La vraie différence se situe avant tout dans la gestion des lumières et des ombres et il est dommage de constater qu’Ubisoft n’a pas tenu compte du travail de certains, dès la bêta. En définitive, on sent malgré tout que les développeurs ont retenu la leçon par rapport à ce qui s’est passé avec Watch Dogs et The Division est en conséquence un jeu dont l’aspect visuel est très séduisant, et c’est peu dire. Les fumerolles, les reflets dans la glace, les tempêtes de neige, les froids soleils matinaux de l’hiver new yorkais, tout y est. Mention spéciale pour les explosions et les flammes qui sont extrêmement bien réalisés et j’y attache beaucoup d’importance, surtout dans un jeu où l’action est si présente.
Parlons consoles, car ce sont souvent les supports qui pèchent en matière de graphismes. Force est de constater qu’Ubisoft a fait de beaux efforts afin de proposer un jeu visuellement au poil sur tous les supports. On se retrouve avec une très belle qualité sur PC (l’optimisation est irréprochable : on est sur du parfaitement fluide) quel que soit le preset et les consoles bénéficient d’un traitement similaire. La PS4 et la Xbox One souffrent seulement de quelques limitations techniques, notamment en ce qui concerne la profondeur de champ, la vivacité des couleurs et la définition de certains contours. Les reflets sont moins fidèles que sur PC mais globalement, The Division fait aussi plaisir à l’œil sur consoles.
On aurait apprécié qu’une plus grande variété des visages soit implémentée, ne serait-ce que pour les PNJ. A l’heure actuelle, c’est quelque chose qu’on retrouve de plus en plus et qui renforce à la fois le réalisme et l’immersion. Si on peut regretter le fait de toujours voir les mêmes tronches (en-dehors de personnages principaux, bien sûr), on finit par passer au-dessus, mais le problème est surtout que la création de notre héros ne nous laisse le choix qu’entre 6 faciès. Alors oui, on peut changer la coiffure et ajouter quelques accessoires, mais les traits restent inchangés. Quand on impose des presets non personnalisables, il est judicieux d’en fournir pléthore. Mais il n’est pas vraiment utile de faire grand cas de cela, car ça reste secondaire, vous en conviendrez.
New York, New York
La carte est assez grande mais franchement réduite par rapport à ce qu’Ubisoft et Massive Entertainment nous avaient promis à l’origine (mais est censée être pleinement étoffée par les sempiternels DLC). Seule une portion de Manhattan est accessible, dont un bon cinquième réservé à la Dark Zone, territoire multijoueur par définition. Cependant, il y a fort à faire dans les rues de New York entre les rencontres, les missions secondaires et les missions principales. Vous aurez selon toute vraisemblance beaucoup de mal à vous ennuyer comme un rat mort. Chaque zone comporte au moins deux à trois missions principales en plus de quatre à six missions secondaires, et je ne compte pas les innombrables rencontres. Le vrai soucis là-dedans, c’est la répétitivité. Beaucoup de missions secondaires sont véritablement identiques et ce sera sans cesse les mêmes objectifs que vous aurez à remplir : défendre un largage de ravitaillement, empêcher un deal d’armes, sauver des otages… On retrouve même des caractéristiques similaires dans les missions principales, notamment en ce qui concerne le fait de défendre des positions. C’est un peu dommage et pourra probablement décourager certains.
Néanmoins, The Division est incroyablement addictif. Et je dis “incroyablement” parce que j’ai moi-même eu du mal à le comprendre étant donné la redondance précitée. La raison est en réalité simple : le gameplay est extrêmement efficace. Le feeling des armes est là et l’envie de looter pour stuffer son personnage est toujours présente au fur et à mesure que les niveaux s’égrènent. En parlant de ceux-ci, on les gagne très rapidement (comptez une vingtaine d’heures pour boucler l’aventure solo – missions principales et secondaires comprises – et atteindre le niveau 30, ce à quoi il vous faudra ajouter le niveau 150 de la Dark Zone… le potentiel est bel et bien présent) mais ce n’est pas forcément un mal puisque la sensation de progression et de récompense – indispensable au genre RPG – est largement au rendez-vous. En parlant de l’aspect RPG, les combats sont bel et bien typiques de ce genre et ils sont, il faut bien le dire, jouissifs. Au-delà de ça, les loots violets (“légendaires”, si on peut les appeler ainsi) qui commencent à tomber au niveau 20 achèvent de nous rendre addicts, tout en sachant qu’il reste le crafting, pas forcément poussé – et en même temps mieux vaut quelque chose de simple mais qui remplit son office – et les loots de la Dark Zone.
L’autre soucis avec The Division, c’est qu’on ne nous explique pas suffisamment où on fout les pieds et comment appréhender le jeu. En effet, je suis un aficionado des missions secondaires et je les enchaîne goulûment. C’est là que j’ai remarqué cette répétitivité latente. Mais Massive Entertainment a en fait procédé à un découpage de New York par zones, comme dit précédemment. Ce qui est moins évident, c’est qu’il faut boucler entièrement une zone (sans compter les rencontres, qui sont plus des moyens d’obtenir des crédits pour développer les différentes ailes du QG) avant de passer à la suivante. Ainsi, le jeu devient plus agréable dans sa progression. Il est dommage de ne pas avoir mieux établi les bases de fonctionnement du titre car cela m’a fait passer à côté de cet élément pendant une bonne partie de l’aventure. De fait je me retrouvais, après un bon paquet de missions secondaires, à me diriger vers une mission principale devenue entre temps très facile pour mon niveau… Un meilleur guidage du joueur serait clairement le bienvenu.
Une aventure solo addictive malgré sa monotonie
J’ai déjà mentionné le potentiel addictif de The Division précédemment, mais il est de mon devoir de pointer du doigt le fait qu’un bon quart du jeu n’est pas vraiment passionnant quand il s’agit du mode solo. Heureusement donc, que le gameplay est si attrayant et toujours aussi fun. C’est un peu comme si les développeurs s’étaient concentrés sur le tout début et la deuxième moitié de l’aventure. Entre les deux, ce n’est pas tellement inspiré… Malgré tout, les dernières missions principales sont une apothéose et on prend véritablement un pied de géant à les faire. Cela me permet d’aborder le point du scénario. Ubisoft a voulu rester très discret à ce sujet mais on a un peu pris l’habitude des pétards mouillés – et je pense particulièrement à Assassin’s Creed Syndicate, pour lequel on nous avait annoncé un lore de fou. L’histoire est certes originale mais pas transcendante, n’en déplaise à cette culture du secret cherchant à faire grimper la hype. On apprécie toutefois les quelques révélations sur la Division ainsi que sur l’origine des agents renégats. Tout n’est pas forcément ce qui semble être pris pour acquis au début et c’est un point positif. Mais en définitive, nous sommes dans le cas d’une pandémie qui a été vu et revu.
En ce qui concerne la raison de ces missions, elle est à l’origine très simple : reconstruire le QG de la Division à New York. On peut trouver ça dommage, mais on dérive très vite sur des buts plus intéressants, les récompenses de points pour les différentes ailes du QG étant ainsi secondaires même si nécessaires. Vous devrez donc restaurer vos trois ailes jusqu’à obtenir 100% aux divers compteurs. Au fond, c’est beaucoup plus utile qu’on ne le pense puisque chaque avancement débloque des compétences associées aux différentes ailes – médicale, technique, sécurité. N’hésitez pas à consulter notre guide du débutant The Division pour plus d’informations à ce sujet. Ces caractéristiques se répartissent entre les compétences (bombe collante, tourelle automatique, soin…), qui sont limitées au nombre de deux équipées à la fois et dont chacune est “modable” pour obtenir des effets variés, un peu à l’image de Diablo III avec ses runes ; les talents, qui sont davantage des passifs (lorsque vous enflammez un ennemi, 10% de chance pour que cet effet se répande autour de lui, etc.), à raison d’une limitation de quatre équipés à la fois ; les atouts, des passifs que vous finissez par tous débloquer et qui sont tous actifs à la fois (effet des barres vitaminées prolongé…).
Tous les éléments à collecter sont pour une fois véritablement utiles puisqu’ils nous éclairent sur le contexte et les différentes factions du jeu, y compris la Division. Ils sont variés et nous permettent d’assembler le puzzle en plus de renforcer l’immersion. Mention spéciale aux échos qui font vraiment très futuristes en recréant une image numérique d’une action passée sous nos yeux. The Division est d’ailleurs globalement très fortiche quand il s’agit de faire dans le futuriste. L’interface est très bien pensée même si une carte plus lisible ou en tout cas plus claire aurait été appréciable. J’ai notamment beaucoup apprécié d’avoir tous ces petits temps d’analyse lorsqu’on trouve un indice par terre, analyses qui prennent appui sur l’environnement (on voit par exemple des “ondes” de données orange sur les murs).
Parlons avenir
Quel est l’avenir pour The Division ? Les choses ne sont pas nécessairement claires de ce côté-là. La Dark Zone est indéniablement une riche idée qui promet de très belles heures de fun. Néanmoins, celle-ci reste somme toute assez peu vaste et on espère un étoffement dans le futur. Le fait qu’elle constitue pour vous un niveau séparé qui diminue lorsque vous vous faites éliminer est bienvenu puisque cela conduit à augmenter la durée de vie. La quantité de loot disponible exclusivement via cette zone multijoueur est grande et vous mettrez le temps à en voir le bout. Les mécanismes sont bien rodés et on retrouve une superbe originalité dans le concept : tout le monde est agent neutre (jusqu’à 24 joueurs par instance) jusqu’au moment où quelqu’un décide d’abattre d’autres joueurs pour leur voler leur précieux loot (plus d’explications à ce sujet dans notre guide du loot The Division). A mon avis, The Division est promis à un bel avenir rien qu’en raison de cette Dark Zone qui nous pousse à viser toujours plus haut, le mieux étant bien sûr de jouer avec des amis. Il ne faut cependant pas se voiler la face : jouer seul là-dedans est beaucoup moins intéressant et c’est quand même franchement dommage pour les gens préférant la solitude, sachant que ça représente une proportion énorme du jeu. De même, il n’y a à l’heure actuelle pas de réel support de guilde et donc, fatalement, pas d’événements associés. Cela signifie pas de raids ou de choses du genre. Le soucis potentiel est donc qu’une lassitude finisse par s’installer car la Dark Zone, c’est en fin de compte toujours un peu la même chose. Je suis malgré tout plutôt confiant puisqu’Ubisoft et Massive Entertainment ont déjà pris les devants et ont annoncé beaucoup de contenu pour étoffer dûment The Division. Il est vraiment dommage de devoir passer par la case DLC, mais il est clair que si l’éditeur et le développeurs avaient voulu sortir tout ce qui avait été prévu à l’origine d’une seule traite, on en avait encore pour 4 ans de développement.
The Division a sa place de choix dans votre ludothèque
Non, The Division n’est pas exempt de défauts, parmi lesquelles une trop forte répétitivité, quelques bugs un brin gênant notamment dus à la latence occasionnelle des serveurs (apparition surprise d’ennemis sous notre nez, tirs mal enregistrés) et une Dark Zone qui demande encore à faire ses preuves sur le long terme. Mais je ne peux pas m’empêcher de le souligner car c’est suffisamment rare pour qu’on en parle : une fois qu’on a démarré le jeu, il est extrêmement difficile d’en décrocher. On devient très rapidement addict et on en veut toujours plus, et c’est à mon sens la première qualité qu’un jeu devrait systématiquement avoir. Le scénario, sans être mirobolant, est plausible et efficace en plus de nous présenter des héros ordinaires, pas en tutu ou en slip rouge, mis dans une situation semblable à la fin du monde. New York est superbe sous la neige et les graphismes sont magnifiques, même si on aurait aimé une gestion plus en profondeur des effets d’ombres et de lumière. J’attends pour ma part avec impatience un premier mod SweetFX comme on a pu en voir durant la bêta. Vous passerez de plus de nombreuses heures à écumer les rues de la célèbre mégalopole et d’ici à ce que la Dark Zone vous ennuie, les premiers DLC gratuits seront très certainement déjà sortis depuis un moment. Ainsi, après de longues délibérations avec moi-même en pesant le pour et le contre, je me suis recentré sur mon feeling global par rapport au titre et tout le potentiel qu’il représente.
The Division est disponible chez notre partenaire GoCleCd.fr, de même que son Season Pass. Par ailleurs, n’oubliez pas d’aller consulter nos guides du débutant et du loot afin d’attaquer l’aventure dans les meilleures conditions.
Merci pour le test !
Du coup pas super rassurant pour le end game ?
On arrive level 30 et là… Bah rien quoi. On attend le prochain DLC en enchaînant les mêmes missions ?
Joli test Who !
Merci pour le test ;)
Tout est dit, manque plus que les DLC pour la suite =P
<a href="http://www.warlegend.net/members/kindersurprise/" rel="nofollow">@kindersurprise</a> Y’a de quoi s’amuser franchement, entre la Dark Zone et ses 150 niveaux, les missions journalières et les crédits Pheonix (et oui !) qui débloquent des récompenses spécifiques
Merci pour le test.
Il me le faut !
Merci pour ce test
Merci pour le test! :)