Annoncé par Bethesda en juin dernier lors de l’E3, The Evil Within 2 (la soluce ici) vient de faire son apparition et pour ce nouvel opus, Shinji Mikami et son studio ont décidé de frapper un grand coup. Objectif : tenir compte des erreurs passées et proposer une nouvelle formule alléchante tout autant qu’horrifiante.
Test The Evil Within 2 – L’intérêt ressuscité
Sebastian Castellanos est de retour… et pas au meilleur de sa forme. L’alcoolisme plus tenace que jamais, l’homme titube plus qu’il ne marche et son petit popotin écume les sièges de bar. Bref, Sebastian ne va pas bien. En même temps, si vous aviez vu le quart de ce dont il a été témoin à Beacon dans le premier opus, ça fait belle lurette que vous seriez au fin fond d’un asile à hurler contre les murs au rythme du poc-poc-poc de votre tête qui cogne contre la porte. The Evil Within 2 est l’occasion de replacer l’homme davantage au centre du jeu (même si nous avions déjà droit à quelques bribes de son passé auparavant) et plus particulièrement ce qui concerne sa fille, censée être morte brûlée vive dans un incendie voilà des années. Sauf que non, Mobius (à qui l’on doit déjà le fiasco STEM de Beacon), qui se trouve être grosso merdo le nouveau Umbrella (pour rappel, Mikami, créateur de The Evil Within, est à l’origine de Resident Evil) a en fait capturé la fillette en faisant croire à sa mort dans l’incendie de la maison familiale. Lily, car c’est son nom, sert depuis de “noyau” à un STEM érigé dans les entrailles de Mobius et, lorsque tout déraille à nouveau, l’organisation se dit que ça serait cool d’avoir quelqu’un d’expérience pour résoudre le problème. Alors tant qu’à faire, autant prendre quelqu’un de motivé – par le fait de retrouver sa fille qu’il croyait morte par exemple.
Si le contexte est en effet similaire, Tango Gameworks parvient à renouveler l’intérêt de la licence en proposant un scénario très intéressant qui permet d’en apprendre plus sur cet univers décidément bien tordu, le tout avec force cohérence et explications
Sebastian atterrit donc dans la charmante ville d’Union et là, on se dit : “rebelote…” avec un goût amer dans la bouche. Vraiment ? On va nous resservir la même soupe que dans le premier jeu ? Eh bien c’est là que le vrai talent s’observe, les amis, car si le contexte est en effet similaire, Tango Gameworks parvient à renouveler l’intérêt de la licence en proposant un scénario très intéressant qui permet d’en apprendre plus sur cet univers décidément bien tordu, le tout avec force cohérence et explications (qui le sont tout autant, cohérentes je veux dire, suivez merde !) – La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre devrait peut-être demander si les scénaristes organisent des masterclass. Les détails sont nombreux, de même que les moyens d’en découvrir plus sur les circonstances qui ont amené Mobius à s’intéresser à Lily et, surtout, les raisons qui ont présidé à la création de ce STEM. En résumé, malgré une réitération de contexte, l’histoire embarque le joueur sans aucun problème et sans éprouver de redondance.
Test The Evil Within 2 – Promenons-nous dans la ville des zombies !
Mais The Evil Within premier du nom, malgré ses nombreuses qualités, péchait par certains points, et en particulier sa linéarité. Qu’à cela ne tienne, les développeurs se sont attelés à proposer des environnements ouverts et, pour les chapitres plus linéaires, la sensation de liberté semble plus grande. Pour rester sur les fameux environnements ouverts, car ils constituent bel et bien le lit de mon grand enthousiasme pour ce nouveau titre horrifique, les niveaux ne se révèlent pas particulièrement grands mais le sont suffisamment et proposent beaucoup d’exploration, ce qui permet de décupler le temps de jeu. En réalité, je pense que leur taille est la bonne, car un titre tel que The Evil Within 2 avec de très grands niveaux voire un monde ouvert en deviendrait rébarbatif. En l’état actuel, vous pouvez entrer dans bon nombre de maisons – malheureusement pas toutes, c’est tout de même dommage, d’autant que tous les chapitres ne se déroulent pas en environnement ouvert – et il y a beaucoup d’événements à la clé. Dans telle demeure, c’est un fantôme qui surgit, dans telle autre, c’est une scène macabre qui se déroule et provoque l’arrivée de macchabées pas si morts que ça et bien déterminés à vous bouffer. Ces événements sont bienvenus et, au contraire de ralentir l’expérience de jeu, l’accompagnent à merveille et la rendent plus vivante et vraisemblable ; en gros, vous n’avez pas simplement un terrain de jeu avec des zombies à décapiter, il s’agit d’une ville, et dans une ville, il se passe des choses… surtout quand elle se trouve être habitée par des créatures bien sournoises.
Les événements sont bienvenus et, au contraire de ralentir l’expérience de jeu, l’accompagnent à merveille et la rendent plus vivante et vraisemblable
Et ce qui rend les choses encore plus jouissives, c’est que vous ne suivez pas un parcours fléché : beaucoup de lieux seront visités au gré des quêtes mais d’autres garderont leurs secrets si vous ne faites pas la démarche d’explorer. Ces chapitres constituent pour ma part la meilleure partie de l’expérience The Evil Within 2 et ont fait grimper mon enthousiasme en flèche – vous pouvez en plus au passage fouiller beaucoup d’éléments du décor pour dégoter des matériaux et munitions. On trouve même quelques quêtes secondaires et le communicateur (sorte de talkie-walkie high tech) vous permet de tracer des signaux, notamment ceux des agents Mobius morts afin de récupérer équipements et objets utiles. En définitive, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer. Le revers de la médaille est donc incontestablement le fait qu’il y a en fin de compte relativement peu de ces environnements ouverts. Ils sont en fait entrecoupés d’autres niveaux, plus linéaires. Un vrai regret, car, encore une fois, l’expérience en environnement ouvert se montre superbe. Malgré tout, il faut dire ce qui est : ces linéarités demeurent très agréables à jouer et offrent, comme précisé auparavant, une liberté plus prononcée que dans le premier opus. Le tout s’imbrique très bien et offre une belle aventure au joueur.
Test The Evil Within 2 – C’est une bien belle ville que vous avez là !
The Evil Within 2 se montre sous un beau jour. Les graphismes sont agréables, mieux que le premier sans être non plus transcendants, la faute notamment aux expressions faciales qui font un brin tache au milieu du reste ; on n’est pas sur de la poker face, mais tout de même, un effort supplémentaire serait le bienvenu. Les effets spéciaux sont quant à eux très réussis, en particulier les décharges d’électricité que l’on peut provoquer en envoyant un carreau électrique dans un transformateur ou une flaque d’eau. La direction artistique n’a pas loupé le coche, une fois encore. Les monstres sont inspirés (bon bien sûr, un zombie reste un zombie) et beaucoup font véritablement froid dans le dos. L’atmosphère est sombre à souhait et les ralentis provoqués par les photos du taré Stefano sont superbes… dérangeants, mais superbes.
L’atmosphère provoque toujours autant de sueurs froides et j’ai davantage eu les chocottes à parcourir ce The Evil Within 2 que le premier. De nombreux événements inattendus en sont la raison (en plus de tous ceux qu’on attend forcément) et, en ce qui me concerne, la principale responsable de mes angoisses est la créature féminine à plusieurs bras qui pourchasse Castellanos à travers Union : régulièrement, les couleurs vont se refroidir subitement après un flash. À cet instant, si vous ne voulez pas voir l’immondice, courez à toutes jambes et si vous la voyez, partez dans la direction opposée jusqu’à ce que les couleurs reviennent à la normale. La créature disparaîtra alors… jusqu’à la prochaine fois… Brrrr !
L’atmosphère provoque toujours autant de sueurs froides
Test The Evil Within 2 – Un bon inspecteur américain, c’est des compétences, et surtout des gros flingues
Toujours dans l’optique d’étoffer le contenu proposé par sa licence, Tango Gameworks se fend d’un système d’artisanat séparé des compétences. Autrefois, le gel vert servait un peu à tout : améliorer ses statistiques, ses armes, récurer les toilettes, saucer sa salade, la totale. Désormais, il vous faudra récupérer des matériaux un peu partout, à la fois pour fabriquer des améliorations d’armes et des munitions. Le gel vert sert à améliorer vos statistiques mais aussi à débloquer quelques compétences. Ces dernières sont relativement peu nombreuses mais en mettre davantage aurait complexifié inutilement le titre, et puis on ne voudrait pas voir Castellanos devenir un musclor décimateur de zombies avec les rayons lasers de Superman. En définitive, et c’est là l’explication du titre de ce test, vous aurez la sensation de retrouver les bons vieux Resident Evil en version vitaminée. Ceux qui sont déçus par la route empruntée par Resident Evil 7 devraient se trouver contents avec The Evil Within 2, qui constitue de toute manière un excellent jeu sans même parler d’une éventuelle nostalgie.
► Points forts
- Les environnements ouverts jouissifs
- Gameplay et interactions avec l’environnement étoffés
- Visuellement convainquant
- Direction artistique et atmosphère inspirées
- Beaucoup d’événement scriptés qui ne se font pas sentir et se vivent avec plaisir (et effroi, faut pas déconner)
- Artisanat développé
- Dialogues bien écrits et doublages solides
- Scénario qui parvient à renouveler l’intérêt
► Points faibles
- Les expressions faciales… le plastique, c’est has been
- Sur la globalité, peu d’environnements ouverts
Quand on arrive en ville, tout le monde est écrasé sur le trottoir
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse offerte par Bethesda.
The Evil Within 2 sortira le 13 octobre sur PC, PS4 et XB1/X. Retrouvez notre solution complète du jeu à cette adresse.
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pour moi sa sera l’un des jeux de l’année
Un jeu a jouer particulièrement aujourd’hui vendredi 13 ! ^^
SuperPeur !!!
dit, tu veux bien jouer avec moi, toi qui hurle de peur sur Fallout quand un zombie radioactif apparait ;) ;) ;)