La licence Nioh s’habille pour la PS5 et, pour l’occasion, sort dans une collection rassemblant les 2 titres ainsi que tous les DLC parus. Celle-ci vise à tirer parti des possibilités de la PlayStation 5, et figurez-vous qu’elle fait bien.
Un Anglais au Japon
Nioh, c’est l’histoire d’un anglais qui se rend au Japon pour récupérer son esprit protecteur, qu’un alchimiste royal pas franchement très sain d’apparence lui a chouravé pour mettre la main sur un max d’Amrita. L’Amrita, ce sont des pierres d’esprit qui sont tellement puissantes qu’elles peuvent renverser le cours d’une guerre… au prix de l’apparition de démons.
Qu’on soit clair tout de suite : le point fort de Nioh, ce n’est ni son scénario, ni sa narration. L’histoire, si elle se montre intrigante au départ, se révèle bien vite assez pauvre et de nombreux événements manquent même de cohérence. Mais ce que Nioh vous prend côté scénar, il vous le rend au centuple du côté du gameplay.
Team Ninja a réussi à développer un système de combat extrêmement intéressant. Nioh n’est pas une pâle copie de Dark Souls, il propose au contraire des combats plus dynamiques grâce à l’utilisation de postures. Vous pouvez à tout moment choisir entre posture basse, moyenne et haute. La première est rapide et fait peu de dégât, la seconde est plus équilibré et enfin la dernière fait de gros dégâts mais au prix de la vitesse d’attaque.
Il faudra bien entendu alterner pour pouvoir faire face à toutes les situations, tout en gérant son “Ki”, qui est en fait une barre d’endurance. Un peu Sekiro avant l’heure, Nioh vous propose de bouffer l’endurance de vos adversaire afin de briser leur garde. Lorsque c’est fait, vous pouvez réaliser une attaque dévastatrice qui risque fort de tuer votre ennemi.
Mais ce qui est chouette, c’est que Team Ninja ne s’est pas arrêté en si bon chemin : appuyer sur R1 après avoir réalisé une attaque permet de déclencher une impulsion de Ki qui vous fait récupérer un peu de cette endurance, ce qui est crucial considérant le fait que vous allez avoir besoin de beaucoup de Ki, tout le temps. Cela participe aussi à la dynamisation du combat et réclame de vous que vous soyez toujours à fond dans la baston.
Et en plus de tout ça, vous avez aussi des compétences à débloquer, chaque arme disposant de son arbre propre. Cela permet d’étoffer votre style de combat avec des coups spéciaux comme des parades. Tout ceci contribue à faire du système de combat de Nioh un tout très complet que vous prendrez plaisir à redécouvrir encore et encore avec de nouvelles armes.
Oubliez la pause pipi du temps de chargement
Nioh offre également une très chouette construction de niveau avec le traditionnel déblocage de raccourci. Le level design est cohérent et, même si on peut se perdre un peu dans un niveau au début, on trouve rapidement ses marques grâce à des éléments distinctifs. Vous aurez plusieurs chemins pour parvenir à vos fins et, bien entendu, des petits passages dérobés des familles.
En revanche, on regrettera l’organisation même du jeu qui vous propose toujours la même chose : choisir une mission sur la carte, dépouiller le niveau et trucider le boss final. Retour au menu, on prend les mêmes et on recommence. C’est du game design bien connu en soi, mais le mettre en exergue ainsi appuie son aspect répétitif et redondant.
Mais qu’apporte la version remaster PS5 de ce bon vieux Nioh ? Pour commencer, des temps de chargement quasiment inexistants. Le maximum qu’on a pu avoir, c’est 3 secondes. Et ça c’est le maximum hein, en moyenne c’est plutôt 1 à 2 secondes. Dans un jeu où vous mourez genre tout le temps, c’est le confort absolu.
Le titre profite aussi du retour haptique des gâchettes de la DualSense : tirer à l’arc offre de nouvelles sensations. En effet, vous sentirez une résistance à mi-parcours de la gâchette R2 lorsque vous banderez votre arc, il faudra alors appuyer plus fort pour pouvoir tirer. L’ajout au niveau sensation se montre assez satisfaisant, mais on aurait apprécié que la gâchette offre une montée en résistance côté L2 à mesure que la corde de l’arc se tend.
L’audio 3D est aussi de la partie, seulement avec un casque pour l’heure. Team Ninja a su tirer parti là encore des capacités de la PS5 : le son nous englobe pleinement et renforce considérablement l’immersion du joueur.
Mais on vous voit trépigner d’impatience : nous n’avons pas encore parlé graphismes. Calmez-vous, ça arrive.
Performances débridées
Nioh propose 3 modes :
- 4k 60 FPS
- 1080p 120 FPS
- PS5 Standard : 1080p avec des améliorations concernant les ombres, les réflexions et les modèles de personnages.
Nous n’avons malheureusement pas été en mesure de tester le mode 120 FPS, car celui-ci implique de disposer d’un moniteur compatible avec HDMI 2.1. On a bien des écrans 200 FPS, donc à priori ça passe, mais ils n’ont pas de prise HDMI 2.1, et là ça passe tout de suite vachement moins.
Ceci étant dit, le mode 4K 60 FPS mais des merveilles et la différence est largement perceptible pour qui a joué au jeu original en 30 FPS. Dans un jeu se basant essentiellement sur la rapidité d’exécution et de réaction, le confort est ainsi décuplé. Certes, la prouesse était déjà disponible sur PS4 Pro, mais pas en 4K.
Le jeu n’était pas moche à sa sortie, mais ce n’était pas non plus Horizon: Zero Dawn ou Red Dead Redemption 2. Ce n’est toujours pas le cas, mais l’affichage en 4K qui vient s’ajouter aux 60 FPS donne vraiment les conditions idéales pour jouer à Nioh. Pour les plus exigeants sur la fluidité, nul doute que les 120 FPS vont apporter énormément.
À gauche, le mode 4K ; à droite le mode PS5 Standard (1080p)
Le mode PS5 standard, destiné à ceux et celles qui ne possèdent pas d’écran 4K/HDMI 2.1, se révèle conforme aux attentes et permet de tirer avantage de la puissance de la PS5. Bien entendu, il ne s’agit pas de la meilleure façon de profiter de ce remaster de Nioh, mais vous aurez le meilleur compromis en attendant d’améliorer votre installation.
Dans la globalité, les améliorations visuelles du remaster par rapport à la PS4 sont au niveau de ce que l’on pouvait attendre et font de Nioh Remaster la meilleure façon de jouer à l’opus ayant initié la très chouette licence de Team Ninja.
Un pied en Enfer
À nouveau, le scénario et la narration ne sont pas le fort du jeu et on relève au passage des personnages bien énervants. Et si Nioh 2 propose une base plus intéressante, ce n’est toujours pas son objectif de vous proposer une histoire de ouf guedin. Non, le but c’est de reprendre ce superbe système de combat et de le porter plus loin.
Nioh 2, de son côté, propose de suivre les péripéties d’un tout nouveau personnage : le vôtre. Team Ninja a introduit un créateur de personnage plutôt simple à prendre en main et vous permettant de jouer avec votre version du héros du Japon.
L’intrigue posée prend un angle inédit : celui d’un protagoniste mi-humain, mi-yokai. Cela signifie que vous pourrez faire appel à votre côté démoniaque pour pouvoir combattre les hordes ennemies. Bien entendu, on ne sait pas vraiment pourquoi vous êtes ce que vous êtes.
Outre des menus plus agréables à utiliser au niveau du déblocage des compétences, Nioh 2 vous propose surtout de tirer parti de votre côté yokai. Team Ninja montre qu’il est toujours possible de dynamiser davantage les combats grâce au contre explosif. En réalisant celui-ci au bon moment, vous déclencherez une perte de Ki énorme chez votre adversaire, mais vous devrez apprendre à maîtriser cela. En effet, pour que cela fonctionne, l’attaque ennemie doit toucher l’ombre que vous laissez derrière vous en déclenchant le contre. Il faut donc le faire au bon moment, mais aussi au bon endroit.
En plus de cela, il est possible de récupérer des “noyaux d’âme” sur les yokai que vous avez occis. Cela vous donne à chaque fois un pouvoir du démon concerné, et il peut s’avérer très puissant. Ces pouvoirs présentent de surcroît l’avantage de grignoter le Ki maximum des yokai contre qui vous les utilisez. Autant vous dire que Nioh 2 est plus facile que son prédécesseur, même si là aussi vous devrez apprendre à maîtriser ces nouveaux éléments.
Cela n’entache en rien le plaisir de jeu, bien au contraire. Le système de combat voit là encore son dynamisme boosté et cela donne des affrontements plus épicés que jamais.
Nioh sous amphétamines
De la même manière que pour le système de combat, les développeurs ont poussé les potards à fond pour le level design de Nioh 2. Déjà très bon dans le premier opus, il est ici excellent.
Les niveaux sont alambiqués, mais dans le bon sens du terme. Ce n’est pas un bordel complet, c’est au contraire plutôt bien organisé et on découvrira plein de chemins et secrets qui nous permettront, lors d’un second passage, d’aborder les choses différemment.
Il s’agit par exemple de lever le voile sur un passage souterrain ou bien sur un trou dans un toit permettant d’entamer sérieusement la vie d’un ennemi puissant en commençant le combat. Nioh 2 propose beaucoup de choses à découvrir et c’est un plaisir de fouiller les niveaux de fond en comble.
En plus de ça, le titre de Team Ninja inclut à présent des zones Yokai, où votre barre de Ki se recharge au ralenti. Vous devrez purifier ces zones en affrontant un yokai puissant, ce qui vous permettra au passage de récupérer du loot. Les boss aussi se serviront de ces zones en les créant eux-mêmes, tant qu’à faire. Tout cela fonctionne à merveille pour insérer de la variété et du challenge supplémentaire dans Nioh 2.
Graphiquement parlant, Nioh 2 était déjà plutôt beau à sa sortie. Cette version remastered pousse les potards à fond et permet de profiter du titre de Team Ninja sous son meilleur jour. Les modes disponibles sont les mêmes que pour Nioh, à savoir :
- 4k 60 FPS
- 1080p 120 FPS
- PS5 Standard
Là encore, impossible pour nous de tester le mode 120 FPS à l’heure actuelle, mais nous ne manquerons pas de mettre à jour ce test dès que ce sera possible. Le mode 4K 60 FPS est quant à lui notre mode privilégié. Il permet de profiter de la meilleure résolution et de la meilleure fluidité possibles. Le jeu tourne véritablement comme un charme sur une PS5 qui ne bronche pas l’ombre d’une seconde.
Les détails dans la distance sont plus précis qu’en 1080p et les bastons sont extrêmement agréables à jouer.
Le mode PS5 Standard se débrouille très bien également. Bien entendu, il est moins précis sur la distance que le mode 4K, mais il permet de profiter de Nioh 2 avec la puissance de la PS5 sur un écran standard.
Du très bien encore mieux
Nioh et Nioh 2 sont tous deux d’excellents jeux, ce dernier améliorant pratiquement en tout point la formule de son prédécesseur. Alors bon, forcément à partir du moment où on vous propose des remaster de ces tueries… ben c’est vachement bien. Les différents modes graphiques permettent de profiter de cette collection selon vos préférences (pourvu que vous possédiez un moniteur HDMI 2.1 pour le 120 FPS) et vous récupérez en plus les bénéfices des temps de chargement quasi inexistants et des possibilités de la DualSense via l’audio 3D et le retour haptique. Tout ceci au prix d’un seul jeu. Et gratos si vous avez déjà les versions PS4. Dans tous les cas, The Nioh Collection sur PS5 est la meilleure façon de jouer à Nioh et Nioh 2 sur console.
Ce qu’on a aimé :
- Différents modes de rendu
- 4K et 60 FPS. Stable. Genre tout le temps.
- Des combats ultra dynamiques, encore plus dans Nioh 2
- Retour haptique des gâchettes pour le tir à l’arc et au fusil
- Le level design recherché
- Un arbre de compétences pour chaque arme
- Des temps de chargement ? Lesquels ?
- 2 jeux pour le prix d’un (avec tous les DLC)
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Le découpage des niveaux en points de la carte du monde avec toujours le même cheminement
- Les scénarios ne cassent pas franchement des briques
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous cherchez un défi dans un univers médiéval japonais ; vous avez aimé les Soulsborne.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Mourir à la chaîne pour apprendre, ça vous gonfle ; le folklore japonais vous rebute.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- PS5 Standard Edition
The Nioh Collection est disponible sur PS5