En tentant de réparer l’atmosphère, CREO a fait péter une bombe à nanites qui donne des allures d’apocalypse à Jericho City. Au milieu de tout ça, il va falloir trancher sec pour s’équiper et sauver le monde. Un dimanche normal quoi.
Jerichoché sur la piste d’atterrissage
Vous étiez à bord d’un avion a destination de Jericho City, sauf qu’au lieu d’atterrir, il s’est vautré, et vous voilà seul survivant. Vous, c’est qui ? Un vétéran des guerres minières sur la lune, un employé de CREO, que sais-je ? The Surge 2 vous propose de choisir le background de votre personnage histoire de lui donner une consistance un peu plus personnelle. Vous pouvez même choisir son sexe et customiser son faciès. On ne va pas se mentir, ça ne casse pas 3 pattes à un canard en exosquelette – les visages font un peu peur (cela dit vous ne le verrez presque jamais, ne faites pas genre). Tout au plus peut-on dire que, bon, c’est là quoi.
The Surge 2 vous propose de choisir le background de votre personnage […]. On ne va pas se mentir, ça ne casse pas 3 pattes à un canard en exosquelette.
Le choix de ce fameux background semble malheureusement n’avoir que peu d’intérêt puisque vous le verrez mentionné par quelques personnages en passant. Rien de bien folichon. Ceci dit, je n’ai pas pu encore essayer TOUS les backgrounds, hein, m’enfin ça voudrait dire que je suis tombé pile sur les choix qui ne servent à rien, ça ne serait quand même vraiment pas de bol. C’est tout de même dommage parce que les diverses histoires personnelles présentaient un certain intérêt et auraient pu effectivement ajouter un peu de saveur en plus. Mais rassurez-vous, de la saveur, The Surge 2 en a beaucoup.
Qui que vous soyez, donc, vous vous réveillez dans une prison après 2 mois de coma, et le chaos règne déjà dans la ville, ce qui inclut votre environnement très carcéral. D’emblée, Deck13 affiche une bien meilleure maîtrise de la narration et de la pose des enjeux : exit les incohérences et trous scénaristiques, on est dans les meilleures conditions pour se tracer un sillon sanguinolent à travers l’apocalypse.
Comme anticipé dans l’aperçu, The Surge 2 pousse à fond le post-apo avec des codes qu’il fait toujours bon de retrouver, et en particulier les personnages bizarroïdes, les factions qui se partagent les ruines d’un monde et même une religion bien barrée ! Le titre de Deck13 et Focus Home Interactive se paie même le luxe de nous pondre des unités dont les attaques frôlent le magique, mais tout est parfaitement raccord et cohérent avec l’univers et le scénario. Franchement, quelle belle évolution depuis The Surge premier du nom !
Briqué façon Super Nanite
Et cette évolution se retrouve a absolument tous les niveaux, à commencer par la direction artistique. The Surge 2 se déroulant majoritairement en extérieur, dans la ville de Jericho City, forcément il n’y avait plus d’excuse. Mais Deck13 a souhaité aller plus loin et en plus des univers urbains défoncés ou envahis par des tentacules de nanites, on retrouve aussi des zones de végétation intense ainsi que des coins portuaires. Bien entendu, les environnements intérieurs sont encore de la partie, avec des usines en décrépitude, mais aussi des prisons, des ruines…
Il y a plus d’armures à récupérer que jamais et la variété des sets fait plaisir à voir, ce qui vous laissera largement le choix pour briller dans vos affrontements sanglants. Les armes ne sont pas en reste puisqu’on trouve là aussi une bonne tripotée de designs. Que ce soit pour les armes ou les armures, on retrouve aussi certains modèles du premier opus, mais la part du lion revient bien entendu aux nouveautés, avec de chouettes idées inspirées de thèmes parfois un tantinet fantasy (set du Chasseur, mon amour !).
Les ennemis eux aussi sont plutôt variés, avec des zombies au cerveau grillé made in CREO, ceux qui ont toujours un cerveau, les robots et les monstres de nanite.
The Surge 2 boxe bien dans sa catégorie.
Graphiquement, on a une belle finition, avec parfois de chouettes reflets et effets de lumière. Si l’éditeur de personnage au début de l’aventure laisse présager le pire, on se rend vite compte que bien plus de soin a été apporté aux visages de nos interlocuteurs, et c’est tant mieux – vu qu’on on a leur tronche droit devant nous quand on leur parle, faut-il le souligner ? Entendons-nous bien : ne vous attendez pas à des expressions faciales à la Death Stranding, mais The Surge 2 boxe bien dans sa catégorie.
Doux comme un moignon
Évidemment, le concept phare de la licence est toujours sur le devant de la scène et vous devrez, une fois votre exosquelette sur le dos, les bras, les jambes – enfin, tout quoi -, récupérer armes et armures sur les cadavres encore chauds de vos victimes. Pour ce faire, le jeu utilise un système de verrouillage de partie du corps : on commence par lock un ennemi, puis on oriente le joystick pour déterminer le morceau qu’on l’on veut demander au boucher. Et comme il n’y a pas de boucher, on le découpe soi-même.
Il est plus facile de sélectionner la partie du corps que l’on veut par rapport à The Surge, mais ce n’est pas pour autant que c’est encore bien au point, le pire étant lorsqu’il y a plusieurs ennemis à nous foncer dessus. On se retrouve parfois à écraser le joystick pendant de longues secondes pour enfin viser cette foutue jambe droite qui a le dernier élément que je veux pour tel ou tel set.
Une fois la sélection faite, il faut réduire la barre de vie du membre à 0 puis utiliser une charge d’énergie pour réaliser une savoureuse exécution – propre à chaque arme et à chaque partie du corps – et récupérer le plan pour fabriquer l’élément d’armure. À noter que si vous n’avez pas le temps de niaiser, vous pouvez aussi viser une partie dépourvue d’armure pour venir à bout de l’ennemi plus facilement. C’est aussi ça la liberté.
Deck13 a apporté plusieurs amélioration déterminantes – et je dis bien déterminantes – au combat de The Surge 2.
Sauf que ce n’est pas tout. Deck13 a apporté plusieurs amélioration déterminantes – et je dis bien déterminantes – au combat de The Surge 2. Pour commencer, le drone est enfin véritablement utile à autre chose qu’à kite et ouvrir des portes. Vous allez pouvoir récupérer beaucoup d’accessoires comme des lances-grenades, mitrailleuses, etc. et vous pourrez changer à la volée. Ce qui veut dire qu’il est tout-à-fait possible de commencer un assaut par un lancer de molotov et de le poursuivre par des tirs nourris afin de se débarrasser d’un ennemi en particulier. On peut même sectionner des membres uniquement avec le drone.
Surtout, oh surtout : le titre s’étoffe d’une parade directionnelle qui dynamise considérablement les combats. On est toujours dans une configuration Dark Souls – vous allez mourir, encore et encore – et les ennemis ne sont pas nécessairement rapides. Ils peuvent surtout être plutôt lents, ce qui vous incite à contrer au mauvais moment – certains font même des feintes. Le fait de réussir une parade permet au joueur de contre-attaquer pour occasionner de lourds dégâts. Bonne idée en rab : pour les boss, il faut réussir plusieurs parades avant de pouvoir espérer une contre-attaque.
Rageccourci
On a par ailleurs toujours le plaisir de découvrir de nouvelles armes et armures – ces dernières bénéficient en plus de bonus de set qui permettent de spécialiser son stuff selon nos envies – tout au long de l’aventure, et le tout est améliorable selon une tripotée de niveaux permettant d’accéder à la toute puissance de la sainte baston.
En plus de cela, le level design se montre lui aussi assez soigné. C’est toujours un peu le bordel pour se repérer vu qu’il y a 40 raccourcis qui conduisent au même endroit et, à force, ça fait des nœuds au cerveau. Mieux vaudrait des zones plus étendues quitte à être un chouille moins interconnectées. Dark Souls fait des merveilles de ce côté. Malgré tout, force est de constater que dans l’ensemble, on s’en sort mieux – probablement grâce à des environnements plus distinctifs aussi.
On retrouve un aspect metroidvania, la encore poussé plus loin que pour l’opus précédent : on trouve des points de tyrolienne un peu partout, mais qu’on ne pourra utiliser qu’avec le gadget approprié ; des verrous magnétiques réclament un gadget de drone et ouvrent de nouvelles voies ; des parois doivent être brisée grâce à un outil spécifique, etc.
On retrouve un aspect metroidvania, la encore poussé plus loin que pour l’opus précédent.
D’autant que l’environnement connu va aussi subir une grosse transformation à un moment donné, ce qui va permettre de renouveler le level design de niveaux que l’on pensait pourtant connaître par cœur. On a donc un bon sentiment d’exploration, et surtout on veut explorer, on veut aller plus loin.
La nanite tue mouche
Globalement The Surge 2 est une expérience bien équilibrée et juste. Les quelques pics de difficulté plus drastiques rencontrés peuvent être désamorcés par le joueur pour peu qu’il trouve l’astuce nécessaire pour venir à bout du boss – en gros, il faut trouver la bonne clé pour la serrure, et forcément ça devient nettement plus facile qu’en essayant d’enfoncer la porte.
Ça ne l’empêche pas de poser un vrai défi, avec des ennemis en embuscade partout – tout le monde s’est donné le mot pour vous tracer le sourire du Joker, mais sur la gorge.
Le bande originale est aussi plutôt efficace, notamment pour ce qui est combats de boss. Elle est résolument futuriste, avec même quelques petites notes à la Stellaris (discrètes) par-ci par-là. Elle accompagne très bien l’action sans pour autant tomber dans l’écueil (comme tant d’autres) d’une espèce de tentative de recréer une atmosphère SF stéréotypée (dans le mauvais sens du terme) et malvenue des années 60.
Apocalypse now, please
The Surge 2 signe la réalisation du plein potentiel de la licence. Il m’a enfin donné ce que j’attendais d’elle. Les améliorations de gameplay apportées par les développeurs parachèvent un concept franchement cool (celui de désosser ses adversaires pour progresser au niveau de son équipement) et côtoient de nets progrès en matière de graphismes, direction artistique, scénario et narration. En tout quoi. Tout n’est pas encore parfait et l’on retrouve quelques (rares) bugs et défauts, mais aujourd’hui, The Surge 2 a tout d’un vrai bon action RPG.
► Points forts
- Combats de boss travaillés et intelligents
- Direction artistique originale et plutôt variée
- Ça a de la gueule
- Système de parade directionnelle
- Festival du loot
- Le concept de l’évolution par découpage fonctionne toujours aussi bien
- Histoire intéressante et bien narrée
► Points faibles
- Level design parfois brouillon
- L’éditeur de personnages… à quoi bon ?
- Pas toujours facile de cibler correctement la partie à découper
A bien fait ses exos
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- CPU : Intel Core i7-9700k @ 5GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD M.2
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
The Surge 2 est disponible sur PC, Xbox One et PS4.