Test Tobii Eye Tracker 4C – Au doigt, mais surtout à l’œil
Utiliser ses mains, c’est has been. War Legend a reçu une de ces fameuses barres de Eye-tracking pour tester la viabilité de cette technologie futuriste pourtant bel et bien disponible dans le présent.
Test Tobii Eye Tracker 4C – Tape à l’œil
Les Suédois de chez Tobii sont experts dans la technologie du tracking oculaire depuis plus de 10 ans. Bien déterminée à démocratiser la technologie dans toutes les chaumières, la firme de Stockholm tente de prouver aux gamers dans un premier temps qu’une telle technologie peut être bien plus qu’un simple gadget.
Le principe est simple : une caméra infrarouge haute résolution prend une image de vos yeux et arrive par extrapolation à déterminer sur quel point de l’écran votre regard se pose. Simpliste et pourtant très puissant, comme je l’exposerai plus tard.
L’intérêt d’une telle technologie est de rajouter un périphérique qui se veut être aussi utile ou significatif qu’un clavier ou une souris, tout en étant aussi instinctif qu’un battement de cil. Si Tobii existe depuis plus de 10 ans et multiplie les partenariats avec les constructeurs de PC portables et de moniteurs en intégrant directement les barres dans leurs châssis, c’est que l’engouement pour le Eye-tracking est plutôt réel.
Test Tobii Eye Tracker 4C – Le compas dans l’œil
Installer un Tobii Eye Tracker est d’une facilité redoutable. Avec un look digne d’une sensor bar de la grande époque de la Wii, le Tracker est livré avec deux attaches en métal à coller sur le cadre de votre moniteur principal. La fixation aimantée à l’arrière de l’appareil est puissante et garde solidement le tout en place. Étant bien plus petit et plus fin que son grand frère, l’intérêt d’un tel système permet à l’utilisateur de trimbaler son Eye Tracker facilement sur plusieurs systèmes. En tout cas, la barre est apparemment bien plus discrète que l’ancien modèle, en plus d’avoir pour elle quelques autres atouts.
L’installation logiciel et le calibrage sont également d’une simplicité déconcertante. Étonnant pour des ingénieurs qui partagent la même nationalité qu’IKEA. Une fois le driver installé, une première séance de calibrage s’impose. Six points s’affichent alors à l’écran et vous devez les fixer un par un pour renseigner au logiciel la manière dont se comportent vos yeux. Il est assez grisant de voir ces points se valider un à un alors que tout ce qu’on a fait, c’est les regarder directement. Une fois cela fait, votre Eye Tracker est prêt à l’emploi, tout simplement.
L’installation enchaîne alors sur une petite démonstration sur le potentiel unique du Eye-tracking. À bord d’un petit vaisseau spatial dans un champ d’astéroïdes, vous devez éliminer ceux qui vous barrent la route. Pour ce faire, il faut viser (regarder) la cible et appuyer sur la barre espace, ni plus ni moins. Lors des premiers tirs, on ne peut s’empêcher de sourire comme un con quand on se rend compte à quel point c’est précis, très réactif et complètement instinctif. C’est tellement rapide que lors de vos premières utilisations, vous serez assez décontenancé et trouverez ça limite désagréable, puisque vous aurez à peine posé le regard sur un élément qu’il est déjà en interaction. Vos yeux se déplacent bien plus vite que votre capacité à analyser et à réfléchir, et il m’est souvent arrivé, à mes débuts, de rester le regard posé sur un bouton avant de me rendre compte qu’il était déjà sélectionné. Une fois passé ce temps d’adaptation assez court, on comprend mieux le potentiel de la technologie.
Sur la même démo, on pouvait tester les fonctionnalités de Head-tracking du dispositif en tournant la tête de notre personnage en regardant le bord de l’écran et en tournant physiquement la tête. Ça ne remplacera pas votre dispositif TrackIR, vu que la barre perd l’image de vos yeux si vous tournez votre tête au delà de 70°, mais comme il est compatible avec justement le protocole TrackIR avec un peu de bidouillage, il sera déjà utile dans de nombreux softs de simulation comme Project C.A.R.S ou Elite Dangerous. Le dernier point de la démo porte sur toutes les idées qui restent encore à explorer dans l’exploitation et l’usage d’un tel système. Alors qu’on navigue dans l’espace, une étoile très proche (un soleil, quoi) lorgne dans un coin de l’écran. Si vous la fixez directement, l’écran devient rapidement blanc, simulant le fait que vous êtes aveuglés. L’effet s’estompe immédiatement quand on détourne le regard. La réactivité de la chose rend l’expérience encore une fois plus qu’immersive puisqu’il est physiquement impossible de regarder le soleil sans être flashé immédiatement, même d’un coup d’œil rapide.
Test Tobii Eye Tracker 4C – Consommer à l’œil
C’est bien mignon tout ça, mais au quotidien, ça vaut quoi ? Et bien, sur Windows, ça apporte quelques lots d’interactions bien sympa. Compatible Windows Hello, vous pouvez verrouiller votre session de manière biométrique. Pour revenir sur votre session, il suffit de poser vos fesses sur votre DxRacer et vous voilà déjà sur votre bureau. C’est très rapide et totalement sécurisé, les faux positifs étant impossibles car la caméra fait le distinguo direct avec l’image qu’elle a enregistré de votre rétine, rien que ça. Bon, après, rien n’empêchera quelqu’un de mal intentionné de vouloir continuer à essayer de violer directement votre mot de passe, mais dans un espace de travail où vous bougez souvent et où vous avez besoin d’être sécurisé, c’est une dose de confort supplémentaire.
Pas mal de fonctionnalités Windows existent : en faisant Alt-Tab, on peut sélectionner du regard quel application on veut mettre en premier plan (idem pour ancrer les fenêtres), scroller des yeux si le PC est un portable équipé d’un touchpad synaptics, ou encore utiliser ses yeux de la même façon qu’une souris. Lors de l’utilisation de cette dernière fonctionnalité, on se rend compte en revanche que, malgré la réactivité surprenante du dispositif, il n’est pas d’une précision absolue et demande un temps d’adaptation assez long. Je ne saurais dire si cela est dû à mon écran 27 pouces qui est la taille maximale supportée par le Tracker, mais la marge d’erreur doit facilement atteindre 1 cm. Mais quand l’interface est bien pensée et que son utilisation ne nécessite pas une précision au pixel près, la réactivité contrebalance cette petite lacune.
Test Tobii Eye Tracker 4C – Œil de Lynx
C’est acté : le Eye-tracking, ça marche et c’est vachement bien. Après, c’est comme la VR : une technologie avant-gardiste comme celle-là demande le soutien des développeurs, sinon elle tombera dans l’oubli. Le moyen le plus efficace pour répandre la bonne parole est donc de faire de l’appel du pied aux gamers et de l’utiliser dans des jeux afin d’apporter une vraie plus-value à l’expérience de jeu.
La liste des softs compatibles est assez impressionnante, mais peu proposent des expériences d’oculométrie (Eye-tracking dans la langue de Kaaris) vraiment complètes. La plupart se contenteront de donner la possibilité de sélectionner des éléments de l’interface via la vue ou encore de fournir un Head-tracking (position de la tête) pour gérer naturellement la caméra, comme TrackIR, cité plus haut, ou tourner légèrement la caméra quand on regarde le bord de l’écran, afin d’étendre de manière artificielle le champ de vision. Pour ceux ont une surcouche réellement intéressante, on navigue entre le “meh” et le “wow”. Les jeux où j’ai réellement porté mon attention sont Ghost Recon: Wildlands, Dying Light et le dernier Tomb Raider.
La bête devient vraiment intéressante quand sa présence modifie directement le gameplay du jeu supporté. Dans Ghost Recon: Wildlands, par exemple, on passe le plus clair de son temps à marquer des cibles au loin pour connaître leur position en temps en réelle. Ici, avec vos jumelles, plus besoin de viser directement puisqu’il suffit d’un coup d’œil sur un sicario pour le marquer. C’est parfois tellement rapide qu’on voit l’ennemi instinctivement, mais qu’il faut une fraction de seconde pour réaliser qu’il a déjà été tagué. Plus instinctif, tu meurs… en plus d’être pratique. Dans Tomb Raider, Lara peut lancer des objets directement là où le regard du joueur se porte ou mettre en surbrillance des objets interactifs au loin au lieu de les approcher. Dying Light permet de contrôler la direction de la lampe torche et d’exécuter les actions de parkour automatiquement en regardant juste au bon endroit. Là où ça devient vraiment génial, c’est que si vous regardez un zombie de travers façon 93, il peut vous sauter dessus sans crier gare. Il faudra donc penser à bien détourner le regard en passant à côté d’une horde pour éviter une nouvelle émeute de banlieue. Certains autres softs offrent des expériences qui leur sont propre comme SOMA qui peut activer des effets oppressants ou encore changer le comportement des ennemis selon votre regard, Vermintide permet de tirer vos projectiles indépendamment de votre curseur, etc.
Le Eye-tracking peut également favoriser grandement l’immersion. Pour revenir sur le soleil aveuglant de tout à l’heure, il existe plein de petites manières de rendre l’expérience vraiment grisante : l’interface se masque automatiquement quand on ne la regarde pas, la lumière dynamique est gérée selon la zone que vous regardez, la roue des ordres de GRW est gérée par le capteur, Lara Croft tourne sa tête dans la direction de votre regard, le jeu se met en pause quand vous n’êtes plus devant l’écran et plein de petits détails immersifs similaires sont souvent de bonnes idées bien exploitées qui offrent des expériences qui seraient difficilement restituables sans le dispositif.
Test Tobii Eye Tracker 4C – [Insérez jeu de mot avec des yeux]
Quoi qu’on dise, le Eye-tracking est un outil puissant et fonctionnel. Utilisé à bon escient, il peut apporter une expérience de jeu accrue de manière significative et intelligente. Malgré toute la bonne volonté du monde, si le nombre de softs entièrement supportés n’augmente pas, il risque de rester à jamais un gadget intéressant plutôt qu’un outil indispensable pour avoir une expérience de jeu complète. Les choses ont l’air d’aller dans le bon sens, puisque les dispositifs Tobii commencent à être intégrés directement dans plusieurs PC portables et moniteurs de plusieurs constructeurs différents, augmentant considérablement la visibilité et l’accessibilité de l’oculométrie au plus grand nombre. Ubisoft semble vouloir intégrer cette technologie systématiquement pour tous ses jeux et Tobii multiplie les partenariats. À 159 €, cela reste un gros pari pour quelque chose qui n’a peut-être pas d’avenir sur le long terme ; mais si vous êtes curieux ou si vous avez la chance d’avoir un appareil équipé, le Eye-tracking, c’est de la bombe.
► Points forts
- Mise en route facile et immédiate
- Utilisation journalière intéressante
- Utile et immersif selon les expériences de jeu
- Très réactif
► Points faibles
- Prix élevé
- Liste de jeu entièrement compatibles un peu faible
Une expérience complète et intéressante
Vous pouvez acheter le Tobii Eye Tracker 4C sur le site du constructeur.
Loudost et bigdata
https://www.definitions-marketing.com/definition/eye-tracking-predictif/
On s’en sert en tant que périphérique supplémentaire pour le gaming et l’utilisation de son PC de tous les jours. Point de télémétrie dans tout cela.