Le HTC Vive est un casque de réalité virtuelle dont les capacités d’immersion ne sont plus à démontrer. Il y a toutefois un petit quelque chose en particulier qui nous tire à la réalité, et c’est le câble qui permet de relier le casque à son interface – et donc à l’ordinateur. Le TP Cast se propose de supprimer cet indésirable sans toucher aux performances, mais ce n’est pas pour autant qu’il est exempt de défauts.
Casse-tête sans fil
Le TP Cast est livré dans une boîte de taille modeste, bien moins imposante que celle du HTC Vive, à titre d’exemple – en même temps, il y a un casque en moins à fournir, forcément ça prend moins de place. À l’ouverture, tout est soigneusement empaqueté dans du plastique et calé dans une mousse, comme le HTC Vive si ce n’est qu’ici le plastique est plus quelconque, mais il fait tout aussi bien le taf. On retire donc le récepteur, le transmetteur, la batterie portable ainsi que son support et une petite tripotée de câbles pour agrémenter le tout.
C’est une fois sur le point de tout installer que les galères commencent. Péquenot que je suis, je n’ai aucune idée de l’utilité des différents éléments qu’on me présente, ou tout du moins de la façon dont je devrais m’en servir en conjonction avec les autres. Le problème, c’est que le manuel fourni est assez peu clair, il me faut régulièrement faire des aller-retour entre le descriptif visuel des éléments, la numérotation associée, et l’endroit où j’en suis dans l’installation. Les visuels en eux-mêmes ne sont pas toujours très évidents à comprendre : mine de rien, une prise USB représentée de côté, ça ressemble vachement à un jack, aussi me demandé-je à plusieurs reprises où j’avais foutu ces maudits câbles jack – spoiler : ils n’existent pas.
C’est une fois sur le point de tout installer que les galères commencent.
Bref, sur le principe l’installation n’est pas non plus digne d’un ingénieur de la NASA, mais il faut tout de même le savoir. Il faut défaire le strap du HTC Vive et le faire passer dans les trous sous le transmetteur et faire passer avec un câble d’alimentation et USB, fourni avec le TP Cast. À l’avant du transmetteur, brancher l’extension USB et le câble HDMI version Hobbit, fourni également. Il suffit ensuite de faire les branchements habituels à l’avant du HTC Vive et vous êtes prêt. Enfin non, pas vraiment.
Et c’est pas fini !
Vous devez maintenant vous occuper du routeur TP Cast, qui déboule avec son câble Ethernet tendance gnome, ainsi que du récepteur. Le routeur se positionne sur un espace dégagé (évitez sous l’écran d’ordinateur), les deux antennes – assez peu esthétiques – dressées à 90°, et il faut impérativement le brancher en Ethernet. Fort heureusement, si vous utilisez cette technologie pour votre connexion Internet, il suffit tout bêtement de brancher votre routeur Internet au routeur TP Cast, puis de relier ce dernier à votre PC. Prévoyez votre propre câble supplémentaire, non parce que celui fourni par l’entreprise taïwanaise est réellement gnomesque – 1 m ; rappelez-vous qu’il faut en plus placer le routeur dans un espace dégagé -, donc tenter de s’en servir (pour peu que, comme une écrasante majorité des utilisateurs PC, vous vous serviez de ce qu’on appelle communément un “Bureau”), c’est un peu comme envoyer Frodon Sacquet frapper la piñata : inutile et franchement pas malin.
Dernière étape, il vous faut placer en hauteur, au niveau d’une lighthouse, le récepteur, afin qu’il capte au mieux le signal du casque pour le retranscrire correctement à l’utilisation. Pas évident pour tout le monde. Dans mon cas, les deux lighthouses sont relativement éloignées du PC, s’ajoute donc un problème supplémentaire : le câble qui relie l’interface PC au casque en temps normal doit ici être branché au fameux récepteur, ce qui fait qu’un fil traverse mon bureau, heureusement plutôt sur le côté.
Et une fois que toutes ces étapes sont bouclées, il faut passer par la configuration. Le premier logiciel que j’ai trouvé sur le site officiel de TP Cast ne fonctionnait pas (impossible de “charger le système” TP Cast), il a fallu que j’aille déterrer un early build chinois – mais je ne blâme pas l’entreprise, la version commerciale finale ne connait probablement pas, du moins espérons-le, ce problème – qui lui fonctionnait parfaitement… à ceci près qu’il était impératif de redémarrer l’ordinateur avant chaque allumage de l’assistant de configuration. Grosse contrainte puisque cela signifie fermer les multiples applications et travaux en cours, mais sans cette étape, le SteamVR ne repérait tout simplement pas le casque HTC Vive.
Je suis libre, libre !
Passée l’installation un brin pénible, il faut reconnaître au TP Cast des performances impressionnantes : aucun – je dis bien aucun – temps de latence n’est à déplorer. La retranscription de vos mouvements et actions est immédiate en jeu. Bien entendu, la disparition du fil vous maintenant amarré au PC n’est que pure joie : plus besoin de l’enjamber ou de déjouer son enroulement entre chaque utilisation du HTC Vive. Il est désormais immobile, reliant l’interface PC au récepteur TP Cast. Vous pouvez donc vous mouvoir sans encombre et, pourquoi pas, étendre votre espace de jeu sans risquer d’être tiré en arrière. On ne ressent pas le poids du transmetteur sur sa tête, ce qui est un bon point.
Il faut reconnaître au TP Cast des performances impressionnantes : aucun – je dis bien aucun – temps de latence n’est à déplorer
Les performances du casque sont largement préservées, mais on note la réduction du champ de vision : sur les deux côtés, à la périphérie, l’image en jeu est grignotée (plus prononcé quand on regarde sur la droite ou la gauche) par ce qui ressemble aux défauts de pellicule des vieux films. Vous avez sûrement déjà vu ces tâches, souvent rondes, qui viennent frapper l’image. C’est un peu ça, mais de manière permanente et sur les côtés. Fort heureusement, le reste de ce qui se passe aux écrans est préservé mais on ne peut s’empêcher de les remarquer, ce qui est un brin gênant.
Lors de nos phases de test, nous avons également eu affaire à quelques décrochages du tracking. D’un coup l’image se voile (et se fige, attention aux nausées), le temps pour le système de nous resituer et constater que non, on n’est pas sorti de la zone de jeu. Ce phénomène a été particulièrement observé sur des actions rapides, plutôt en bordure de zone mais pas uniquement. Dans l’ensemble, les performances demeurent malgré tout très bonnes et on peut jouer sans encombres la majeure partie du temps.
L’été indien dans ta poche
Le TP Cast fonctionne sur batterie. La disparition du fil est en fait la substitution de celui-ci par un autre câble, plus court, qui relie le HTC Vive à une batterie montée sur un support USB et qui sert donc à alimenter le casque (rôle initialement rempli par l’interface PC, branchée au secteur). Un filet est inclus afin de maintenir support et batterie soudés tandis que vous déambulez et réalisez des actions. Le tout se glisse dans la poche et, tel un mini soleil, il distille son énergie… et sa chaleur.
Nous vous en parlions dans notre test HTC Vive, ce dernier a tendance à vous chauffer la tronche, ce qui est désagréable mais plutôt contrôlé. Le problème d’avoir dans sa poche une batterie qui est largement sollicitée est plutôt évident : la température monte. Le test a été réalisé dans une poche de jean et celle d’un polaire, la première étant donc très fine et la seconde plutôt épaisse. Dans les deux cas, la chaleur se ressent et se ressent bien. Évidemment, dans la poche du jean, vous le sentirez plus rapidement et plus intensément, mais on l’a tout de même sentie à travers le polaire. Attention, vous n’allez jamais vous brûler avec la batterie du TP Cast, mais le ressenti est nettement plus présent qu’avec le soucis de chauffe du HTC Vive en lui-même. Maintenant, ayez bien en tête que vous combinez ces deux sources de chaleur. Nous vivons un automne frisquet et, avec les mouvements que la VR provoque inéluctablement, nous avons réussi à suer… nous n’imaginons pas ressortir le TP Cast en été.
En plus de cela, cette fameuse batterie nous a pris pas moins d’une journée à charger complètement. L’autonomie affichée est de cinq heures. Dans les faits, tout le monde ne va pas jouer cinq heures d’affilée, mais la perspective de devoir rebrancher à tout bout de champ la batterie est à la fois peu réjouissante et énergivore.
[EDIT] Après notre test, l’agence de presse de TP Cast nous a informé que la batterie fournie avec l’exemplaire test n’était pas celle d’origine…
Luxe et volupté. Mais surtout luxe
Le TP Cast en est à sa première version commerciale et l’opportunité de liberté qu’il permet est très encourageante. Malgré une installation franchement laborieuse et plus exigeante qu’il n’y parait, l’idée est la bonne et la fidélité du tracking est tout bonnement impressionnante malgré quelques décrochages : aucune latence, zéro, nada. C’est à l’heure actuelle le meilleur – et le seul – moyen de se passer véritablement du fil reliant le HTC Vive au PC, mais prenez garde à configurer correctement votre pièce de manière à ne pas le voir traverser votre espace de jeu pour rejoindre le récepteur TP Cast. Malgré tout, pour le prix affiché, qui est tout de même de 350 bonbons, on ne peut pas pardonner le rognement peu élégant de l’image en jeu sur les côtés, les décrochages, la pléthore d’accessoires et la batterie qui transforme une poche en marais salant. En plus de cela, utiliser le TP Cast vous privera du micro intégré, franchement embêtant pour les jeux multi. Il ne faut pas oublier que le fil du HTC Vive est certes gênant mais loin d’être rébarbatif. On sait que TP Cast planche déjà sur une V2 qui fusionnera notamment le routeur et le transmetteur au sommet du casque, ce qui serait déjà un bon début.
► Points forts
- Aucune latence
- Disparition du fil HTC Vive – PC
- En dehors des rognements latéraux, performances préservées
► Points faibles
- Installation peu claire
- Pléthore d’équipements pour la suppression d’un fil
- Batterie extrêmement longue à charger pour autonomie limitée
- La batterie chauffe dur !
- Rognements latéraux de l’image en jeu
- Le fil HTC Vive – PC devient un fil récepteur TP Cast – PC qui selon les cas peut encombrer l’espace de jeu (pas toujours modulable à envie), limitant l’intérêt du TP Cast
- Extrêmement cher pour l’avantage proposé (et au passage, à ce prix, 2 m de câble Ethernet au lieu d’1 m, c’est pas de la générosité, c’est un devoir)
- Adieu le micro
La liberté a de l’avenir
Ce test a été réalisé sur un matériel prêté par le constructeur.
Le TP Cast est disponible en exclusivité chez LDLC.
En résumé on a le premier combiné casque VR-sèche cheveux ! Ya moyen que ça cartonne chez les coiffeurs tendances ! ;P
Bon je crois qu’il va falloir attendre un Vive v2 qui intègre son propre système sans fil avec, espérons le, un système de refroidissement et une autonomie digne de ce nom.