Tropico a de nouveau besoin de son Presidente pour traverser les âges dans la majesté de sa bienfaisance et de sa légendaire sagacité.
C’est notre projet !
Tropico 6 vous place à la tête d’une dictature sous le soleil des tropiques ayant pour objectif le bonheur de ses sujets. Plutôt le sien en fait, le bonheur des autres n’est qu’un moyen d’y parvenir. Formidablement cynique, la série Tropico propose un contexte assez inédit où l’humour est omniprésent.
Des vannes bien écrites qui nous font régulièrement esquisser un sourire sans forcer, loin s’en faut.
Ce nouvel opus demeure dans la même veine, avec des vannes bien écrites qui nous font régulièrement esquisser un sourire sans forcer, loin s’en faut. Dommage que cette écriture se montre répétitive, avec des tirades devenant des standards que l’on retrouve sur toutes les parties, peu importe le contexte. Ce manque d’adaptation et de variété finit malheureusement par lasser et briser un peu l’immersion.
Notons au passage les nombreuses références, toujours aussi hilarantes – le fameux “C’est notre projet !” a déboulé sans prévenir au milieu d’un de mes discours de fier dirigeant droit et intègre de Tropico.
T’as le look coco
Pour la première fois dans la série, Tropico 6 permet de customiser son dirigeant et de choisir son sexe. On retrouve des options assez variées qui pour certaines sont quelque peu “WTF”, au point qu’on se demande ce qu’elles foutent là – la tenue académique, par exemple. Je veux bien croire qu’on est dans l’absurde, mais on atteint un peu le point de décrochage pour moi.
Pour la première fois dans la série, Tropico 6 permet de customiser son dirigeant et de choisir son sexe.
Non pas que cela ait un impact immense étant donné le peu de fois que vous verrez El Presidente – à l’occasion de ses discours surtout.
Car tout dictateur que vous êtes, vous devez rassembler un minimum les citoyens derrière votre bannière si vous voulez parvenir à vous maintenir au pouvoir. Pour cela, Tropico 6 vous permet d’étudier les besoins de chaque citoyen afin de construire des bâtiments qui y répondent, mais ce n’est pas tout !
Il est aussi possible de promulguer des décrets, modifier la constitution, arrêter, assassiner, etc. En dernier recours, votre fidèle allié Penultimo pourra truquer les élections, mais les Tropiquiens ne sont pas dupes et auront tendance à se rapprocher de la rébellion, à vous de vous débrouiller pour leur faire oublier ce vilaine épisode avant les prochaines élections.
La recherche permet de trouver nouvelles méthodes de fonctionnement de bâtiments, des décrets ainsi que des amendements de constitution afin de vivre avec son temps, en somme.
Malheureusement, la microgestion n’est pas le fort de Tropico 6.
Malheureusement, la microgestion n’est pas le fort de Tropico 6 et malgré la présence de filtres de couleur afin de visualiser les problèmes de Tropico, ceux-ci se montrent trop souvent difficiles à lire correctement. Au final, on ne sait pas vraiment comment contenter efficacement les Tropiquiens. Parfois cela se résume à bourrer la construction de bâtiments pour satisfaire leurs besoins, à d’autres moments cela n’a pas d’effet. J’ai par exemple promis d’agir pour les logements, en ait construit de tous les types un peu partout avec tout ce qu’il faut à proximité et… rien, aucun changement. Au contraire, une régression.
El Presidente papers
Et ce problème s’étend à l’économie, avec des moyens de productions qui se retrouvent sans matière première quand bien même on en produit suffisamment. La faute revient là encore la microgestion presque inexistante puisque je ne peux pas toucher à l’organisation du transport des marchandises, ce qui se complique encore davantage à partir du moment où l’on s’étend sur plusieurs îles, puisque la logistique s’en retrouve forcément impactée. En dehors de quelques éléments comme la variation des salaires pour ajuster la productivité ou la modification du mode de fonctionnement des bâtiments, on se trouve un peu démuni.
En dehors de quelques éléments comme la variation des salaires pour ajuster la productivité ou la modification du mode de fonctionnement des bâtiments, on se trouve un peu démuni.
C’est quand même dommage car l’économie représente bien évidemment une part très importante d’une partie de Tropico. Il faut prospérer pour pouvoir mettre de l’argent sur son compte en Suisse et obtenir des avantages intéressants à long terme. Bon, en réalité il faut avant tout récupérer de l’argent pour bâtir un plus grand Tropico, mais je crois qu’El Presidente déteint sur moi…
Pour gagner un maximum de pognon, Tropico compte sur ses exportations. Régulièrement, des cargos visiteront vos ports et embarqueront vos matière brutes et produits manufacturés. Pour cela, vous disposez de beaucoup de bâtiments et de possibilités, entre les plantations, les ranchs, les mines, les conserveries, fabriques d’armes, etc. Il n’y a jamais eu autant de bâtiments pour développer votre fière nation.
Pour gagner un maximum de pognon, Tropico compte sur ses exportations.
D’autant que l’évolution selon plusieurs ères est toujours de la partie. On passe ainsi de l’époque coloniales aux guerres mondiales, puis à la guerre froide et enfin aux temps modernes. De la même manière, de nouveaux décrets et amendements de constitution se débloquent à chaque époque. Toutefois, j’ai été déçu du manque d’impact de ces éléments politiques.
LA RÉPUBLIQUE, C’EST MOI !
Mais la politique ne se résume pas à cela. Comme auparavant, de nombreuses factions essaieront de vous convaincre d’agir en leur faveur. À vous devoir si vous choisissez de les ignorer ou d’accéder à leurs demandes. En fin de compte, vous n’avez jamais intérêt à décliner leurs requêtes. Il vous suffit de les accepter et, à moins qu’un temps limité soit indiqué, vous avez le temps que vous voulez pour les accomplir, le seul véritable souci étant que cela bloque de nouvelles demandes, or celles-ci sont bien utiles pour récupérer des dollars ou de l’influence auprès des diverses factions. Il arrivera cependant que 2 factions vous fassent chacune une demande en conflit avec l’autre et vous devrez alors choisir de mécontenter un camp ou bien les 2. La plupart du temps, ces demandes sont certes répétitives, mais bien utiles pour vous rappeler de développer certains éléments pour faire progresser Tropico.
La construction d’un ministère permet aussi de nommer… des ministres, sans déconner ! Ministres qui appartiendront chacun à l’une des diverses factions politiques (communistes, écologistes, etc.) et qui octroieront des bonus en accord avec celle-ci.
Parmi les factions, on trouve le négociant, qui remplace la dynastie en vous offrant régulièrement des contrats à remplir pour gonfler votre portefeuille. Des ministres de sa faction peuvent aussi être nommés pour remplacer un éventuel bonus mensuel par un revenu régulier, ce qui peut être super utile considérant à quel point il est facile de sombrer dans une crise économique.
Je me suis bien marré à voler Stonehenge.
Enfin, la possibilité de construire des bâtiments de raid (un par époque) permet de lancer des expéditions afin d’entreprendre diverses choses telles que la diminution du niveau de bonheur dans les Caraïbes afin que vos propres citoyens s’estiment plus heureux, la recherche de trésors ou encore le vol pur et simple des merveilles mondiales qui auront un impact définitif sur votre nation. Je me suis bien marré à voler Stonehenge.
Quand c’est trop, c’est Tropico !
La sortie d’un nouveau Tropico est toujours assez ambivalente : on est content de retrouver une série au feeling unique, et en même temps la sensation de nouveauté est de très courte durée, laissant rapidement place à une bonne vieille familiarité. Tropico 6 ne déroge pas à la règle et offre une expérience dans la continuité directe de Tropico 5, avec les mêmes soucis de répétitivité et de microgestion. Même l’écriture tombe dans l’écueil de cette fichue répétition inconsidérée ! Ainsi, si l’on apprécie de retrouver El Presidente et l’humour de la série, le gameplay ne manque pas de manquer de surprendre. On note toutefois la possibilité de s’étendre sur plusieurs îles, une bande son géniale et la campagne vraiment sympathique et couvrant tous les aspects du jeu.
► Points forts
- Bien joli.
- Plus de bâtiments que jamais.
- Tropico s’étend maintenant sur plusieurs îles !
- Excellente bande son.
- Les missions sont plutôt bien fichues et permettent d’apprendre efficacement tous les concepts de Tropico.
- L’humour toujours aussi présent.
- Les missions de raid apportent des bénéfices réguliers.
► Points faibles
- La microgestion… c’est pas ça.
- Constitution et décrets pas assez marquants.
- Le didacticiel manque parfois de pédagogie.
- Répétitif sur bien des plans.
- Ça fait un peut extension de Tropico 5 quand même, de la même manière que celui-ci faisait extension de Tropico 4, de la même manière que…
- Si les filtres pouvaient filtrer efficacement et clairement, ça serait top.
- Le placement des routes est toujours aussi pète-bonbons.
War Legend a bénéficié d’une copie fournie par l’éditeur de ce jeu.
Tropico 6 est disponible sur PC, Mac, Linux, PS4 et XB1.
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