Test Tyranny – Ici, c’est moi qui fais la loi, alors faites pas chier !
La nouvelle production de Paradox Interactive est enfin arrivée et elle s’appelle Tyranny. Après Pillars of Eternity, inutile de dire que l’attente était grande pour ce RPG dans lequel on nous promettait une influence majeure de nos choix et la possibilité d’être un véritable tyran ou au contraire une sorte de sauveur.
Choisissez le début de votre partie
Lorsque l’on démarre Tyranny, on nous propose bien sûr de créer notre personnage, ce que l’on fait avec les options de personnalisation habituelles et des caractéristiques fouillées – on est chez Paradox Interactive et Obsidian Entertainment, ne l’oubliez pas. Au passage, tant d’élaboration fait plaisir à voir et propose une grosse personnalisation digne d’un bon vieux jeu de rôle, et c’est tout ce qu’on attend des productions de ce studio. On nous offre en revanche peu de possibilités côté physique de notre avatar, mais bon on ne va pas se mentir : qui zoom au max pour voir la tronche de son perso ? Et quand bien même, ça ne dure pas bien longtemps, ou alors votre molette est coincée.
Au-delà de l’aspect cosmétique, vous aurez à choisir deux classes pour donner une impulsion de départ à votre cher bonhomme de pixels. Vous avez l’embarras du choix avec les classes magiques, fufu, guerrières, etc. et pas d’inquiétude à avoir : ce choix n’a rien de définitif dans le sens où vous pourrez par la suite décider en toute liberté des arbres de compétence dans lesquels dépenser vos précieux points d’expérience. Les classes sélectionnées au début sont là avant tout pour vous fournir des compétences de départ, histoire de ne pas partir au combat complètement à poil, d’une part parce que c’est ridicule, et d’autre part parce que votre partie s’en retrouverait affreusement écourtée.
Lorsque vous avez fini de faire joujou, vous pouvez ensuite passer aux choses sérieuses, le destin du monde vous attend, merde ! Vous vous retrouvez donc nez à nez avec une carte des Tiers (la seule région qui reste à conquérir pour Kyros, le Chef Suprême que vous servez), en tant que Scelleur de Destin – un poste à responsabilité éminent qui vous place haut dans la hiérarchie militaire – vous allez devoir prendre des décisions qui vont influer sur votre partie, les rapports que les différentes factions entretiendront avec vous dans le futur et l’histoire du monde. Le travail de Paradox est ici assez impressionnant puisque vous aurez, pour les trois régions à conquérir en préambule de votre partie de jeu de rôle, trois décisions à prendre à chaque fois. On pourrait s’arrêter là, mais pour chacune des trois décisions régionales, vous devrez en réalité porter votre attention sur l’un des deux problèmes proposés et opter ensuite pour l’une des deux ou trois solutions offertes. On parle donc ici d’un système de décision et d’établissement de votre partie à trois niveaux, ce qui est tout de même rudement bien joué, d’autant plus que les personnages avec qui vous échangerez au cours de votre partie ne manqueront pas de vous rappeler vos actions ; comme signalé auparavant, cela influera également sur certaines de vos relations. On regrette cependant que les décisions préliminaires n’aient pas plus de poids : vous devrez choisir quelle province mettre à feu et à sang via un décret, un sort incroyablement puissant. On se rend finalement compte qu’on ne choisit que le territoire dans lequel on prononce un décret, mais ça n’empêche pas les deux autres de subir le même sort – simplement, c’est un autre Scelleur de Destin qui prononce les autres décrets.
Une main de fer dans un gant de velours ta tronche
Autant vous le dire tout de suite : Tyranny, à l’instar de Pillars of Eternity, réclamera de vous que vous aimiez lire, car il comporte de nombreux dialogues. Genre très nombreux. Genre un livre. Afin de permettre au joueur de bien comprendre le monde dans lequel il évolue, des bouts de texte sont régulièrement mis en couleur et, lorsque vous passez la souris dessus, une info-bulle vous explique plus précisément la notion surlignée. Une bonne initiative de la part de Paradox quand on voit l’univers riche qu’ils ont créé et qui en plus a été influencé par vos décisions de début de partie. Attention, car à l’inverse de beaucoup de RPG, mieux vaut éviter de cliquer sur chaque ligne de dialogue sans réfléchir – préférez choisir intelligemment vos réparties pour obtenir les réactions et bonus souhaités. En effet, Tyranny dispose d’un système de réputation avec différentes factions, et ce système est composé de plusieurs éléments : faveur, peur, colère. La peur est réservée à vos compagnons de route, la colère aux factions. En fonction des niveaux que vous atteignez, vous débloquerez des compétences – oui, même avec la peur, être un tyran peut vous attirer une aura particulière…
Avec vos compagnons, vous pourrez notamment débloquer des compétences de combo, qui solliciteront votre héros et l’un de ses alliés pour déclencher un effet puissant. Avec Verse, par exemple, il vous est possible de déclencher une explosion pour la projeter en l’air et lui faire ainsi décocher plusieurs flèches aériennes sur les ennemis pris au dépourvu. Le système d’arbres de talents n’a en soi rien d’exceptionnel mais il est très complet et vous propose une véritable liberté avec foule de choix. Paradox a eu la bonne idée de limiter les arbres des compagnons à deux ou trois, afin de tout de suite vous permettre d’orienter les fameux alliés sans avoir à vous casser la tête – et les arbres proposés sont bien complémentaires (par exemple dégâts vs tanking). Certains objets vous octroient de plus des compétences supplémentaires afin de vous permettre de déchaîner votre colère sur vos adversaires.
J’ai beaucoup apprécié le système d’artisanat des sorts, qui vous permet de créer très simplement des sortilèges à utiliser sans plus de complications : un élément, une portée et des amplifications, sachant que plus vous visez la puissance, plus il vous faudra un niveau de connaissances élevé pour parvenir à maîtriser votre enchantement. Vous pouvez ainsi expérimenter tranquillement grâce à la boîte du “Parfait petit jeteur de sorts”. Tout n’est pas débloqué dès le départ, vous devrez trouver des éléments au cours de votre aventure.
Le système de combats est en tous points similaire à Pillars of Eternity : vous contrôlez jusqu’à quatre aventuriers et vous pouvez mettre pause pour donner vos ordres avant de voir le résultat de votre stratégie. Ce groupe est modulable et vous rencontrerez beaucoup de personnes désireuses d’intégrer votre joyeuse troupe. Vous pourrez bien entendu résoudre certaines situations par le dialogue, dont certaines lignes ne sont activantes que grâce à des statistiques particulières (niveau de connaissances, de subterfuge, etc.). De plus, certains éléments du décor vous proposent d’interagir avec eux et on vous proposera des choix comme par exemple contourner un rocher ou le pousser sur les ennemis (à condition d’avoir suffisamment d’athlétisme).
Beau comme un camion tyrannique
Une grande force de Tyranny est de proposer de très jolis graphismes, magnifiques par moment. J’ai pris un malin plaisir à jouer mage pour la simple et bonne raison que les sorts sont superbes et que, visuellement, leur puissance se dévoile à l’écran. Plus vous apprenez des sorts de taré, plus vous apprécierez de les lancer, donc. La carte du jeu est elle aussi très inspirée et plutôt fournie, avec des chemins à parcourir (sans déconner), sur lesquels vous pourrez être interrompu par des événements liés à l’histoire. Les décors sont plutôt inspirés même si, dans l’ensemble, une plus grande variété aurait été appréciable, mais bon je chipote.
Le scénario de son côté est très bien écrit, avec des insultes et des jurons assumés, et envoyer valdinguer la chasteté fait du bien. La trame générale est en fin de compte assez classique mais rondement menée, avec un vrai background étoffé sur lequel on sent que les scénaristes ont travaillé. Celui-ci est propice à de futurs développements et je ne serais pas surpris de voir arriver des extensions ou de nouvelles itérations de la licence. Vos choix vous mèneront au final sur trois voies principales : le Chœur écarlate, les Disgraciés ou votre propre voie. Au sein de ces chemins à emprunter, des multitudes de décisions de moindre importance qui influeront plus précisément sur les relations avec vos compagnons ou les autre factions. Le système est là aussi très bien ficelé, même si on aurait éventuellement aimé un plus grand impact de nos décisions. En définitive, la possibilité de s’orienter sur trois voies différentes – donc avec trois fins distinctes – est déjà fort appréciable et on ne peut que saluer l’effort.
La bande son est de son côté plutôt bien travaillée, mais pas tellement marquante malheureusement. Les effets sonores pourraient, de leur côté, bénéficier de plus de mordant dans leur réalisation.
Tyranny règne sans partage
Tyranny est bourré de qualités et il faut chipoter pour lui trouver de réels défauts. Je suis impressionné par le travail graphique et la direction artistique même si, pour ce dernier point, une plus grande variété des environnements aurait décuplé mon intérêt pour cette pépite de RPG, une fois de plus signée Paradox Interactive et Obsidian Entertainment. De par de nombreux éléments, je retrouve l’univers du jeu de rôle papier ; le système de compétences et de décisions est très bien réalisé. On aurait aimé voir un impact plus grand pour certaines décisions malgré tout. Du reste, le fait de pouvoir véritablement choisir sa voie est très amusant et les diverses réactions face à nos tirades le sont tout autant. L’univers de Tyranny est très fouillé et propice à l’accueil de suites qui, sans aucun doute, bonifieront ce titre déjà indispensable à mon sens pour tout fan de RPG, comme le fut Pillars of Eternity à l’époque de sa sortie.
► Points forts
- Superbes graphismes
- Univers riche et fouillé
- Gameplay classique mais efficace.
- Choisir sa voie !
- Grosse rejouabilité.
- Système de réputation.
- Une durée de vie que certains trouveront très correcte…
► Points faibles
- Mais que les amateurs du genre pourront considérer courte (autour de 30 heures pour une voie choisie).
- Certaines décisions n’ont pas assez d’impact.
- Environnements pas assez variés.
- Bande son peu marquante.
À genoux devant le maître
Tyranny est disponible sur PC, Mac et Linux.
J’ai honte d’avoir à peine entamé Pillars of Eternity. Je vais me forcer pour ensuite faire ce Tyranny qui a l’air d’être un petit bijou.
Super article !! J’essaie de le gagner mais ensuite il va sans aucun doute finir dans mon panier.
mince !!!
j suis d accord avec toi superhexen :)
pour une fois…
Tu es toujours d’accord avec moi, c’est juste que tu ne me lis pas assez pour le savoir
bon article, perso j’ai adoré finir le jeu .. je compte le refaire en dans le dernier mode de difficulté ( damné de fer ou je sais plus ;D) tellement il est prenant au niveau scénario et les persos secondaires au top !