Les hack’n’slash, vous en avez probablement déjà entendu parler en termes plus ou moins élogieux selon que l’on vous ait mentionné Diablo, Path of Exile, ou encore The Incredible Adventures of Van Helsing. Ce-dernier est en fait une série, déclinée en trois opus avec pour personnage principal le célèbre chasseur de démons. Sans vous faire le test de ceux-ci, sachez qu’il s’agit de jeux mi-figue, mi-raisin, avec des bons aspects et d’autres moins intéressants. Pourquoi cette référence au RPG teinté d’action de Neocore? Tout simplement parce que le titre dont il est question dans cet article, j’ai nommé Victor Vran, à pour héros le personnage éponyme et celui-ci est de toute évidence rudement inspiré par celui que Hugh Jackman a un jour interprété au cinéma. Est-ce une mauvaise chose? Compte tenu de la superbe badass-attitude du bonhomme, certainement pas. Seulement, une forte personnalité charismatique ne fait pas tout et un jeu se doit de nous fournir d’autres éléments de qualité pour nous amuser, est-ce le cas ici?
Un univers bien mystérieux au scénario faiblard
Victor Vran est un chasseur de démons dont nous ignorons absolument tout. Il débarque dans une ville rongée par la corruption et surtout par une meute de démons assoiffés de chair fraiche. C’est pas cool, quand même. A la base, c’est son pote Adrian, chasseur également, qui lui a demandé de le rejoindre dans ce cloaque, mais visiblement, celui-ci est manquant à l’appel et il nous faut donc le retrouver. Je me garderai bien de vous en révéler davantage là-dessus, mais sachez que l’on trouve finalement un havre de paix dans lequel se reposer, et celui-ci est peuplé de survivants, chacun ayant sa personnalité bien sentie, un plus pour l’immersion même si, soyons honnête, la profondeur de leurs caractères et de leurs histoires ne va pas chercher bien loin. Cela nous permet de rencontrer la taulière, enfin la reine du royaume quoi, la reine Katarina. On ne met pas bien longtemps à découvrir que si les démons ont envahi ses terres, c’est avant tout de sa faute puisque la belle était rongée par une maladie incurable qui la voyait se faire tuer à petit feu. Qu’à cela ne tienne, notre bonne reine avait un conseiller très intelligent et très futé – comme toujours dans ces cas-là – qui s’est dit :”Ah mais au fait, je connais un point de passage entre un monde démoniaque et le nôtre, ça vous dirait qu’on passe un pacte avec les cocos? Ils ont l’air chaleureux.”. Evidemment, la reine ayant très peur de la grande faucheuse, s’est empressée d’aller signer le contrat de vente de son âme. Les démons lui ont dit qu’en gros, ils voulaient bien la soigner, mais qu’un jour, il faudrait les accompagner dans leur monde, ce qu’elle a refusé de faire, bien entendu. Et voilà où on en est avec ses conneries! Toute la Zagoravie est envahie et elle s’est dit qu’éventuellement, ça pourrait le faire d’appeler les chasseurs de démons du monde entier. Problème : ils sont tous morts, Victor Vran est le dernier. Vous vous en doutez, c’est vous qui allez devoir passer l’aspirateur et faire les carreaux (qui restent).
Tout ceci n’est que le début du jeu, vous en apprendrez évidemment bien plus suite à cela, mais comme je vous le disais, les spoilers ce n’est pas bien. L’histoire même de M. Vran est voilée et nous en apprenons au fur et à mesure sur lui. Si son récit personnel est assez intéressant, on ne sent pas franchement l’originalité réveiller la passion en nous en ce qui concerne le scénario global du jeu. Rien qu’avec ce que je vous ai donné, vous comprenez qu’on ne va pas chercher bien loin : le coup classique du personnage malade qui fait un pacte avec le diable pour survivre et dont les conséquences doivent être subies par tous en raison de son égoïsme et de son inconscience, ça n’a rien de nouveau. Vous constaterez que le reste de l’histoire n’est pas franchement ce qui démarque Victor Vran des autres action-RPG du marché. Et qu’on ne me dise pas que, de toute manière, dans ce style de jeu le côté scénaristique n’a que très peu d’importance : je n’ai jamais autant apprécié un hack’n’slash que Diablo, première et deuxième moutures, qui offraient un univers extrêmement riche et débordant d’imagination.
Des graphismes bien gaulés
Oui, Victor Vran est beau. Oui, visuellement, ce n’est pas mal du tout. Artistiquement parlant, on aurait aimé un environnement un poil plus sombre, mais je ne me plains pas, j’ai joué à Diablo III. Par contre, je n’en peux plus du politiquement correct qui a envahi le monde du jeu vidéo depuis de longues années maintenant. Prenez Diablo I, quand ce jeu vous disait que des démons avaient envahi le monde, attiré et massacré des villageois par paquets de douze dans les tréfonds de la cathédrale de Tristram, vous le VOYIEZ. “Bonjour mademoiselle, indiquez-moi où sont vos jambes, je tenterai de vous les recoller à la super glue après vous avoir détachée de cet anneau de métal auquel vous êtes suspendue”. Il y avait des boyaux partout, du sang sur les murs et des membres écartelés. Oui, j’aime ça, ça fait de moi un psychopathe? Même pas. Simplement, quand on vous dit que le monde est devenu une désolation, que des monstres courent les rues et déchiquettent à coup de dents acérées tout ce qu’ils trouvent, ce qui inclut ce qui a deux pattes et court en hurlant “HHHAAAAA MON DIEU!”, cela devrait pouvoir se voir dans le jeu! Seulement, au nom du politiquement correct, on n’affiche plus ces choses-là. C’est un problème dont beaucoup de jeux de ce type souffrent aujourd’hui et au final, on se retrouve avec un jeu très tiède au niveau de l’atmosphère. Quelque chose ne colle pas, on n’arrive pas à s’immerger pleinement dans le jeu, parce que ça ne fait pas cohérent. C’est con, mais c’est vrai. Victor Vran n’échappe pas à la règle et on dirait que les zagoraviens, dans leur grande bonté de ne pas vouloir nous infliger la vue de leurs entrailles, ont décidé de faire appel à David Copperfield pour se volatiliser PILE à l’instant où les démons ont commencé à entrer dans leur contrée. A croire qu’ils étaient prévenus. Donc oui, le jeu est beau mais l’ambiance pâtit malheureusement d’un manque de parti pris.
Au-delà de ça, les personnages et monstres sont modélisés efficacement sans être époustouflants et les animations s’enchaînent sans rigidité. Mention spéciale aux effets spéciaux qui sont réussis et sont particulièrement appréciables quand ça pète de partout. Car ça arrive relativement souvent, l’ami Victor ayant des pouvoirs démoniaques (je ne vous révèle rien, on le sait dès le début) qui peuvent littéralement embraser toute une partie de l’écran.
Un level design bien pensé
La Zagoravie, dans sa globalité, vous propose une map extrêmement bien fournie qui vous proposera des heures et des heures de jeu à vous déchaîner contre les hordes démoniaques. Chaque zone est accessible au moyen d’un portail de téléportation qui se manifeste sous la forme de la carte du royaume, accessible depuis la Croisée, votre petit havre de paix. A noter que vous pouvez retourner à la Croisée d’une simple pression de bouton dans le menu du jeu, cela réinitialisera la zone dans laquelle vous vous trouvez mais vous permettra de revenir à la sécurité, de faire quelques échanges avec des marchands et vous téléporter dans la zone de votre choix. Un style un peu déstructuré qui vire malheureusement un petit peu au décousu. On se téléporte de niveau en niveau sans vraiment savoir où on est dans le royaume et surtout sans voir sa cohérence et les ramifications des différents endroits. C’est un peu dommage pour l’immersion, là où d’autres jeux font l’effort de proposer des connexions logiques, quitte à proposer des niveaux de “tunnels” pour joindre une zone à une autre. Ce n’est pas bien grave et ça ne gâche pas le plaisir de jouer, loin de là.
Les niveaux en eux-mêmes sont plutôt bien fichus et bénéficient d’une réalisation au poil. En plus de cela, le jeu ajoute une dimension de verticalité introuvable sur les autres représentants du genre : on peut sauter. On devra même le faire pour trouver les trésors et bonus cachés et même pour pouvoir mener à bien certaines quêtes. Cela peut paraître anecdotique mais ça rajoute vraiment de la profondeur au gameplay, vous permettant par exemple de perdre un bataillon de squelettes morts-vivants dans un labyrinthe avant de sauter par-dessus une haie et échapper à une issue fatale.
Un gameplay dynamique allié à une bonne rejouabilité
Ce qu’il y a de bien avec Victor Vran, c’est qu’en plus de vous proposer de sauter (en tout bien, tout honneur), on vous permet de faire des roulades. C’est au début plutôt compliqué à prendre en main puisqu’on ne peut faire des roulades qu’en avant et en arrière, ce qui implique une certaine rigidité et une difficulté à bien calculer ses esquives. Après quelques heures de jeu, vous devriez avoir cette technique bien en main. Elle est quasiment indispensable pour venir à bout de certains monstres particulièrement menaçants.
Pour vous aider dans votre quête, vous disposerez également d’un arsenal allant de la faux au marteau en passant par l’épée pour le corps à corps, et du pistolet au fusil électrique pour l’attaque à distance. Chaque arme se décline en plusieurs degrés de rareté et, bien entendu, plus vous montez de niveau, plus vous ramassez des objets puissants. On apprécie d’avoir plusieurs types d’armes qui ont chacune leur personnalité. En effet, quand vous équipez un tel équipement, vous obtenez les compétences qui vont avec. C’est une des particularités de Victor Vran, vos compétences sont en partie déterminées par les armes dont vous vous équipez. Ainsi, le marteau vous permettra de balancer de gros dégâts de zone en le frappant puissamment par terre alors que votre fusil vous fera faire de puissants headshots éliminant certains ennemis sur le coup. Au passage : vous avez deux slots d’armes, libre à vous d’équiper deux armes corps à corps, une à distance, l’autre au corps à corps, etc… Vous pouvez ainsi alterner librement en fonction de vos envies et de vos besoins au cours de la partie.
Mais vous aurez remarqué que j’ai dit que vos compétences étaient déterminées par les armes en partie seulement. Comme mentionné précédemment, Victor Vran possède des pouvoirs démoniaques, et l’avantage de se frotter aux hordes de démons, c’est que vous pouvez leur piquer leurs pouvoirs. Tout ceci se présente sous formes de cartes qui représentent de tels atouts de puissance. Chaque pouvoir possède plusieurs niveaux, augmentant ainsi leurs dégâts et leurs effets. Vous pourrez ainsi faire pleuvoir des météorites enflammées du ciel ou enclencher une aura vampirique autour de vous. En plus de cela, là où les développeurs ont été assez malins, c’est que vous possédez deux emplacements pour des potions, mais les potions ne sont pas toujours des potions de soin, il peut s’agir de solutions alchimiques ou de décoctions impies. Je vous conseille ainsi tout particulièrement la bombe incendiaire, idéale pour une soirée entre amis réussie.
Et enfin, car non, ce n’est pas fini, le jeu utilise un système de Points de Destinée. Lorsque vous allez monter en niveau, vous allez débloquer de tels points, ceux-ci vous permettront d’attribuer des cartes à votre héros. Ces cartes ressemblent beaucoup à des cartes de tarot et les équiper vous octroit des passifs ou des caractéristiques supplémentaires. Vous pouvez ainsi obtenir +500 de Santé ou déclencher une explosion de glace sur vos coups critiques. Ces cartes ont également un niveau qui correspond au nombre de Points de Destinée qu’il faut utiliser pour les équiper, vous limitant ainsi dans votre course vers la toute-puissance.
Le mode normal vous offrira un défi respectable mais sans vous opposer trop de résistance. Malgré tout, vous aurez vraiment moins l’impression d’être un loup dans une bergerie comme ce que peut vous faire ressentir Diablo III par exemple, ce qui est un excellent point. Le mode difficile est en revanche très mal calibré et devrait s’appeler le mode cauchemar. La première zone du jeu est peuplée d’araignées et, en mode difficile, elles vous enlèvent très rapidement la couverture constituée de vos points de vie, ce qui fait que vous vous retrouvez vite à poil. Vous devez donc constamment bouger pour éviter leurs tirs à distance, mais si vous vous arrêtez de les frapper ou de leur tirer dessus (ce qui leur fait des chatouilles plus que des dégâts), elles regagnent de la vie à un taux complètement ahurissant. C’est bien simple, je n’ai jamais fini la première zone du jeu en difficile. Il faudra trouver un juste milieu entre le mode normal et le mode difficile afin de proposer un véritable niveau de difficulté méritant ce nom.
Côté rejouabilité, Victor Vran a beaucoup à vous proposer. Chaque zone a au moins 4 ou 5 défis à vous proposer, dont certains sont véritablement très difficiles à réaliser, même en mode normal. Chaque défi rempli rapporte une étoile et, un peu à l’image d’un Candy Crush Saga, vous pouvez contempler avec fierté vos étoiles peupler la carte de Zagoravie. En plus de cela, vous pouvez ajouter des Maléfices à votre partie, qui constituent des malus plus ou moins important, rendant votre périple bien plus ardu. Certains défis vous obligent à les utiliser, sans quoi vous n’êtes même pas éligible pour tenter le coup. Autant dire qu’avant de finir tout ça à 100%, quand on voit en plus la taille de la carte et le nombre de niveaux, caves, donjons… Vous n’êtes pas sorti de l’auberge! Ce qui est par contre très dommage, c’est que ces défis tendent à se répéter et n’offrent aucune véritable originalité. “Tuez 120 monstres en moins de 2 minutes”, “Terminez le niveau sans utiliser de potions ou de pouvoirs démoniaques” peupleront ainsi bien vite vos pérégrinations sans vous secouer par leur originalité, mais on salue néanmoins l’intention!
Il faut mentionner également la présence du multijoueur coopératif, vous permettant de jouer jusqu’avec 3 de vos amis (ou des inconnus, vous faites ce que vous voulez, je suis pas votre père) pour des parties assez fun qui vous feront passer quelques bonnes soirées.
Les démons, dégommez-les toouuuUUUss
Victor Vran vous offre une excellente expérience de ce que peut être un très bon hack’n’slash. Une durée de vie de folie avec une rejouabilité à éprouver pour les plus tenaces, sur fond d’un gameplay éculé et qui parvient pourtant à se montrer innovant. On regrette véritablement le manque de parti pris des développeurs quant à l’ambiance et à l’atmosphère du titre ainsi que le peu d’imagination investie dans le scénario, on rallume toutefois le jeu avec plaisir pour déchaîner coups de marteaux et pluies de feu sur les armées démoniaques. La petite voix nous accompagnant, très mystérieuse, est de plus très comique (on sent l’influence de Tropico. Et oui, Haemimont Games est également à l’origine de celui-là) et certaines tirades prêtent franchement à la rigolade, surtout quand on commence à repérer quelques petits hommages çà et là. En plus de ça, le jeu est beau, alors pourquoi se priver?
Pour la petite anecdote et les fans de métal, le jeu devait s’appeler initialement Victor Vran – Motörhead The Game, mais vu que plus le développement avançait, plus il était clair qu’il n’y avait aucune référence au groupe de heavy metal, il semblait logique de retirer la mention… C’est vrai qu’en même temps…
[Points Positifs]
- Des bô graphismeuh
- Une belle rejouabilité
- Un gameplay fidèle à ses origines mais néanmoins novateur
- Un héros ultra charismatique
- Une sensation de puissance sans que le jeu devienne (trop) une promenade de santé (certains feraient bien d’en prendre de la graine)
- La coopération jusqu’à 4 joueurs
- La voix dans la tête de Vran, hilarante par moments
- Les compétences déterminées de façon multiple
- Pour tout ce contenu : 7€ chez notre partenaire GoCleCd.fr
[Points Négatifs]
- Un scénario pauvre
- Manque de variété dans les défis
- Comme tous les hack’n’slashs, peut être lassant à la longue
- Quand on fait un jeu qui a un thème sanglant, il faut l’assumer. Une atmosphère trop gentille.
Configuration Minimale
- Système d’exploitation : Windows Vista SP2, Windows 7, Windows 8
- Processeur : CPU Double cœur 2 GHz
- Mémoire : 4 GB de RAM
- Carte graphique : Geforce 8800 ou mieux, AMD Radeon HD 4000 ou mieux, Intel HD 4000 ou mieux (minimum 512 MB de VRAM)
- DirectX 9.0c
- 4 GB d’espace dique disponible
Configuration Recommandée
- Système d’exploitation : Windows 7 (64 bits), Windows 8 (64 bits)
- Processeur : CPU Quatre Cœurs 2,5 GHz
- Mémoire : 8 GB de RAM
- Carte graphique : GeForce 560 ou mieux, AMD Radeon HD 5800 ou mieux
- DirectX 11
- Connexion Internet (pour le coopératif)
- 4 GB d’espace disque disponible
thanks pour le test!
merci du test :D