Test Warhammer 40K: Dawn of War III – Du sang et de la tôle froissée
Celui que beaucoup attendaient comme le messie du jeu de stratégie a enfin atterri sur notre planète, tout plein de peaux vertes, de flingues du futur et d’armures usées par quantité de combats. Huit ans après Dawn of War II, le bien nommé Dawn of War III réussit-il a recréer l’engouement du passé ? A-t-il les armes, comme l’avancent certains, pour enterrer StarCraft II d’un coup de botte de Space Marine bien senti – mais non StarCraft II n’est pas encore enterré. Je vois un index qui dépasse encore. Bon, une phalange. Un bout d’ongle.
Test Warhammer 40K: Dawn of War III – Le futur est quand même rempli de tarés
Autant vous le dire immédiatement, je ne suis pas un familier de l’univers Warhammer 40K. J’entends par là le jeu de figurines – ce n’est pas l’envie qui m’en a manqué, c’est mon portefeuille qui m’a crié : “Pitié, non !” – car j’ai en revanche écumé Dawn of War I & II. Malgré cette distance avec le “cœur” de la licence, j’ai toujours apprécié cet univers SF résolument sombre et Dawn of War III ne déroge pas à la règle en nous permettant de retrouver les Orks, les Space Marines de l’Imperium et les Eldars aux prises dans un conflit qui ne connaît pas de méchants ni de gentils, plutôt une bande de joyeux lurons qui ont avant tout envie d’un peu de démembrement – il faut parfois si peu pour contenter un être. Je préfère également le signaler d’emblée : je suis un fidèle serviteur de l’Empereur, si vous êtes adepte des Orks ou des Eldars, craignez mon courroux… Le design particulier à Warhammer 40K est très bien préservé et l’aspect torturé des serviteurs de l’Empire est malsain juste comme il faut. On retrouve les unités qui font le succès de la licence ; même si quelques unes manquent à l’appel, on a dans l’ensemble une belle photo de famille. En revanche, c’est du côté des peuples que le jeu pèche quelque peu : on aurait apprécié voir les Space Marines du Chaos ou les Nécrons, pour ne citer qu’eux. M’enfin, à tous les coups, SEGA nous a prévu un joli programme de DLC à prix d’or pour compléter le jeu.
Je ne vais pas bouder mon plaisir : en l’état actuel, Dawn of War III m’a beaucoup séduit.
Malgré tout, je ne vais pas bouder mon plaisir : en l’état actuel, Dawn of War III m’a beaucoup séduit et trois peuples pour commencer l’aventure constituent déjà une bonne base, tout en sachant qu’il faut que le tout soit agréable à jouer, équilibré et varié. Espérons simplement que l’éditeur nous réserve des bonnes surprises. Des ajouts à prix raisonnables voire gratuits (c’est déjà le cas pour Total War: Warhammer). Pour chacun des peuples, il y a bien sûr des forces et des faiblesses et donc des approches à considérer, mais dans l’ensemble, il est intéressant de tous les jouer. Évidemment, ma préférence va aux Space Marines mais les Orks sont aussi passionnants, notamment via le mécanisme de ferraille, qui consiste pour leurs unités à ramasser des bouts de tôle sur le champ de bataille ou dans les débris de bâtiments détruits afin de se renforcer voire même de construire directement des troupes. Très pratique si correctement maîtrisé.
Test Warhammer 40K: Dawn of War III – Un accent sur le multijoueur
Ce qui ressort de ce nouveau titre Warhammer 40K est une emphase sur le multijoueur. Le solo n’est pas en reste côté contenu : plus d’une quinzaine de missions, pour la plupart assez longues, qui vous permettront de vous familiariser avec différentes tactiques mais aussi avec les peuples et leurs différentes unités. Malgré tout, je ne perçois pas l’intérêt du scénario, très peu original et à peu près aussi palpitant qu’un épisode de Plus belle la vie. Au cours de ma partie, je n’ai pas vraiment désiré en savoir plus sur l’histoire qu’on me narrait, et c’est un peu dommage dans le sens où il s’agit, pour ma part, du fil rouge qui me donne envie d’avancer. Dans le cas présent, j’ai très vite eu envie de passer au multijoueur, car après tout, si le scénario n’est pas au rendez-vous, pourquoi devrais-je me contenter d’une IA alors que je peux affronter des joueurs avec un cerveau – enfin la plupart du temps en tout cas /sel. Pour autant, j’estime que le contenu est au rendez-vous et l’humour des Orks vaut quand même le détour.
Un regret pour ma part, mais pour le coup chacun verra midi à sa porte : le jeu change de peuple à chaque nouvelle mission. Space Marine – Ork – Eldar et ainsi de suite. Il est vrai que j’ai sans doute été conditionné par la série Warcraft à ce sujet, mais je trouve qu’il est à la fois plus cohérent et plus consistant de proposer une campagne entière par peuple, à faire dans leur intégralité avant de passer à la suivante. Cela eut pu être intéressant dans le cas où l’histoire se serait avérée plus prenante : différents points de vue alternés successivement, à l’échelle de peuples, peuvent constituer une méthode de narration prenante. Ce n’est pas le cas ici.
Jouer avec les forces de l’Impérium contre les Orks en multijoueur m’a trop souvent donné l’impression d’uriner contre le vent. Je n’ai personnellement rien contre, mes dents si.
Le multijoueur représente donc le véritable cœur de Dawn of War III, et vous aurez pour le coup du mal à décrocher. Le titre souffre encore de quelques déséquilibres à l’heure actuelle : les Orks sont trop puissants en début de partie, ce qui leur permet littéralement de pulluler et de créer des forces d’invasion imposantes et importantes ; certes, elles peuvent être contrées par les Space Marines et les Eldars, mais surtout avec des unités avancées qui vous demanderont donc un certain temps avant de les acquérir. Jouer avec les forces de l’Impérium contre les Orks en multijoueur m’a trop souvent donné l’impression d’uriner contre le vent. Je n’ai personnellement rien contre, mes dents si. En revanche, en choisissant les Orks, je me sens un peu comme Christophe Maé : je fais toujours la même chose mais je tape très souvent – sinon toujours – dans le mille. Nul doute que les développeurs devraient se pencher sur le problème – qui n’est en soi pas bien grave, il réclamera juste un peu plus d’expertise d’un joueur Eldar ou Space Marine.
Test Warhammer 40K: Dawn of War III – Un STR rafraîchissant
Dawn of War III est un titre qui montre l’intelligence de ses développeurs. En effet, il est incontestable que ceux-ci ont compris la popularité écrasante des MOBA et ils ont donc choisi de s’en inspirer pour donner un coup de jeune au genre STR. Mais alors attention, je vous parle pas d’un amalgame bien peu élégant de deux genres histoire d’appliquer une recette bête et méchante sans tenir compte d’un élément déterminant : “est-ce que c’est amusant ?” Non, je vous parle d’une intégration intelligente d’éléments du MOBA afin d’enrichir considérablement le gameplay de Dawn of War III. On connaissait déjà le système de progression de niveau des héros et leurs compétences – je pense notamment à Warcraft III (ah, le Roi Liche et son Voile mortel !) – mais ce Warhammer 40K introduit également des pouvoirs pour les unités, ce qui vous permettra de vous adapter à différents cas de figure et mettre en déroute bon nombre d’armées ennemis en menant votre barque avec justesse.
De même, vos troupes pourront bénéficier du camouflage de bouches d’aération qui fonctionnent de la même manière que les buissons de League of Legends : quand vous êtes dedans, vous êtes caché. Idéal pour tendre des embuscades ou planquer des unités de reconnaissance. Tous ces petits ajouts font souffler un vent de fraîcheur sur le gameplay et sollicitent vos réflexes au cœur de la bataille, d’autant qu’il ne faut pas oublier vos précieux héros, qui par ailleurs proposent des bonus passifs que vous pourrez choisir en amont de votre partie pour booster certaines forces de votre légion.
Une intégration intelligente d’éléments du MOBA afin d’enrichir considérablement le gameplay de Dawn of War III.
Le résultat de tout cela est un jeu dynamique aux affrontements ultra nerveux à rendre jaloux la Russie et les USA. Ça pète de partout et la stratégie est largement à l’honneur. De manière assez classique, vous aurez des gisements de ressources à exploiter, que vous pourrez améliorer afin de récolter davantage de revenus, qui vous permettront de produire unités et bâtiments, vous connaissez la chanson. Un petit regret pour ma part – enfin, si l’on peut appeler ça comme ça – les ouvriers n’ont bien souvent plus grand-chose à faire passée la phase de développement initial de votre base. En effet, les points de ressources sont pourvus d’extracteurs et n’ont donc pas besoin d’être exploités par une unité. Du coup, on se retrouve avec ce serviteur qui traîne, un peu comme un couillon, il faut le dire, dans notre base. Je suis peut-être trop attaché aux files indiennes de travailleurs faisant des allées et venues entre QG et mine, cela dit. En revanche, une déception un peu plus importante : impossible de construire des tours à l’endroit de votre choix, excepté si vous êtes un Ork. Vous devrez vous contentez de bâtir de petites tourelles pas bien efficaces sur les gisements de ressources.
Test Warhammer 40K: Dawn of War III – Le plus beau STR à l’heure actuelle
Beaucoup d’entre vous ont probablement déjà bien bavé sur les visuels d’unités très détaillés circulant sur le net. Je vous confirme que Dawn of War III offre une superbe qualité graphique et que vous aurez toute l’occasion d’en prendre plein les mirettes. Le niveau de détail des fameuses unités est à tomber, en particulier en ce qui concerne les héros, véritablement ciselés. Un ravissement pour les yeux. Les effets ne sont pas en reste, mais ce qui marque demeure indubitablement ces fameux détails, qui sont légion. On peut toutefois regretter une absence quasi totale de cinématiques : au cours de votre progression, les missions seront entrecoupées d’images statiques pourvues de quelques animations, à l’image d’une carte rare de Hearthstone, sur fond de dialogues. J’ai regretté de ne pas avoir davantage de cinématiques comme pour l’ouverture du jeu.
► Points forts
- Visuellement irréprochable, le plus beau STR à l’heure actuelle
- Des mécaniques empruntées intelligemment au MOBA
- Un multijoueur qui réserve de longues heures de jeu
- Univers Warhammer 40K bien rendu
- Affrontements nerveux et dynamiques
- Chaque peuple a des spécificités très intéressantes à découvrir et maîtriser
►Points faibles
- Les Orks ont un départ trop puissant (multi)
- Scénario pour ainsi dire inutile
- On aurait aimé voir plus de peuples, sûrement à prévoir en DLC
- Une bande son en retrait
WAAAAAGH !
War Legend a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Warhammer 40K: Dawn of War III paraîtra le 27 avril sur Windows en exclusivité.
Warhammer 40K: Dawn War III est disponible en précommande chez GoCleCd.
Merci pour ton test dommage pour le scénario
merci pour le test