6 ans après Wasteland 2, inXile signe le retour de l’apocalypse, mais s’éloigne de l’Arizona pour nous emmener dans les montagnes enneigées du Colorado. Un vent de fraîcheur fort apprécié pour une montée en puissance.
Le jeu où j’ai adopté un perroquet vulgaire du nom de Polly
Les rangers d’Arizona ont besoin d’aide, aussi ont-ils conclu un pacte avec le “Patriarche”, grand patron auto-proclamé du Colorado. En l’échange de renforts armés fournis par les rangers, il fournira des vivres et assurera la survie des forces militaires d’Arizona.
Sauf que nos héros font bien vite face à un feu nourri une fois arrivé dans l’état voisin de leur patrie. Décimés, il ne reste que quelques-uns d’entre eux, qui parviennent malgré tout à atteindre le lieu de rendez-vous avec le patriarche. Ils y établissent une base d’opérations, et les affaires peuvent reprendre.
Mais si cette attaque a eu lieu, c’est parce que le patriarche n’a pas autant la main-mise sur le Colorado qu’il le prétend. Plusieurs factions veulent le pouvoir, dont certaines se sont acoquinées avec les enfants rebelles du big boss. Wasteland 3 vous propose donc de louvoyer au milieu de tout ce joyeux bordel et de faire des choix quant à vos allégeances.
La série reste fidèle à elle-même, avec un humour bien trempé qui ne mâche pas ses mots. L’écriture se montre vraiment bonne, malgré une traduction pétrie d’imprécisions.
Le scénario se montre intéressant et l’importance des choix est manifeste : on a un véritable impact sur le monde et le choix de nos alliés aura des conséquences très concrètes, comme le fait qu’un lieu important soit contrôlé par telle ou telle faction.
À un niveau plus micro, cela se ressentira dans les dialogues. Les personnages que nous rencontrons sont plus ou moins hostiles en fonction de nos décisions passées et de notre réputation.
C’est quoi ton histoire, pied tendre ?
Wasteland 3 propose de commencer l’aventure avec des personnages prédéfinis ou bien d’en créer soi-même. Petite déception de ce côté puisque les personnages prédéfinis n’ont en réalité aucun intérêt particulier si ce n’est celui d’être prêt à l’emploi.
Étant donné que chacun a une histoire, il aurait été sympathique de voir celle-ci développée au fil de l’aventure, à l’image de ce que propose un Divinity: Original Sin 2.
Les personnages prédéfinis n’ont en réalité aucun intérêt particulier si ce n’est celui d’être prêt à l’emploi.
Une fois le couple de départ choisi, 4 autres rangers rejoindront bien vite les rangs, puis 2 personnages uniques qui, pour le coup, ont parfois des réactions scriptées en fonction de leurs relations avec les pélos que vous rencontrerez. C’est déjà une bonne base. Au fil de l’aventure, vous trouverez d’autres personnages de ce genre, jusqu’à pouvoir en intégrer un bon paquet à votre petite expédition.
La progression dans Wasteland 3 est plutôt fluide – si l’on met de côté les écrans de chargement, bien trop longs et nombreux pour un jeu qui réclame de beaucoup changer de lieux. La difficulté est bien équilibrée et les niveaux sont plaisants à explorer.
Ces derniers sont généralement plutôt restreints si l’on met de côté les grandes villes, mais bien construits et plutôt bien remplis. On est loin du niveau de Divinity: Original Sin 2 (oui, je le cite beaucoup, il faut dire que c’est la référence), qui offre beaucoup d’énigmes et de rencontres, mais inXile peut déjà être très fier de ce qu’il a accompli avec Wasteland 3.
Et le gros ajout plébiscité par les développeurs, c’est l’utilisation d’un véhicule. Celle-ci est plutôt bien pensée : vous pourrez ainsi voyager dans le Colorado. Des événements aléatoires surviendront – qu’il s’agisse de marchands, ressources ou combats – et lorsque vous vous arrêterez pour coller des baffes, votre véhicule pourra vous suivre pour apporter une grosse puissance de frappe.
T’as une barre à mine en travers de la tronche
Le combat en lui-même est vraiment agréable en dépit de quelques bugs. On retrouve les codes habituels du tactical RPG avec les éléments de couverture et les tirs de vigilance, mais il est aussi possible de se créer un avantage voir carrément d’éviter une rencontre avec les options de dialogue qui peuvent précéder les affrontements. Et j’ajoute que les cheminements de dialogue ne sont pas forcément prévisibles, ce qui est un point très positif !
On retrouve beaucoup d’armes de plusieurs sortes : explosifs, mitrailleuses, fusils d’assaut, armes énergétiques, etc. Tout est bien équilibré, avec des armes énergétiques plus faiblardes, mais passant outre les armures et décimant les robots ; et des armes plus traditionnelles, redoutables pour les armures plus modestes voire inexistantes.
Les armures sont d’ailleurs très intéressantes, tant du point de vue du design que de celui des bonus qu’elles peuvent apporter. On a vraiment l’envie de voir évoluer ses personnages, et on trouve beaucoup d’éléments qui pourront se révéler puissants sur certains profils.
Les armures sont d’ailleurs très intéressantes, tant du point de vue du design que de celui des bonus qu’elles peuvent apporter.
Petit bonus : il est possible de jouer la furtivité de manière assez similaire à ce que propose Mutant: Year Zero… mais en moins bien.
Dans ce dernier, il est possible de faire accroupir ses personnages pour qu’ils puissent se déplacer discrètement, puis de valider leur placement pour qu’ils demeurent icognitos jusqu’à ce qu’ils ouvrent le feu. Certes, c’est peu réaliste, car lorsqu’un ennemi passe à deux pas, notre héros est censé être complètement grillé ; mais cela relève la sauce stratégique.
Dans Wasteland 3, il n’est pas question de s’accroupir… à moins de rester immobile. En définitive, ça n’a pas beaucoup d’importance, car la discrétion est déterminée par une caractéristique. Soit. Par contre, aucune possibilité de valider une mise en place : dès qu’on entre dans la sphère de vision d’un ennemi, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il nous repère. Cela limite considérablement les possibilités et c’est un peu dommage.
Là où le titre d’inXile compense, c’est en proposant des niveaux étudiés pour la discrétion, ou plus exactement des parties de niveau. Je pense en particulier à cette salle où l’un de mes rangers pouvait se rendre à l’autre bout de la pièce pour désactiver des tourelles de défense… à condition que sa caractéristique soit suffisamment élevée pour avoir le temps de traverser quelques sphères d’influences, le reste se faisant au slalom entre lesdites sphères.
S’élever dans les rangs des rangers
Et puisqu’on parle de caractéristiques, celles de Wasteland 3 sont plutôt efficaces, même si elles peuvent sembler un peu compliquées de prime abord. On retrouve ainsi des attributs, des compétences et des avantages. Cela permet d’avoir une évolution plutôt équilibrée et en même temps spécialisée, puisqu’on nous fait comprendre très vite que sans spécialisation, ça va vite se révéler compliqué.
Cela transparaît aussi dans le fait que TOUTES les caractéristiques sont importantes. De la maîtrise d’un type d’arme à celle de la mécanique ou de se montrer plutôt doué quand il s’agit d’être “Lèche-cul”. Tout cela offre une myriade de possibilités dont on ne veut surtout pas se priver… mais il y aura forcément des cas où il faudra le faire, c’est ce qui montre que tout ceci est plutôt bien organisé, même à haut niveau.
TOUTES les caractéristiques sont importantes.
On se retrouve au final avec de nombreuses possibilités stratégiques en combat. Beaucoup de capacités entreront en ligne de compte et permettront de lancer des attaques dévastatrices… d’un côté comme de l’autre. Les ennemis peuvent se montrer redoutables. Ça reste une IA, mais inXile semble l’avoir bien compris et compense avec une bonne puissance de frappe (notez que j’ai testé le titre en mode difficile, comme pour tous mes tests).
Fort heureusement, vous aurez des alliés pour vous assister, qu’ils soient temporaires ou plus permanents comme des animaux que vous aurez apprivoisés. De mon côté, j’ai une véritable basse-cour qui me suit partout, et c’est assez comique à regarder. Cela dit, les attaques ennemies ont des cibles sur lesquelles se concentrer. C’est triste, mais c’est comme ça.
Les graphismes se montrent eux aussi satisfaisants, doublés d’une chouette direction artistique, fidèle à la vision originale de la licence – même si cette fois-ci on passe du désert de sable à la neige.
Les textures sont plutôt lisses et les effets suffisamment détaillés, comme les animations. Cela reste un RPG tactique, évidemment, et c’est donc principalement la direction artistique qui fait le taf.
Tout cela est soutenu par une magnifique bande-son, l’une des rares que je vais m’empresser d’ajouter à mes favoris Spotify lorsqu’elle sera sortie.
La chaleur de la radioactivité dans un monde glacial
Wasteland 3 est une excellente suite au titre de 2014. Le studio inXile montre une fois de plus qu’il en a dans le ventre avec un superbe RPG tactique qui tutoie les qualités de Divinity: Original Sin. Le titre bénéficie d’une excellente écriture et les combats sont tout simplement géniaux. Il n’y a plus qu’à espérer un Wasteland 4 qui continue de repousser les limites.
Ce qu’on a aimé :
- Très bonne écriture
- L’humour emblématique de la licence n’a pas pris une ride
- Une expérience bien équilibrée
- Beaucoup de contenu
- Excellente direction artistique
- Superbe bande originale
- Système de compétences très efficace et bien pensé
- Très chouettes possibilités stratégiques en combat
- Level design bien exécuté
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Sans déconner ces chargements… et j’ai un SSD M.2
- Pas d’intérêt à la backstory des premiers personnages
- Quelques bugs
- La traduction manque de fluidité
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous aimez courir nu dans les nuages radioactifs OU vous aimez courir habillé dans les nuages radioactifs
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
L’humour, ça n’a jamais été votre truc
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- CPU : Intel Core i7-9700K @5GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD
Wasteland 3 sort le 28 août 2020 sur PC, XB1 et PS4.
Merci pour ce test ! J’hésitais mais si toi tu nous confirmes que c’est une pépite…