XCOM y va de son spin-off avec Chimera Squad, qui entend rafraîchir l’approche de la licence. Une initiative louable, mais qui ne se fait pas sans quelques écueils.
Touche pas à mon alien
La guerre est finie, les humains n’ont pas perdu leur planète dans la bataille et une nouvelle société a émergé, mêlant Terriens et aliens. Dans ce contexte, une escouade composée d’humains et d’ex-envahisseurs est montée afin de préserver l’ordre et de neutraliser les menaces à ce nouvel équilibre fragile : la Chimera Squad.
La guerre est finie.
Le contexte est assez sympathique et change de ce que nous avons connu jusqu’ici. La création d’une société nouvelle dans laquelle les aliens se sont insérés représente un angle assez intéressant qu’on n’a mine de rien pas si souvent l’occasion de voir.
De plus, on est un peu dans “Chimera Squad: Origins” puisque le jeu démarre au moment de la première mission de cette escouade qu’on peut sans problème qualifier d’expérimentale. Un attentat vise la maire alien de la ville qui servira de théâtre aux opérations. S’en suit une enquête que vous mènerez pour déterminer qui est derrière tout cela.
Sois beau et tais-toi
Contrairement à ce qu’on a notamment pu voir dans XCOM 2, les personnages sont ici prédéfinis et entièrement doublés. Vous apprendrez donc à faire connaissance avec votre équipe à travers leurs interactions au QG ou réactions sur le champ de bataille. On est sur un registre très, très léger, tendance humour potache voire Marvel avec des plus gros sabots (oui, c’est une nouvelle catégorie). Disons que ça ne vole pas très haut, mais qu’on n’en est pas non plus à lever les yeux au ciel. Cela dit les personnages ne sont de fait pas très attachants ni intéressants.
Au départ constituée de 4 membres, l’escouade évoluera rapidement pour intégrer de nouveaux combattants. Lorsqu’un nouveau recrutement sera possible, vous aurez le choix entre 3 profils présentant chacun un éventail de compétences différentes. Au final, les choix reviennent, il s’agit plus d’un ordre de recrutement plutôt qu’un choix à proprement parler. Dans tous les cas, vous devrez prendre des décisions pour compléter vos effectifs en fonction de votre style de jeu et de vos besoins.
Comme à l’accoutumée il sera possible de faire évoluer ses personnages selon de petits arbres de compétences afin de les rendre plus puissants. Entre chaque mission vous aurez l’opportunité de recomposer votre équipe de terrain puisque seuls 4 combattants sont autorisés sur le terrain, les autres devant être affecté à des tâches tels que l’aide à la recherche ou des opérations secrètes visant à vous octroyer divers bonus tels des crédits ou une réduction de l’agitation.
Comme à l’accoutumée il sera possible de faire évoluer ses personnages.
Car de la même manière que dans XCOM 2, une barre de progression se remplira au fil du temps. Elle représente l’anarchie en ville, que vous pourrez calmer grâce à vos missions de terrain, mais plus souvent via des opérations secrètes ou bien des équipes mises en poste dans les différents quartiers de la ville. Celles-ci doivent être recrutées et vous octroieront des ressources chaque semaine en fonction de ce que vous aurez choisi : renseignements, argent ou elerium. Plus vos équipes seront évoluées/nombreuses, plus vous récolterez des ressources et disposerez de “pouvoirs” pour contrôler l’agitation voir la réduire. Si un quartier est au maximum d’agitation, chaque jour passé augmente l’anarchie en ville d’1 point et si celle-ci crève le plafond, c’est la défaite.
Il y a de la place pour trop de monde
C’est à peu près le seul élément de gestion qui reste à XCOM: Chimera Squad en dehors des recherches technologiques donnant accès à des armes et équipements améliorés. Même si la gestion de base de XCOM 2 pouvait devenir répétitive, elle avait le mérite de diversifier le gameplay, de base répétitif sur les missions tactiques. C’est ici un manque à mon sens, et cela s’en ressent assez rapidement.
Par ailleurs, on se retrouve rapidement avec des membres d’escouade qui n’ont tout simplement rien à faire et on nous le rappelle à chaque tour. John a l’air de s’emmerder tout seul dans la caserne. Certes, mais tous les boulots sont pris, alors si John pouvait éviter de se la ramener… D’autant que les membres de l’équipe de terrain vont relativement peut tourner, étant donné que XCOM: Chimera Squad revigore vos personnages entre chaque mission. Il sera plus rare pour un combattant d’être blessé “durablement” et, à ce moment-là, quelques jours en entraînement suffiront à le remettre sur pied. John est donc condamné à regarder les mouches voler.
Du pareil au presque même
Les missions tactiques de XCOM: Chimera Squad changent dans leur approche initiale. Découpées la plupart du temps en plusieurs affrontements, elles vous permettent de choisir des points d’entrée pour chacun des membres de votre escouade. Un point d’entrée peut proposer des bonus ou malus et conditionner son accès derrière un équipement d’infiltration, par exemple une carte d’accès/un robot GREMLIN ou un explosif.
Vos agents eux-mêmes disposeront de compétences à activer une fois au cours d’une mission lors du déclenchement d’un affrontement. Cherub peut par exemple provoquer un ennemi afin qu’il lui tire dessus. Son bouclier absorbera le choc et gagnera une charge, renforçant ses dégâts.
Cela donne des situations assez intéressantes malgré le fait que vous n’avez aucune visibilité sur le nombre d’ennemis ou leurs positions avant de faire votre entrée. Ainsi faire entrer Terminal par une entrée proposant un bonus de visée et Cherub par une autre qui va l’immobiliser peut être un choix tout à fait censé, Cherub pouvant compter sur son bouclier.
Très rapidement la répétitivité prend le pas.
Alors comme ça, ça a l’air sympa… et ça l’est ! Le truc c’est que très rapidement la répétitivité prend le pas, surtout sans aspect gestion pour diversifier tout ça. De surcroît, le reste d’une confrontation se déroule exactement comme ce qu’on a toujours connu. La petite différence vient du fait qu’il est possible d’assommer ses adversaires plutôt que de les tuer afin de les capturer et de récupérer des renseignements. La ressource, rien de fracassant qui vous permettra de faire une découverte majeure dans votre enquête.
Ne vous méprenez pas, XCOM: Chimera Squad est très sympa et j’ai vraiment apprécié y jouer, mais l’originalité n’est en fin de compte qu’assez anecdotique. Gears Tactics, de son côté, propose une approche plus rafraîchissante… et sans aspect gestion.
Par contre, on est sur un titre à 20€ (10€ à son lancement), et pour ce prix vous avez un très bon jeu tactique que vous pouvez acheter les yeux fermés si le genre vous parle, bien sûr.
C’est XCOM quoi
XCOM: Chimera Squad est un bon spin-off qui reste dans la lignée de ce à quoi la licence nous a habitué en apportant sa petite touche d’originalité.
Ce qu’on a aimé :
- Personnages prédéfinis et entièrement doublés.
- Une mise en scène qui tend gentiment vers le comics.
- Les phases d’infiltration.
- L’évolution des personnages.
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Bon ça reste quand même vachement sur ses acquis.
- La répétitivité ne tarde pas à pointer le bout de son nez familier.
- Les dialogues peuvent saouler.
- La gestion a virtuellement disparu.
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous cherchez un XCOM qui change un poil ; vous n’avez pas assez de pognon pour acheter Gears Tactics.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous avez déjà fait le tour de XCOM 2 en long en large et en travers et ça vous dirait bien de changer d’air ; vous avez un problème avec l’intégration des aliens au nouvel ordre mondial #GrandReptilien.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- CPU : Intel Core i7-9700K @5GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD
XCOM: Chimera Squad est disponible sur PC (Steam).