Recharge un dragon
On sait bien que les microtransactions sont inévitables dans un jeu free-to-play, mais il faut reconnaître que l’industrie s’est quand même bien calmé. La plupart du temps, les achats en jeux ne relèvent que du cosmétique. Parfois, les joueurs peuvent ressentir l’envie de casser la tirelire, mais Riot Games pousse le crime vachement loin, cette fois.
À partir de demain, le pack de skins d’armes Feu Ancien sera disponible dans la boutique de Valorant, et il faut avouer que les artistes se sont éclaté, cette fois. À l’instar de League of Legends, les skins sont classés par rareté et Feu Ancien fait partie des packs les plus pretigieux (Ultra)… avec le prix qui va avec. Si vous voulez être parmi les premiers à appuyer sur le zgueg la gâchette d’un véritable dragon qui crache des balles, il faudra débourser 9900 VP, soit presque 100€.
Le pack regroupe des skins pour 4 armes : la Vandal, la Guardian, le Frenzy et l’Operator. Ces armes reviendront individuellement dans la boutique au bout d’une semaine, mais si vous voulez le couteau enflammé qui va avec, il faudra impérativement claquer son PEL dès demain.
Le bon et le mauvais goût
On peut revenir sur l’aspect des skins deux minutes ? Non, parce que, soyons honnête : c’est plutôt joli, très bien animé, mais ne serait-ce pas un peu too much par rapport au reste de Valorant ? Je sais que la direction artistique n’a pas encore trouvé son mojo et pas toujours cohérente, mais apporter encore plus de dissonance artistique dans un FPS qui se veut précis et sérieux, c’est à la limite du dommageable. Certes, les microtransactions de donnent pas d’avantages en jeu, mais ils ont quand même un impact non-négligable.
Prenez la Prime Collection, par exemple, avec les tirs lasers, le loup et tout le bordel. Changer les animations de recharge et la géométrie d’une arme risque de complètement chambouler les réflexes et les habitudes nécessaire à ce genre de jeu, et ramasser en urgence une Vandal qui se recharge par l’arrière en faisant pew pew peut déstabiliser un brin. Et je n’ai pas envie de devoir apprendre le comportement des skins en plus de celles des armes. C’était déjà parfois pénible dans LoL, ici, non merci.
Malgré un Battle Pass pour chaque saison de deux mois, Riot Games compte bien sur ces skins pour rentabiliser son jeu. D’ailleurs, malgré les 100€ dépensés, le pack n’est pas complet, puisqu’il faut dépenser des Radianites gagnés via le Battle Pass ou de l’argent réel (encore) pour déverrouiller les animations et les différents effets. Et encore, c’est sans aborder toujours et encore le problème du système de monnaie virtuelle qui empêche délibérément d’avoir un compte rond et qui laisse toujours un pécule souvent inutile dans le porte-feuille.
Ce n’est pas parce que des couteaux se vendent à prix d’or sur CS:GO qu’il faille espérer faire la même chose à Valorant. Ça plaît sûrement à quelques joueurs chevronnés et les baleines (vrai terme marketing), mais faut savoir dire stop. On voudrait juste jouer, pas se retrouver à une réunion des Fashion Victims Anonymes.