Mais moins de 2% des jeux contiendraient des thèmes LGBTQ
Selon une étude du GLAAD rediffusée par gamedeveloper.com, moins de 2% des jeux aborderaient des histoires ou des thèmes LGBT. Un chiffre bien maigrichon, en particulier au regard de la proportion grandissante de joueurs désormais identifiés à cette communauté.
Malgré toutes les simagrées alarmistes de certains fachistes, il semblerait que le grand déferlement wokiste n’ait pas encore vraiment eu lieu sur le monde du jeu vidéo. Voilà la conclusion à laquelle on peut arriver à lecture de l’étude du GLAAD qui a tout de même été menée sur un échantillon de 1452 personnes. Si comme nous vous l’ignoriez, sachez que le GLAAD est une association américaine dédiée à la surveillance et la dénonciation des attaques contre les personnes LGBT. Son spectre est visiblement plutôt large et s’attaque également aux sujets des inégalités.
L’étude qui porte sur un fond forcément assez vaste pointe notamment du doigt des joueurs LGBTQ en forte hausse : en 2023, ils représenteraient ainsi 17% des joueurs actifs, soit près d’1 joueur sur 5. Pour vous donner, une idée, lors du précédent sondage de 2020, cela ne dépassait pas les 10%. Parmi les chiffres assez inoffensifs, on pourra aussi noter que par rapport à leurs homologues cisgenres et hétéros, les joueurs LGBTQ ont tendance à préférer les jeux solo (52% contre 43%) et coopératifs (32% contre 26%).
Là où le bat blesse, c’est que si 68% des personnes LGBTQ et 21% des joueurs non-LGBTQ (soit 1 joueur sur 5 au total) ne seraient pas opposés à voir plus d’histoires LGBTQ dans le média, ce n’est pas non plus pour rien : les jeux abordant ces thématiques représenteraient ainsi moins de 2% des bibliothèques de la PlayStation, de la Xbox ou de la Switch. Sur Steam, on approche des 2.5%, mais seulement si l’on inclue les jeux réservés à un public adulte, dans le cas contraire, on rechute à 1.7%. Des miettes.
Dès lors comment expliquer la frilosité des éditeurs ? Et bien si le communiqué du GLAAD reste globalement assez positif, il faut tout de même noter que plus de 30% des joueurs non-LGBTQ verrait la présence d’un personnage LGBTQ jouable dans son jeu comme un frein à l’achat. Des minorités dans mon jeu ? Inacceptable. Alors d’accord, il n’en demeure pas moins que dans sa globalité, le marché serait positif ou a minima indifférent à ce genre d’inclusion, mais ça fait tout de même 1 joueur hétéro sur 3 qui serait homophobe, ce qui est assez affolant. A ce sujet, il semblerait que les joueurs blancs soient plus réfractaires de 15% à 23% que ceux de couleur à l’idée d’accepter des personnages issus de minorité sexuelles et de genres.
C’est d’ailleurs sans doute ce qui justifie, au moins partiellement, que 38% des LGBTQ sondés n’ont pas le sentiment d’appartenir à la communauté des joueurs et que 27% d’entre eux ont déjà du quitter un jeu pour cause de harcèlement à leur encontre. Si l’étude ou sa méthodologie vous intéressent n’hésitez pas à jeter œil au papier complet (en Anglais).