Valerian et la Cité des Mille Planètes – Le film qui voulait être le Cinquième élément
Le nouveau Luc Besson est arrivé ; Valerian et la Cité des Mille Planètes, il en rêve depuis longtemps, et ça se sent. À tel point qu’on sentirait presque un petit fumet de renfermé ?
Ça partait bien pourtant
Valerian, c’est le genre de film pour lequel vous êtes d’emblée assez chaud malgré un certain détachement, de peur d’être déçu. C’est un peu Star Wars VII en termes de hype personnelle si vous voyez ce que je veux dire. De fait, j’ai pu être agréablement surpris lorsque le nouveau film de Luc Besson a déroulé ses premières images à l’écran. Une belle présentation des événements ayant menés à la situation présente (à la Station Spatiale Internationale se sont agglutinés quantité de peuples aliens, ce qui a conduit à devoir éloigner ladite station de la Terre, puisque sa superficie en devenait dangereuse) et même si dès le départ on sent un humour téléphoné portant le parfum du “déjà vu”, on passe outre.
C’est après que ça se gâte. Sans vous spoiler (j’aurai toute une deuxième partie rien qu’à moi pour ça), la première mission de Valerian et Laureline se déroule dans un contexte très original et j’ai été très enthousiasmé par l’imagination qu’il a fallu pour le créer. C’est justement le problème, en quelque sorte, puisque le reste du film se montre bien moins saisissant et ce, malgré des effets spéciaux fantastiques réalisés par une boîte appartenant à LucasFilm. Il m’est arrivé à un moment de ne plus me rappeler immédiatement du fil rouge de l’histoire lancé au début du scénario. Car Valerian est en fin de compte relativement dense au niveau de son scénario (toutes proportions gardées), ce qui est une bonne chose, mais une bonne partie de ce qui se passe avec la zone rouge (vous comprendrez en regardant le film) a tendance à nous perdre un poil.
Dommage également que Luc Besson n’ait pas cru bon de développer davantage certains personnages (et en particulier Laureline) car au final quand on toque sur le crâne de ce film, on jurerait que par endroits, ça sonne creux. Le niveau n’est pas relevé par le jeu de certains acteurs secondaires et… par celui de Cara Delevingne, qui pourtant essaie très fort, ça se sent. Certaines scènes sont plus convaincantes que d’autres mais à beaucoup de reprises, on n’y croit tout simplement pas. Dane DeHaan, de son côté, avec son faciès si particulier et charismatique, est parfait dans le rôle de Valerian, très bon choix de M. Besson.
La bande originale est plutôt sympathique mais ne sort pas du lot, comme je l’attends personnellement pour ce genre de film censé nous ébahir avec une quête fabuleuse aux confins de l’espace. En revanche, le film n’a pas à rougir sur son aspect visuel, bien au contraire. Digne de la superproduction qu’il est, on en prend plein les mirettes et on aurait d’ailleurs aimé en avoir plus du côté des voyages spatiaux et des combats. Le scénario de base est – hormis le défaut pointé plus haut – imaginatif, comme d’habitude avec Besson, et les créatures du monde de Valerian nous transportent véritablement dans un nouvel univers.
En définitive, Valerian et la Cité des Mille Planètes constitue un bon divertissement mais aurait pu être bien mieux, si le réalisateur avait su se concentrer sur l’essentiel – plutôt que de vouloir ajouter des scènes pour gonfler le film, il eut été bon de développer les personnages et éviter les temps morts. Laureline se révèle être, au mieux, une potiche de l’espace – c’est comme une potiche standard, mais dans le futur et surtout, dans l’espace – qui, au premier abord pourtant, était bien partie pour être la badass de service. Les hommages sont au passage nombreux et appréciables, mais suscitent des attentes, j’y reviens dans la deuxième partie.
“L’amour est plus fort que… – oh ta gueule !”
Eh vous voyez ça ? Ce sont les spoils qui arrivent droit dans vos tronches. Comme précisé en première partie, le début du film se montre très prenant, avec une mission dans un marché géant qui n’existe que dans une dimension alternative, il faut donc utiliser des casques pour la voir, des appareils transdimensionnels pour transformer ses achats… la totale. Bien entendu, la mission de Valerian se déroule dans cette dimension, mais il va pouvoir faire usage de la transdimensionalité. J’ai adoré ce passage et le problème, c’est qu’après celui-ci… le film s’essouffle. Quoi, déjà ? Oui, déjà. Ce bazar immense est la meilleure idée du film, et le reste tombe un peu à plat en comparaison. On ne tombe pas dans l’ennui, je vous rassure, mais ce n’est clairement pas le même niveau. On enchaîne d’ailleurs sur beaucoup de temps morts qui ralentissent considérablement l’action, ça manque de rythme. Vers la moitié du film, les bâillements ont commencé à faire leur apparition de mon côté.
Pour parler un peu de la fameuse zone rouge : Valerian y est attiré irrémédiablement et Laureline décide d’aller le sauver. Elle le retrouve mais se fait pêcher (littéralement) par un peuple assez repoussant et primitif… qui mange les humains. C’est donc maintenant à Valerian d’aller la sauver. Décidément, on n’en sort plus ! Pour cela, il se rend dans une rue malfamée pour trouver une créature qui a le pouvoir de se changer un n’importe qui, car il n’est possible de pénétrer dans le domaine des pécheurs qu’en étant un membre de ce peuple. Cette fameuse créature, c’est Rihanna… j’ai d’office senti le coup fourré. Riri est donc danseuse dans un… dancing, et en gros, son existence a été merdique et ce n’est pas fini puisque le gérant de l’établissement la retient contre son gré. Elle nous fait un show de folie devant Valerian, certes impressionnant mais bien trop long… On sent que Besson a voulu rentabiliser la paie de Riri et on en vient à se demander pourquoi on a payé une place de cinéma pour un show de la chanteuse américaine. Bref, Valerian tue le proprio du club et promet des papiers officiels à Riri pour réguliser sa situation dans la Cité des Mille Planètes en échange de son aide. Pendant ce temps-là, le comic relief de service nous divertit en faisant une tronche chelou à répétition devant une Laureline médusée et prisonnière. C’est devenu une pratique courante que d’avoir un personnage dont le seul rôle est de faire marrer (Scrat en est un par exemple) mais là c’est vraiment voyant et même si j’ai ri de bon cœur, le procédé demeure ici un peu trop visible à mon goût.
Pour revenir rapidement sur la rue malfamée (qui est un repaire à prostituées de tous peuples) : Valerian se voit offert les services de nombreuses prostiputes un brin étranges et il répond de manière gênée des phrases toutes faites, qui sont là, on le comprend, pour faire rire. Mais ça ne marche pas tellement, d’autant qu’on nous précise en début de film que Valerian est un indécrottable cavaleur, qui conserve un véritable “tableau de chasse” de ses précédentes conquêtes – et avec ça, c’est également le badass. Le fait qu’il joue là le gêné qui ne semble pas trop savoir comment répondre à ces dames est un brin incongru…
Bref, pour finir, Bubble (c’est le nom de Riri quand elle est payée des millions pour faire sa promo dans un film) meurt dans les bras de Valerian et ses derniers mots recommandent à ce dernier de bien s’occuper de Laureline – oui, parce qu’il veut la pécho depuis le début. Sérieusement ? Ils se connaissent depuis dix minutes, aider Valerian l’a conduite à se faire tuer, mettant ainsi le point final à une existence de merde qui était sur le point d’entrevoir son premier rayon de soleil, et elle joue le rôle de conseiller conjugal sur son lit de mort ? Non, je refuse. C’est con car tout ce que Besson avait à faire, c’était lui donner une tirade du style : “Valerian, ne te blâme pas pour ma mort, car ces quelques moments de liberté ont été à la fois les seuls et les plus excitants de toute ma vie, et pour ça je te remercie.” Était-ce si difficile ? Non parce qu’en plus je vous ai pas dit que Valerian semble passablement bouleversé.
Et au final, mine de rien, pendant tout ce temps, on en a oublié le fil rouge du film. Ma femme et moi nous sommes tous les deux faits la réflexion à la sortie du film (ouais parce qu’on n’est pas des singes, on parle pas pendant le film contrairement à certains/es).
Par-dessus tout cela, je vous ajoute un supplément de dialogues insipides et cul-culs au possible sur la puissance de l’amour, bla bla bla, mon cul sur la commode. Je n’en peux plus de ces histoires qui résolvent tout par le pouvoir de l’amour – un truc qui m’avait déjà moyennement plu dans le Cinquième élément mais qui était beaucoup mieux amené et surtout beaucoup plus cohérent. On est où ? Dans un roman de Marc Levy ? Purée mais les gars, si l’amour est plus fort que tout, vous faites pas chier à faire un film. Tournez le début en détruisant la planète des Pearls (car c’est bien ça le pitch de départ) puis que Valerian fasse un bisou à Laureline pour faire réapparaître ladite planète dans un bouquet de paillettes roses jetées par une fée-licorne (l’occasion de recycler Riri !).
Tant que je tiens Laureline, quel dommage d’en faire une potiche de l’espace alors qu’elle partait pour être l’héroïne indépendante et badass ! Tout son personnage tourne autour d’un point essentiel : Valerian. “Il é tro bo mé il é fou wesh je me mari pa ac lui il ken tro olol.” Lors de la scène du baiser final (vous croyiez quand même pas qu’on allait vous l’épargner ?) elle fait justement tout un discours rempli de son grand vide sur l’amour plus fort que tout. À ce moment-là il y avait tellement de miel que j’ai cru coller à mon siège. J’ajoute dans le lot des incohérences : comment le commandeur peut-il être ligoté au plafond avec une liane alors que la cavité entière est brûlée, des flammes dansant un peu partout ? Comment Valerian peut-il faire un discours sur le fait que “les règles, c’est tout pour moi, c’est ce que je suis, donc je ne peux pas rendre ce bidule qui sauverait toute une race parce qu’il appartient à notre gouvernement”, alors qu’il vient de mettre une patate à son commandeur. Certes, ce dernier est un traître et on peut donc se dire que Valerian a réparé une entorse aux règles, mais cela ne change strictement rien : les humains ont sciemment détruit la planète des Pearls et le seul moyen de ces derniers pour reconstruire leur vie est d’obtenir le fameux bidule. Puisque tu sembles tout d’un coup tant épris de justice Valerian (ton commandeur est toujours étalé, pour info), pourquoi c’est si dur pour toi de donner réparation à ce peuple anéanti ? Tout cela est bien trop brumeux.
En définitive, Valerian est honnêtement un bon divertissement mais Besson ne s’est pas concentré sur les bons éléments pour réitérer le hold-up du Cinquième élément – et pourtant, on sent bien qu’il l’avait en tête : le début du film voit se pointer une race extra-terrestre ressemblant à s’y méprendre aux Mondo-Shawans et la fin est également une scène d’amour entre les deux protagonistes. On retrouve aussi des références à Star Wars (Star Wars étant lui même une banque de références à Valerian) bien appréciables qui sauront réveiller la nostalgie chez beaucoup de fans. Certains se demandent si Valerian est le nouveau Cinquième élément. Non, mais si Besson rectifie le tir pour les prochains (car il y en aura, Besson a déjà écrit le 2 et bosse sur le 3), c’est un bon tremplin.
[j’ai pas lu la 2eme partie je veux pas me dévoiler le film]
J’aimerais bien savoir quel est ce " premier abord" qui aurait laissé penser que Laureline serait "la badass de service"
Dans la BD déjà…. enfin, même moi je suis un petit jeune pour cette génération et d’ailleurs j’aimais moyen quand j’avais 10 ans Strange était bien meilleur, Valerian c’était déjà une sorte de copie spatiale de Tanguy et Laverdure… De la BD FR pour vieux machins. ^^ Rien que par le style graphique.
Après c’est vrai que la BA laisse penser que l’histoire est centrée sur la repartie de Laureline, c’est a la mode LGBT. des bobos urbains. Mais ça c’est la grande escroquerie des trailers.. désormais uniquement publicitaire et trompeurs. Objectivement il y a sans doute 2 scènes de la jeune fille caractérielle et ils sont tous dans la Bande Annonce..
Par contre le creux je suis pas trop surpris, j’ai un peu ce sentiment en regardant les différentes BA : de la poudre aux yeux , des effets spéciaux excellents, et des scenes colorées grandioses + une recherche de sensationnel action à la méricaine mais sur du vide.. sidéral !
En même temps c’est du Besson, finalement tu regardes ses box oriffice, Subway sentiment qu’il manque une étincelle pour que , enfin, ça explose, le Grand Bleu c’était mou, belle histoire mais tellement molle, les minimoys magnifique animation de départ qui termine sur des stéréotypes . Sans compter le cas Lucy… Poudre aux yeux superficielle pour masse gluante de décérébrés. Le sujet était pourtant si intellectuellement stimulant ! Trop sans doute pour être vendable en france.
Reste Nikita/Leon et le 5eme élément que perso j’ai trouvé bons et que je prend toujours plaisir a revoir (quoi que le Léon est tellement stéréotypé maintenant, mais c’est pas forcement la faute de Besson plutôt celle du Reno)
pas d’accord sur beaucoup x)
Tout ce que dit ce critique est FAUX!
Ce film AY MANIPHIKE !
BOooo a en MouuuuRyyyRe.
Côté incohérence, je vous laisse explorer le bazar multidimensionnel qui fait fit de la 3eme dimension. Car si pour interagir avec la dimension il faut des gans … il faudra m’expliquer comment les pieds prenne des marche qui n’existe pas sur un plateau plus plat que mes adbos (sans parler du trou immense qui ne montre pas le bout de son nez sur le plateau).