L’autre “rush B”
Compliqué de comprendre le plan de Riot Games autour de Valorant. Présenté comme un jeu expérimental lors de l’événement du 10e anniversaire de League of Legends avant d’annoncer une bêta fermée seulement quelque mois plus tard, le studio désormais multi-jeux annonce être prêt à lancer la version complète pour tous le 2 juin. Oui, c’est dans moins de deux semaines.
Via une vidéo et un long post sur le blog officiel du jeu qui rentre plus en détails sur l’avenir du jeu, la productrice exécutive Anna Donlon et le directeur de jeu Joe Ziegler affirment que Valorant est prêt à accueillir les millions de joueurs qui sont restés bloqués derrière la sélection de Twitch. Malgré le confinement dont semble subir le studio, cette sortie complète arrivera bien plus tôt que prévue.
On suppose que le studio a tenu à lancer officiellement le jeu alors au top de sa popularité (et la hype des joueurs qui n’ont pas encore leur accès). Riot précise donc que beaucoup de choses restent à faire et que la bêta fermée a été riche en enseignements. On aurait préféré que les développeurs règlent ces soucis identifiés avant le lancement complet, m’enfin bon…
Premier sujet qui fâche: Vanguard. Le logiciel anti-triche développé en interne est connu pour être intrusif et tourner en arrière-plan, même quand Valorant ne tourne pas. Vanguard bloque de nombreux programmes qui permettent de piloter le hardware du joueur, ce qui est malheureusement également un moyen pour les tricheurs d’injecter leurs outils. Avec le retour (pas toujours courtois) des joueurs, Riot Games espère que Vanguard sera beaucoup moins contraignant et plus efficace à terme. Bien qu’il soit déjà impressionnant d’avoir banni autant de tricheurs dans une bêta fermée, beaucoup reste à faire.
Jusqu’à présent, nous avons certes été capables de suivre et de comprendre par quels signaux nous pouvions identifier les tricheurs, mais beaucoup de nos vagues de ban ont été décidées et implémentées manuellement par notre équipe anti-triche (qui a quand même réussi à bannir des milliers de tricheurs pour l’instant). Avec la sortie, notre capacité à repérer et bannir les tricheurs sera plus agressive, de plus grande ampleur et automatisée.
Sans surprise, le harcèlement est DÉJÀ un problème dans Valorant (pas étonnant quand on mélange les communautés de CS:GO et LoL). Riot Games s’engage à se montrer intransigeant sur ce point. La volonté est là, mais cela ne se règle pas à coups de processus automatisés, contrairement à la triche. Le studio commencera à tester différentes méthodes de modération à partir du 2 juin, en espérant que cela puisse réduire le nombre de parties à problèmes.
À la sortie du jeu, nous nous engageons à vous fournir les outils suivants :
- Une idée claire de ce que nous attendons des joueurs et des joueuses qui constituent la communauté de VALORANT.
- Un système de signalement automatique amélioré comportant :
- Une analyse automatique du chat pour repérer les violations évidentes du code de la communauté.
- Une analyse automatique des signalements et l’application des peines pour les fautifs récurrents.
- Une interdiction de chat d’équipe pendant 72 heures pour les comportements répréhensibles.
- Une interdiction de chat vocal pendant 72 heures pour les comportements répréhensibles.
Bien que le netcode soit l’un des plus gros points forts de Valorant, Riot Games n’est pas entièrement satisfait du déploiement physiques des serveurs du jeu. Malgré des imbroglios avec les fournisseurs internet et certains territoires encore inaccessibles, le studio fait son maximum pour réduire la latence entre les joueurs. Sans déconner, Riot compte avoir une présence dans des pays souvent oubliés par les exploitants, comme l’Inde ou le Moyen-orient.
Il reste des obstacles hors de notre contrôle, comme les négociations en cours avecles fournisseurs de service Internet qui dirigent leurs clients vers les mauvais centres de données (pardon aux joueurs et joueuses allemands qui se retrouvent envoyés en Turquie), ou quand vous persistez à jouer à VALORANT sur Wi-Fi juste au-dessus de votre micro-onde. Avec l’élargissement du matchmaking à un bien plus grand nombre de joueurs, nous pourrons assurer à la plupart d’entre vous desparties avec un ping inférieur à 35ms.
Pour terminer, l’équilibrage du jeu en lui-même semble plutôt ok, bien que les joueurs (moi le premier) soient particulièrement déroutés par la facilité à toucher en déplacement et les headshots de l’espace qu’ils se prennent de temps en temps (pour ne pas dire “trop souvent”). Riot sembler indiquer qu’il s’agisse de la première grosse piste d’équilibrage pour quelque chose qui se rapproche de son illustre modèle.
Les joueurs ont déjà trouvé de nombreuses astuces à propos des capacités des agents, et il est parfois difficile de faire la différence entre une bonne utilisation et un exploit bug. Le studio estime qu’il sera réactif dans le futur pour éradiquer les abus.
Enfin, il est bien sûr question du contenu. La roadmap en interne du développement de Valorant sur les mois à venir est déjà prête. Il est même question d’un nouveau mode de jeu pour la sortie :
Nous avons déjà beaucoup travaillé sur les prochains mois du jeu. Cela veut dire de nouveaux agents, de nouvelles cartes, de nouveaux skins et de nouvelles façons de vous affronter. On ne va pas vous gâcher la surprise, mais ça arrive. On va bien s’amuser, cette année.