Valve a confirmé qu’il a licencié 13 personnes du département VR et qu’il a mis un terme aux contrats de collaborateurs extérieurs, dont Richard Garfield, le créateur de Magic The Gathering qui avait participé à la conception d’Artifact.
Bon ou mauvais augure ?
Après que certains développeurs et ingénieurs de la branche VR de Valve aient déclaré ne plus faire partie de la société, Valve a enfin confirmé l’information à UploadVR que 13 employés ont été licenciés récemment. La société a également avoué qu’il mettait un terme à sa collaboration avec certains consultants externes.
13 employés à temps plein ont été licenciés et une partie de nos contrats d’entrepreneur ont été résiliés. C’est une partie regrettable des affaires, mais ne représente pas de changements majeurs dans l’entreprise. Nous remercions les personnes concernées pour leur contribution et leur souhaitons bonne chance dans les projets futurs.
Même si la suppression de 13 emplois ne semble pas être un licenciement massif à l’Activision-Blizzard, ces personnes ont surtout participé à la division hardware de Valve, comme le Steam Controller et la VR. D’après Valve, il n’y a pas de raison de paniquer et assume qu’il ne ralentit pas son travail de R&D sur la VR.
Interpellé par des utilisateurs de Reddit, Alan Yates, l’un des principaux ingénieurs de Valve sur la VR, a tenu à rassurer la communauté SteamVR, sur le fait que le développement de la plateforme ne ralentissait pas pour autant, et que la boîte n’a cessé de recruter des talents ces dernières années et continue de le faire à l’heure actuelle :
Je suis toujours chez Valve, je travaille toujours sur la R&D sur VR avec le noyau d’origine et un groupe de personnes dont vous n’avez jamais entendu parler qui s’est agrandi au fil des ans.
Comme vous pouvez le constater sur le site de recrutement, nous sommes toujours en train d’embaucher pour la VR et d’autres compétences liées au hardware. Quelqu’un croit-il vraiment que nous abandonnerions un média naissant comme la réalité virtuelle, en particulier si nous occupons une position aussi importante ?
Le hardware est d’une grande importance stratégique pour notre avenir, qu’il soit virtuel ou autre. Abandonner cette capacité serait stupide.
En attendant, Valve avait déjà confirmé par le passé qu’il était en train de développer plusieurs jeux, VR et classiques. On attend cependant toujours des nouvelles sur la disponibilité des fameuses manettes Knuckles pour SteamVR, censées “révolutionner le game” de la VR, et du potentiel casque VR conçu à 100% entre les murs du bâtiment de Bellevue.
Ces emplois supprimés pourraient être simplement devenus inutiles après un certain stade de développement du projet en interne, qui sait.
Mauvaise pioche
Après le licenciement de postes pourvus chez Valve, il est également question de consultants et autres intervenants externes qui ont vu leur contrat être terminé par Valve. Dans le tas, il y a surtout le cas de Richard Garfield, le légendaire créateur de Magic The Gathering et du genre du JCC. Le monsieur avait activement participé à la conception d’Artifact sorti en début d’année.
Il suffit de voir les statistiques du jeu sur SteamDB pour comprendre le souci : après un départ honorable, le jeu rassemble actuellement à peine 600 joueurs en simultané en heure de pointe. C’est vraiment, vraiment (vraiment) pas beaucoup. De plus, le jeu n’a pas été mis à jour depuis le 28 janvier et attend toujours des nouvelles du prochain set de cartes.
C’est le site communautaire Artibuff qui a découvert l’info en contactant directement Richard Garfield, étant curieux de savoir si le monsieur faisait partie des contrats concernés ou non. Il s’est avéré que cela était bien le cas :
Nous n’avons pas été surpris par la fin de contrat compte tenu du lancement [décevant]. L’équipe était enthousiasmée par le jeu et était confiante d’avoir un bon produit, mais il est devenu évident qu’il ne serait pas facile d’amener le jeu là où nous le souhaitions.
La fin de contrat est logique pour un certain nombre de raisons. Maintenant que le jeu est sorti, le temps est devenu plus important, et avoir trop voix dans une équipe peut ralentir de les prises de décisions. Une autre — l’expertise apportée par 3 donkeys (la société de Richard Garfield, ndlr) est moins critique après nous avoir écoutés pendant 4 ans.
Skaff (son collaborateur, ndlr) et moi-même demeurons optimistes quant à la qualité du jeu et avons offert gratuitement nos commentaires et conseils de manière continue, simplement parce que nous souhaitons que le jeu fonctionne aussi bien que nous le pensons capable. Nous avons apprécié travailler avec Valve et j’ai été impressionné par leur concentration sans faille sur la qualité du jeu et sur l’expérience offerte au joueur.
Malheureusement, de bonnes mécaniques n’en feront pas un jeu populaire. Il faudra sûrement blâmer le modèle économique très particulier du titre qui se repose énormément sur le marché Steam où les joueurs peuvent acheter et revendre leurs cartes, à la manière d’un JCC classique. Très intéressant sur le long-terme, le modèle exige tout de même un investissement minimum important pour jouer ses premières parties de manière confortable. Quelque chose que les joueurs ont rejeté massivement depuis le jour de lancement du jeu de cartes.
Vu le manque d’informations de la part de Valve autour du titre, difficile de savoir si le studio compte réanimer le jeu à coup de promotions ou via la refonte du modèle économique. L’avenir nous le dira.
Artifact est disponible sur PC, Mac et Linux.
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