Décidément, Windows 10, derrière son apparence prometteuse et accessible, n’en finit plus de nous emmener du côté du pays de la déception. Maintenant qu’une tentative malhabile de contrer le piratage a fait surface, c’est au tour de nos bons vieux jeux d’être passés au crible. Nous apprenons ainsi que le nouvel OS de Microsoft ne sera pas en mesure de lire les jeux dont le logiciel DRM est trop vieux.
SafeDisk, Securom… Des noms qui vous rappellent peut-être quelque chose si vous avez vécu les balbutiements de l’anti-piratage par les développeurs et les éditeurs. Je vous parle de l’époque où on appréhendait plutôt mal le problème et où on n’était pas vraiment en mesure de le contrer efficacement. Parfois, un simple changement dans l’horloge Windows pouvait littéralement foutre en l’air la sécurité d’un jeu. Combien d’histoire n’avons-nous pas entendu à ce sujet?
Et bien ces vieilleries de DRM (comprenez gestion de droits numériques, GDR en français) qui appartiennent à un autre temps, Microsoft n’en veut pas, ça non, pas question! Boris Schneider-Johne, employé par la société de Redmond, a ainsi déclaré :
Tout ce qui tournait sous Windows 7 devrait aussi tourner sous Windows 10. Il y a juste deux exceptions stupides : les logiciels antivirus et les trucs qui sont profondément ancrés dans le système.
Et puis il y a les vieux jeux sur CD-Rom qui ont des DRM. Ces trucs sont également profondément ancrés dans votre système, et c’est là que Windows 10 dit : “Désolé, on ne peut pas laisser passer ça, parce que ça pourrait constituer une faille potentielle pour les virus informatiques.”.
C’est la raison pour laquelle il y a des jeux publiés entre 2003 et 2008 avec Securom, etc… qui ne fonctionnent tout simplement pas sans un patch no-CD ou quelque chose du genre. Nous ne pouvons tout bonnement pas encourager cela s’il s’agit d’un danger potentiel pour nos utilisateurs. Il y a déjà quelques patchs de la part des développeurs, et il y a des choses du genre GOG où vous trouverez des versions de ces jeux qui fonctionnent.
PCgamesHardware.de, site allemand d’information hardware associé au gaming, s’est permis d’aller enquêter un peu sur la question et aurait notamment découvert que SafeDisk, logiciel s’apparentant à Securom, n’a absolument aucune intention de faire quoi que ce soit au sujet de ce problème, laissant à Microsoft l’initiative de consoler les joueurs mécontents de ne plus pouvoir lancer leur jeu favoris sur son nouveau système d’exploitation.
C’est une bien mauvaise nouvelle quand on sait que des nombreux jeux d’envergure ont utilisé ce genre de logiciels de protection à une époque. On ne peut décemment pas compter sur développeurs et éditeurs pour sortir des patchs pour chaque jeu affecté, certaines entreprises ayant tout bêtement coulé, et on ne peut visiblement pas demander de l’aide à toutes celles ayant produit des logiciels de DRM.
Cette décision de Microsoft est tout autant compréhensible que surprenante. Le fait de vouloir protéger son système d’exploitation et de garantir une expérience sans problèmes à ses utilisateurs est pour le moins normal et même indispensable. Mais ces logiciels de DRM défectueux sont-ils une si grande menace? Ils sont restés en circulation pendant bien longtemps et on en entend parler qu’aujourd’hui, à l’aube de Windows 10. Peu de ceux-ci ne fonctionnent que, comme veut bien le laisser croire Schneider-Johne, avec un patch no-CD et quand bien même, nous sommes libres de nos actions et d’en assumer les conséquences, pas vrai?
Windows 10 est probablement le meilleur OS que Microsoft ait produit depuis de nombreuses années, mais il est dommage de constater jour après jour depuis sa sortie qu’il y a toujours plus de vices cachés à découvrir, poussés un peu négligemment sous le tapis. En plus, pas de bol, il faut que ça tombe sur nous, pauvres gamers! Ce qui est pour le moins étonnant, c’est qu’en bannissant purement et simplement ces vieux jeux, Microsoft encourage une attitude qu’il prétend abhorrer.
Reste à compter sur la communauté des joueurs qui a prouvé à maintes reprises sa capacité à publier elle-même des patchs visant à corriger des problèmes auxquels les développeurs eux-mêmes n’ont pas touché. Je pense notamment au hack’n’slash Sacred 2.
Il y a tant de contraintes importantes à utiliser Windows 10 que le gain de performances en jeu ne vaut réellement pas le coup.
Que ce soit en terme de respect de la vie privée et de la confidentialité mais aussi du contrôle sur notre propre machine qui devient moins en moins probants, Microsoft avec ce système d’exploitation semble prendre une direction où l’utilisateur n’est plus apte à prendre la moindre décision sur comment il estime utiliser sa machine.