C’est une grosse nouveauté du système d’exploitation de Microsoft qui a mis à jour ses conditions d’utilisation en y incluant une clause qui autorise la société multinationale à traquer mais aussi désactiver les copies de jeux piratées. Cet ajout pourrait potentiellement concerner tous les titres frauduleux, mais on peut raisonnablement penser que seuls ceux estampillés Microsoft sont dans la ligne de mire.
La mise à jour se trouve à la section 7B des conditions d’utilisations :
Nous pouvons vérifier automatiquement la version de votre logiciel et télécharger les mises à jour pour celui-ci ou des changements de configuration, ce qui inclut ceux qui vous empêchent d’accéder aux Services, jouer à des jeux contrefaits ou utiliser des appareils périphériques non autorisés. Vous pouvez également être obligé de mettre à jour le logiciel pour continuer à utiliser les Services.
Bien sûr, il n’est aucunement mentionné que cette clause ne concerne que les jeux et logiciels Microsoft, mais les conditions d’utilisation dans lesquelles on trouve celle-ci sont destinées à ce qui sort des ordinateurs de développement de l’entreprise de Redmond. En conséquence, juridiquement parlant, ladite entreprise n’est pas en mesure d’exercer un tel contrôle sur les softwares publiés par des concurrents.
Non pas que je ne sois pas satisfait qu’on tente de limiter l’impact du piratage sur une économie de crise qui touche aussi les développeurs et les éditeurs (même si, soyons bien d’accord, tous ne le vivent pas de la même manière) ou que je veuille lancer un débat stérile sur le piratage, mais cette clause me gêne profondément. Windows 10 possédait déjà des attributs Big Brotheresques vraiment très dérangeant, heureusement contrables en partie, mais on dirait que plus le temps va passer, plus Microsoft va tenter de faire passer la pilule sauce 1984 en ajoutant des mises à jour de conditions d’utilisation que personne ne va lire et, de fil en aiguille, ils auront une assise suffisamment importante pour qu’on ne puisse plus reculer puisque ce sera considéré comme normal.
Vouloir faire gagner de l’argent aux créateurs, aux développeurs et à ceux qui leur permettent de s’exprimer est excellent. Attention toutefois aux extrêmes dans lesquels, visiblement, on peut tomber. Il n’est absolument pas normal de posséder des jeux piratés, tout comme il est complètement aberrant et immoral de voir une des multinationales les plus développées et les plus présentes dans le monde pouvoir envahir notre vie privée. Car oui, le contenu de notre ordinateur personnel (on a trop tendance à oublier que PC veut dire Personal Computer) est totalement privé et c’est une atteinte aux Droits de l’Homme et du Citoyen que de prétendre à un droit de regard là-dessus quand on n’est pas de la police avec un motif valable. Cela peut vous sembler exagéré, mais ça ne l’est en aucun cas. A partir du moment ou d’énormes intérêts privés s’immiscent dans nos vies, il y a un problème.
Ce qui est de plus préoccupant, c’est qu’une telle action n’est jamais altruiste, surtout pas pour une entreprise. Ainsi, quand on voit la mention d'”équipements périphériques non autorisés“, il y a franchement de quoi se poser (encore plus) de questions. Qu’est-ce que Microsoft entend par “non autorisés”? A-t-on l’intention de nous priver de nos casques et manette ne possédant pas l’appellation “Certifié Microsoft”, par exemple?
Windows 10 n’est déjà pas un exemple (et d’ailleurs Microsoft, comme la plupart des grosses entreprises américaine, ne l’a jamais été) en ce qui concerne le respect de la vie privée de ses utilisateurs. Dans le monde d’aujourd’hui, l’information, c’est de l’argent, et vous êtes de l’or en barre aux yeux de la firme de Redmond. Faites attention à ce que vous laissez Big Daddy entrevoir et pensez à sortir couvert.
merci pour le programme et les infos
Merci pour les infos
Haha c’était sur !